(BFM Bourse) - Selon Le Monde, Matignon et Bercy étaient au courant que Lagardère allait céder des actions EADS à la Caisse des dépôts et consignations dès le mois de février 2006, soit deux mois avant les faits.
Le quotidien mentionne un mémo confidentiel de trois pages, daté du 21 février 2006 et adressé par Lagardère au premier Ministre de l'époque, Dominique de Villepin. Intitulé « monétisation de 50% de la participation de Lagardère dans EADS », ce mémo, dont l'existence a été révélée hier par la ministre de l'économie, Christine Lagarde, à l'occasion de la publication du rapport de l'inspection des finances sur l'action des services de Bercy au moment de l'affaire, décrit en détail la cession des titres menée par Ixis, ancienne filiale de la CDC. Celle-ci est présentée comme « une opération en gré à gré rendue possible par l'intérêt porté par un groupe d'investisseurs pour l'acquisition durable de blocs d'actions EADS », groupe qui « comprendrait différents établissements financiers institutionnels français qui gèrent des portefeuilles d'actifs financiers à long terme dont la CDC ».
Le Monde estime que, si le ministère en a eu connaissance, ce mémo a été adressé préalablement au cabinet de Dominique de Villepin. « Ce dernier a pourtant déclaré, mercredi 10 octobre, n'avoir "jamais été saisi" du dossier de rachat des actions EADS par la CDC », note le quotidien.
De son côté, Thierry Breton, l'ancien ministre de l'économie estime dans un entretien au monde que « ce memo informel, qui ne [lui] était pas destiné, n'est en aucune façon en contradiction avec [ses] déclarations ». Et d'ajouter : « Tout le monde sait que lorsqu'il y a une opération de cession de titres importante, la Caisse des dépôts est approchée, c'est son rôle. C'est l'inverse qui aurait été étonnant ».
Thierry Breton réaffirme n'avoir « appris que la Caisse des dépôts avait décidé d'acquérir 2,25% d'EADS que le jour où l'information a été rendue publique »
« J'aurais aimé être prévenu de sa décision de se porter acquéreur dans cette opération la veille de son annonce, pour pouvoir en informer moi-même nos partenaires allemands et prévenir toute réaction négative de leur part », conclu-t-il.
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