(BFM Bourse) - Les trois grands groupes de technologies ont publié des résultats décevants mais connaissent des fortunes diverses en Bourse ce vendredi.
Si Meta a su rassurer les investisseurs en se mettant en mode cost-killer, on ne peut guère en dire autant des trois membres des Gafam (Google soit Alphabet, Amazon, Facebook devenu Meta, Apple et Microsoft) qui ont publié leurs résultats jeudi soir.
Néanmoins Apple parvient à tirer son épingle du jeu en Bourse. Vers 16h45, le titre s'adjuge 4% à Wall Street, alors qu'Amazon flanche de 4,5% et Alphabet est stable.
Le directeur financier d'Apple, Luca Maestri, cité par CNBC a indiqué aux analystes que la performance des ventes d' iPhone devraient être meilleure en terme de variation annuelle sur le trimestre en cours que sur le précédent (celui allant d'octobre à décembre).
Deutsche Bank estime qu'il s'agit d'un signal "encourageant" notamment parce que le trimestre en cours s'avère inférieur de sept jours au précédent trimestre, et que l'environnement macroéconomique est délétère.
Les résultats d'Apple publiés hier soir ont néanmoins déçu. Plusieurs indicateurs dans les résultats du premier trimestre de l'exercice 2022-2023 clos en septembre prochain sont en berne. La baisse du chiffre d'affaires, de 5,4% sur un an, à 117 milliards de dollars, est la plus forte depuis 2016 selon CNBC. Et la première depuis 2019, selon Bloomberg. Les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre de 121,1 milliard de dollars.
A 1,88 dollar, le bénéfice par action s'est avéré inférieur aux attentes (1,94 dollar), un première là encore depuis 2016, d'après Reuters.
Un signe d'espoir pour Apple
En baisse de plus de 8% les ventes d'iPhone ont déçu, s'établissant à 65,8 milliards de dollars contre un consensus à plus de 68 milliards selon CNBC, de même que celles de Mac (7,7 milliards contre 9,6 milliards). Seules les ventes d'iPad et de services ont affiché une croissance sur le trimestre.
Le directeur général, Tim Cook, a expliqué que ces résultats avaient pâti de trois vents contraires, à savoir l'appréciation du dollar – un billet vert fort se traduit par des ventes à l'étranger plus faibles une fois converties en dollar – des difficultés de productions en Chine qui ont pénalisé les ventes d'iPhone 14 Pro, et l'environnement macroéconomique dégradé. Ainsi même une entreprise résiliente comme Apple n'est pas insensible à la conjoncture. Le groupe n'a pas donné de perspectives chiffrées pour la suite.
Le cloud, talon d'Achille d'Amazon
Amazon, pour sa part, a vu ses revenus progresser de 9% au quatrième trimestre 2022 à 149,2 milliards de dollars, et de 12% hors effets de change, dépassant les attentes. Mais ce n'est pas le cas de sa division d'informatique dématérialisé (cloud), Amazon Web Services, dont les revenus se sont établis à 21,4 milliards d'euros, soit un peu moins que les 21,87 milliards attendus par les analystes. La croissance, toujours très forte dans le cloud, se tasse, à 20% contre 27% sur le trimestre précédent et 40% sur la même période de 2021.
"La décélération attendue d'AWS a été encore pire que prévu et signifie qu'Amazon ne peut pas compter autant sur les bénéfices d'exploitation de cette unité commerciale dans les trimestres à venir", a déclaré Andrew Lipsman, analyste chez Insider Intelligence, cité par Bloomberg.
Le directeur financier , Brian Olavsky, a prévenu que cette perte de vitesse dans le cloud se poursuivrait au cours des prochains trimestres. Il a aussi expliqué que les consommateurs avaient tendance à se tourner vers des marques moins chères en raison de l'inflation.
Les perspectives chiffrées refroidissent aussi les investisseurs. Pour le premier trimestre, Amazon table sur des revenus compris entre 121 milliards et 126 milliards de dollars, soit, en milieu de fourchette, moins que les 125,5 milliards, remarque Michael Hewson, de CMC Markets. Le bénéfice opérationnel est lui attendu entre 0 et 4 milliards de dollars, alors que le marché attendait 4 milliards.
La société est actuellement en train de réduire ses coûts pour faire face à la conjoncture dégradée, le groupe ayant annoncé le mois dernier environ 18.000 suppressions de postes dans le monde.
La publicité sur Youtube en berne
Alphabet, maison-mère de Google, a lui manqué de peu les attentes du marché sur le chiffre d'affaires. Les revenus du quatrième trimestre se sont inscrits à 76,05 milliards de dollars contre 76,53 milliards de dollars attendus, miné par des recettes publicitaires en berne. Le bénéfice par action, à 1,05 dollar, est plus éloigné du consensus (1,20 dollar).
Les recettes publicitaires générées par le site de vidéos Youtube se sont établies à 7,96 milliards de dollars contre 8,63 milliards de dollars un an plus tôt, et plus de 8 milliards attendus par les analystes. Pour Google dans son ensemble (Youtube inclus), les recettes publicitaires ont reculé de 2,2% sur un an à 67,84 milliards de dollars.
Comme Amazon, la division cloud a aussi déçu avec des revenus de seulement 7,315 milliards de dollars contre 7,43 milliards attendus par les analystes.
"Même la publicité sur le moteur de recherche et les services de 'cloud' (...), des piliers financiers" d'Alphabet, pâtissent de la concurrence d'Amazon (qui grignote petit à petit des parts du marché de la publicité numérique) et de la mauvaise conjoncture économique, souligne Evelyn Mitchell, analyste d'Insider Intelligence, citée par l'AFP.
"Il est clair qu'après une période d'accélération significative des dépenses numériques pendant la pandémie, le climat macro-économique est devenu plus compliqué", a admis d'emblée Sundar Pichai pendant la conférence téléphonique, aux analystes, également cité par l'AFP.
Recevez toutes les infos sur ALPHABET (GOOGLE) en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email