TOULOUSE (Reuters) - Des salariés d'Airbus manifesteront lundi prochain sur les quatre principaux sites de production français de l'avionneur à l'appel du syndicat CGT, pour dénoncer des "menaces sur l'emploi".

Le syndicat craint les conséquences de la création en janvier 2009 d'une filiale Aérostructures d'Airbus France baptisée Aérolia.

"Nous avons lancé un mot d'ordre de débrayage du travail sur les sites pour lundi en début d'après-midi et pour une durée d'environ deux heures", a dit vendredi à Reuters Christian Méloni, délégué central CGT d'Airbus.

Ce débrayage se déroulera durant la réunion d'un comité central d'entreprise au moment même où la direction et les délégués syndicaux participeront à Toulouse à un comité central d'entreprise extraordinaire consacré aux conditions de mise en place d'Aérolia, a précisé Christian Méloni.

"Nous nous opposons fermement à la création de cette filiale d'Airbus qui impliquera des délocalisations de charge de travail en Tunisie et des changements de statuts au sein du personnel français", a précisé le délégué CGT.

"La création de cette filiale représente une menace mortelle à terme pour notre société. Nous exigeons d'être reçus par notre direction pour le lui expliquer. Mais elle refuse de nous recevoir", a-t-il ajouté.

A plusieurs reprises au cours des deux semaines passées, la CGT a mené des actions afin de dénoncer le projet de création de cette filiale. Les autres syndicats d'Airbus ont refusé de s'associer à ce mouvement.

"L'heure est grave pour Airbus. Ce n'est pas le moment de se lancer dans des actions dures. Il est temps plutôt de s'asseoir tous ensemble autour de la même table pour trouver des solutions", a déclaré Gilbert Plo, délégué central CFTC.

La création d'Aérolia, annoncée au début du mois au sein d'Airbus France, filiale du groupe EADS, impliquerait principalement les sites français de production de Méaulte (Somme) et de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). La CGT s'attend à des transferts de charge de travail en Tunisie et dans plusieurs pays émergents, notamment au Brésil et en Inde.

Nicolas Fichot, édité par Gilles Trequesser

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