(BFM Bourse) - L'avionneur européen a accusé un repli de ses livraisons de 10,5% sur les trois premiers mois de l'année, malgré un mois de mars plus dynamique. Les résultats financiers de la société pour le premier trimestre ont de bonnes chances d'accuser une baisse.

C'est un indicateur clef pour le suivi des résultats d'Airbus: ses livraisons d'avions. L'essentiel du paiement d'un appareil s'effectue, en effet, lorsque celui-ci est réceptionné par le donneur d'ordre, même si un acompte est versé lors de la signature de la commande ferme.

Or, au premier trimestre 2023, ces livraisons ont eu du mal à monter en cadence. Sur l'ensemble du premier trimestre, elles s'inscrivent à 127 appareils, contre 142 sur la même période de 2022 (avant un retraitement comptable lié à l'annulation de deux avions commandés par des compagnies russes qu'Airbus n'a pu livrés). Autrement dit, les livraisons ont reculé de 10,5% sur un an.

Airbus continue de subir les difficultés logistiques qui frappent l'ensemble de sa chaîne d'approvisionnement, avec des difficultés à obtenir les pièces pour assurer sa montée en cadence. Le conflit en Ukraine, survenu l'an passé, a renforcé ces tensions. Le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, avait prévenu que cet environnement adverse se prolongerait cette année.

Du cash brûlé au premier trimestre ?

La trajectoire de livraisons d'appareils chez Airbus n'a jamais été linéaire. Le rival de Boeing a ainsi l'habitude de mettre les bouchées doubles en fin d'année pour tenir ses objectifs. Ce qu'il n'est toutefois pas parvenu à réussir l'an passé: l'avionneur n'avait livré sur l'ensemble de l'année 2022 que 661 appareils, un chiffre bien éloigné de son objectif initial de 720 avions. Guillaume Faury avait reconnu que cette contre-performance avait été "frustrante" pour les équipes du groupe européen.

Le premier trimestre 2023 a lui aussi été cahoteux. L'essentiel de la baisse des livraisons du groupe s'explique par le très mauvais début d'année, Airbus n'ayant livré que 20 appareils en janvier. La cadence s'est ensuite accélérée en février, avec 46 unités, puis en mars avec 61 avions.

"Le mois de mars est tout à fait correct, et aurait pu être bien pire", relativise ainsi un analyste financier. "Le problème vient surtout de l'A350, avec seulement cinq livraisons sur le trimestre, qui ressemble plus à une cadence mensuelle. Mais, globalement, le chiffre des livraisons est conforme aux attentes", ajoute-t-il.

La banque Jefferies, à titre d'exemple, tablait sur un chiffre de 126 livraisons d'avions, très proche de celui finalement publié par Airbus.

A la Bourse de Paris, l'avionneur cède un peu de terrain à la suite de cette annonce, reculant de 0,2% vers 10h40, dans un marché en hausse, le CAC 40 prenant 0,9% à 7.386,79 points au même moment.

La baisse des livraisons d'Airbus au premier trimestre augure de résultats financiers en repli sur la période. Jefferies s'attend à ce que le groupe brûle du cash sur les trois premiers mois de l'année alors que la société avait généré un flux de trésorerie de 213 millions d'euros sur la même période de 2022. Airbus dévoilera ses comptes du premier trimestre le 3 mai prochain.