(BFM Bourse) - La banque a passé au crible l'ensemble de sa couverture dans le secteur aéronautique et défense, relevant sensiblement ses objectifs de cours. Airbus est désormais sa valeur préférée dans le civil, Jefferies jugeant réalisable sa cible de 75 avions de la famille A320 neo produits chaque mois à l'horizon 2027.
À l'issue de la saison des résultats du premier semestre, Jefferies a trouvé le temps en cette période pourtant chargée, de passer au laser l'ensemble des groupes de sa couverture dans le secteur de l'aéronautique-défense.
La banque en a profité pour changer son ordre de préférence dans l'aéronautique civile. Airbus (dont la défense représente moins de 20% des revenus) est ainsi la nouvelle valeur favorite de Jefferies, succédant au motoriste allemand MTU Aero. Dans la défense, Rheinmetall continue d'être l'action préférée de Jefferies.
Pour revenir à Airbus, l'intermédiaire financier a sensiblement relevé son objectif de cours, tout en réitérant son conseil à l'achat. Jefferies a rehaussé sa cible sur douze mois à 225 euros contre 175 euros précédemment, ce qui, à la clôture de vendredi, accorde un potentiel de 33% à l'action Airbus.
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Un "tournant" sur la production d'A320 neo
"Airbus domine le secteur de l'aéronautique civile grâce à une combinaison puissante entre augmentation de la production, effet de levier opérationnel et des effet favorables sur son 'mix' produits (l'orientation des ventes vers des produits plus rentables, NDLR)", explique Jefferies.
"Bien que les livraisons de moteurs restent un facteur d'incertitude pour 2025 et que le sentiment des investisseurs se soit déjà amélioré, nous voyons un net potentiel de hausse grâce à un potentiel de livraison plus élevé à partir de 2026", poursuit l'intermédiaire financier.
La banque estime qu'Airbus se trouve à "un tournant" favorable. Depuis des années, le consensus (la prévision moyenne des analystes) a abaissé ses prévisions de livraisons d'A320 neo, la famille de monocouloirs best-seller du groupe et sa cash-machine. Or Jefferies considère que la production de cette famille est actuellement en train de décoller et de tourner à un régime satisfaisant.
L'établissement estime qu'actuellement la société se trouve sur une cadence inédite, de 62 avions à 64 avions par mois. Ce qui met Airbus sur une bonne trajectoire pour atteindre son objectif à savoir un rythme mensuel de 75 avions par mois en 2027.
Or, selon Jefferies, le consensus table pour l'heure sur un chiffre prudent de 60 avions par mois pour 2026.
"Avec une amélioration de la situation de la chaîne d'approvisionnement, nous pensons que le groupe devrait être en mesure d'augmenter ses cadences d'au moins 5 appareils par mois d'ici fin 2026, ce qui rendrait la cadence de 75 appareils réalisable d'ici 2027", écrit Jefferies.
La banque s'attend à ce que cet effet volume soit accompagné d'une "réabsorption" des sureffectifs, ce qui soignera également sa rentabilité.
Safran pourrait relever plusieurs objectifs
Autre vent porteur pour Airbus, la monté en puissance de la production de son gros-porteur A350. La société compte parvenir à une cadence de production mensuelle de 12 avions d'ici à 2028. Jefferies retient un rythme de neuf avions par mois en moyenne en 2028 et de 12 d'ici à 2030, ce qui pourrait potentiellement ajouter, selon ses calculs, 1 milliard d'euros de résultat opérationnel en 2028, chiffre qui passerait à 1,5 milliard en 2030.
Concernant l'effet "mix", Jefferies estime que le l'A321 XLR apporte 5 millions à 6 millions de revenus supplémentaire par avion par rapport au reste de la famille A321. Ce qui, en intégrant les coûts de production, pourrait apporter 500 millions d'euros de résultat opérationnel additionnel si Airbus tient son objectif produit 10 avions A321XLR par mois, calcule Jefferies.
À noter que Jefferies a également relevé sensiblement son objectif de cours à douze mois sur Safran, passant à 350 euros contre 290 euros, ce qui accorde un potentiel de près de 25% à l'action au cours de clôture de vendredi.
Cinquième plus forte hausse du CAC 40 depuis le début de l'année (+35,55%), Safran a bénéficié en 2025 du dynamisme de ses activités d'après-vente (maintenance, réparations et ventes de pièces détachées) et Jefferies s'attend à ce que cette bonne dynamique se poursuive.
L'intermédiaire financier estime, en outre, que le groupe pourrait relever sa prévision de moyen terme de bénéfices tirés du CFM 56, le moteur le plus vendu au monde, co-développé avec l'américain GE Aero au sein de leur filiale commune CFM International.
Jefferies note que lors de sa récente journée dédiée aux investisseurs, GE Aero a estimé que ses bénéfices enregistrés sur le CFM 56 seraient 20% plus en haut en 2028 qu'en 2024.
Ce qui tranche, note la banque, avec les indications données par Safran lors de sa propre journée dédiée aux investisseurs, fin 2024. Selon Jefferies, le groupe anticipait une contraction de 15% à 20% sur la même période.
La banque estime que Safran pourrait également faire de même, c'est-à-dire relever ses prévisions, sur les moteurs de nouvelle génération de CFM International, les "Leap", qui équipent les A320 neo et les 737 Max. Même si dans ce cas de figure, la lecture croisée est moins évidente, car Safran et GE Aero comptabilisent différemment dans leurs comptes les résultats générés par les activités d'après-vente sur le Leap.
À la Bourse de Paris, les nouvelles cibles de Jefferies sont partiellement suivies par le marché. Airbus s'adjuge 1,4% et Safran prend 2,4% alors que le CAC 40 avance dans le même temps de 1,05%
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