par Andrea Shalal-Esa
WASHINGTON (Reuters) - Le Pentagone a annoncé qu'il repousserait de 60 jours la date butoir pour le nouvel appel d'offres sur les avions ravitailleurs de l'armée de l'air américaine si EADS s'engage officiellement à présenter une offre.
Cette proposition a été faite au lendemain de la promesse du président Barack Obama de garantir un appel d'offres ouvert et loyal lors d'une conférence de presse commune avec le président français Nicolas Sarkozy.
EADS a fait savoir qu'il étudiait la proposition du Pentagone tout en précisant avoir informé les autorités américaines qu'il avait besoin d'un report de 90 jours de la date butoir initialement fixée au 10 mai, ce qu'il juge être le délai minimum pour préparer une offre.
Geoff Morrell, responsable des relations avec la presse du Pentagone, a déclaré aux journalistes qu'une décision de l'avionneur européen était attendue dans les prochaines semaines tout en soulignant que le département de la Défense n'avait pas l'intention de modifier les termes de l'appel d'offres en dehors de la date butoir.
"Il n'est pas inhabituel d'accorder des prolongations raisonnables dans des marchés de ce type et nous estimons que 60 jours est (un délai) raisonnable dans le cas présent", a-t-il dit.
Mais les soutiens de l'américain Boeing au Congrès ont fustigé cette décision, accusant le Pentagone de contourner les règles pour calmer les Européens.
EADS DIT AVOIR BESOIN DE 90 JOURS
EADS réfléchit à une offre en solo après le désistement de son partenaire américain Northrop Grumman au motif que le nouveau cahier des charges avantageait indûment selon lui Boeing.
Northrop et EADS avaient remporté l'appel d'offres en février 2008 mais le contrat avait été annulé sur plainte de Boeing.
Barack Obama a promis mardi à son homologue français que l'appel d'offres serait complètement transparent, ouvert et équitable.
Nicolas Sarkozy, qui a dit faire confiance au patron de la Maison blanche, a indiqué qu'EADS participerait au nouvel appel d'offre s'il était équitable.
Guy Hicks, porte-parole d'EADS pour l'Amérique du Nord, a déclaré que le groupe étudiait avec attention les nombreuses conditions devant être remplies pour pouvoir participer à l'appel d'offres.
"Nous avons indiqué fermement qu'une prolongation de 90 jours serait le temps minimum nécessaire pour préparer une proposition responsable pour ce programme de 40 milliards de dollars. Nous allons étudier la décision du département d'offrir un délai de 60 jours", a-t-il dit.
Les soutiens de Boeing au Congrès ont donné de la voix, soulignant que l'Organisation mondiale du Commerce avait récemment estimé qu'EADS avait bénéficié de subventions illégales.
"Il est honteux que l'administration Obama cède au lobbying européen un jour après la rencontre avec Nicolas Sarkozy", a dénoncé le représentant républicain du Kansas Todd Tiahrt.
"Le département de la Défense doit changer de direction et cesser d'amadouer les Européens qui viennent juste d'être reconnus coupables d'avoir accordé des aides illégales qui ont placé les travailleurs américains en situation de désavantage concurrentiel", a-t-il ajouté, pronostiquant une levée de boucliers au Congrès après la décision du Pentagone.
Geoff Morrell a démenti toute influence du politique dans le choix du département de la Défense.
"La politique n'a aucun rôle dans ce processus, n'en a jamais eu, n'en aura jamais (...) Nous prenons des décisions sur ce programme clef, et nous continuerons de le faire, sur la seule base du droit et des besoins de nos combattants de guerre", a-t-il dit.
Gwénaelle Barzic pour le service français
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