PARIS (Reuters) - Alcatel-Lucent recule en Bourse après avoir annoncé le lancement d'une émission d'obligations de type Océanes d'un montant initial de 750 millions, destinée principalement à refinancer sa dette.

En Bourse, "il y a un ajustement technique sur le titre qui peut s'expliquer par des arbitrages, notamment de la part des hedge funds, qui visent à vendre des titres pour acquérir des obligations à la place", explique un analyste à Londres.

"L'effet technique ne devrait pas peser longtemps sur le cours", ajoute un responsable de la recherche d'un broker.

Après avoir ouvert en baisse de près de 4%, le titre recule de 7,64% à 2,356 euros vers 11 heures, pour une capitalisation boursière de 5,9 milliards d'euros.

L'annonce de l'émission coïncide avec des informations d'un site sud-coréen, selon lesquelles Alcatel figure parmi les candidats présélectionnés pour reprendre la participation de Nortel Networks dans LG-Nortel.

Un porte-parole d'Alcatel-Lucent n'a pas souhaité commenter cette information.

"L'objectif de l'émission est de permettre, à titre principal, le refinancement de l'endettement du groupe et le rallongement de la maturité de ce dernier et, de manière résiduelle, de répondre aux besoins de financement généraux du groupe", indique l'équipementier télécoms dans un communiqué.

Tout ou partie du produit de l'émission pourrait notamment être utilisé au rachat d'une partie de la dette du groupe, y compris les Océanes 2011 dont le montant en principal restant en circulation s'élève à environ 1.022 millions d'euros, ajoute-t-il.

DILUTION

Selon un banquier, le groupe va, "dans un premier temps", racheter 20% de son Océane 2011.

Les Océanes, à échéance 1er janvier 2015, porteront intérêt à un taux annuel compris entre 5,00% et 5,50%.

"Cette prime se situe dans la moyenne haute de ce qui s'est fait cette année", précise le banquier qui estime que cette Océane devrait être bien accueillie sur le marché primaire.

L'émission d'obligations à option de conversion et/ou d'échange en actions nouvelles ou existantes (Océanes) était anticipée par les analystes et s'avère même moins dilutive qu'anticipé.

"Cette émission d'Océanes est un peu moins dilutive qu'attendu, soit près de 10% sur nos estimations de BNA 2010", indique Vincent Maulay, analyste chez Oddo, dans une note.

L'émission est susceptible d'être augmentée de 15% pour être portée à un montant maximum d'environ 862,5 millions d'euros en cas d'exercice en totalité (au plus tard le 8 septembre) de l'option de surallocation consentie aux chefs de file et teneurs de livre associés.

La valeur nominale unitaire des obligations, dont l'émission est prévue le 10 septembre, fera ressortir une prime d'émission de 35% par rapport au cours de référence de l'action, les obligations devant donner droit à l'attribution d'actions nouvelles et/ou existantes Alcatel-Lucent à raison d'une action pour une obligation.

Depuis le début 2009, le marché européen des obligations convertibles ou échangeables a été particulièrement actif, totalisant 21 milliards de dollars (15 milliards d'euros), précise le banquier.

Les chefs de file de l'opération sont HSBC, Crédit suisse, Morgan Stanley, Société générale et Calyon, ajoute-t-il.

Le groupe, qui a annoncé fin juillet des résultats pour le deuxième trimestre un peu meilleurs que prévu et confirmé son objectif d'un résultat d'exploitation "aux alentours" de l'équilibre pour 2009, affichait une trésorerie nette positive de 28 millions d'euros au 30 juin contre une dette nette de 841 millions d'euros au 31 mars.

Benjamin Mallet, Juliette Rouillon, Marie Mawad, édité par Pascale Denis

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