PARIS (Reuters) - EADS refuse de commenter des informations de presse évoquant l'éventualité d'une sanction de l'Autorité des marchés financiers (AMF) à l'encontre de John Leahy, directeur commercial d'Airbus, sa principale division.

Plusieurs journaux rapportent mercredi que John Leahy pourrait se voir infliger une amende de 3,6 millions d'euros dans le cadre de l'enquête de l'AMF sur EADS.

Le régulateur cherche à établir si d'anciens et actuels dirigeants du groupe européen d'aéronautique et de défense, dont Noël Forgeard, ancien co-président, ont profité d'informations privilégiées sur les retards du gros porteur A380 en 2005 et 2006 pour vendre des actions, des opérations susceptibles de constituer un délit d'initiés .

Personne n'était immédiatement joignable à l'AMF mercredi. Un porte-parole avait néanmoins confirmé mardi que le rapporteur de la commission des sanctions de l'AMF avait rendu des conclusions sur le dossier et que celles-ci avaient été remises aux personnes concernées.

Une décision définitive doit être rendue d'ici à la fin de l'année.

John Leahy s'est défendu de toute malversation comme les autres dirigeants d'EADS.

Mercredi, un porte-parole d'Airbus s'est refusé à tout commentaire.

Un porte-parole d'EADS a de son côté indiqué qu'il n'avait rien à ajouter au communiqué transmis par le groupe mardi. Le document stipulait que l'entreprise avait reçu une copie des conclusions du rapporteur de l'AMF.

Plusieurs journaux écrivent que trois dirigeants actuels d'EADS, sur un total de sept personnes incriminées, pourraient faire l'objet de sanctions. Selon Le Monde, outre John Leahy, Andreas Sperl, directeur de l'usine d'Airbus à Dresde (Allemagne) et Alain Flourens, directeur d'un centre d'excellence du constructeur, sont également visés.

Le Monde indique aussi que Noël Forgeard pourrait avoir à régler une amende de 5,4 millions d'euros.

Le groupe de médias français Lagardère et le constructeur automobile allemand Daimler, les deux actionnaires industriels de référence d'EADS, ont pour leur part déclaré mardi avoir été mis hors de cause par le rapporteur.

EADS a publié mardi matin des résultats semestriels inférieurs aux attentes mais a rassuré les investisseurs sur le pilotage de sa trésorerie.

Tim Hepher et Matthias Blamont, édité par Jean-Michel Bélot

Copyright (C) 2007-2009 Reuters