PARIS (Reuters) - La garde à vue de Noël Forgeard, ancien co-président du groupe EADS a été prolongée jeudi pour une durée maximale de 24 heures à la brigade financière, qui l'interroge sur des délits d'initiés présumés, apprend-on de source proche du dossier.
Il devrait être présenté en fin d'après-midi aux juges d'instruction Xavière Simeoni et Cécile Pendariès pour une éventuelle mise en examen, a-t-on précisé de source proche de l'enquête. Son ancien directeur de cabinet est aussi en garde à vue depuis mardi.
L'enquête ouverte en novembre 2006 contre "X" pour "délit d'initié, recel de délit d'initié et diffusion d'informations fausses ou trompeuses aux marchés financiers", fait suite à une plainte de petits actionnaires.
Elle porte sur des ventes de titres massives opérées notamment par des dirigeants de la société, juste avant l'annonce officielle le 13 juin 2006 de retards de production sur l'avion A380, qui avait amené une chute du titre EADS de l'ordre de 25% sur les marchés financiers le lendemain.
Noël Forgeard et ses enfants ont vendu en mars les stock-options de la société, ce qui leur a permis de réaliser une plus-value de plusieurs millions d'euros.
L'enquête porte aussi sur les informations plutôt optimistes diffusées aux actionnaires avant cette annonce et où une intention de dissimulation est soupçonnée.
Noël Forgeard a quitté la société en juillet 2006 avec une indemnité de huit millions d'euros, qui a fait scandale chez les salariés d'EADS et a provoqué l'ouverture d'une enquête préliminaire distincte, toujours en cours.
Les personnes et les sociétés concernées, Lagardère et DaimlerChrysler, principaux actionnaires privés d'EADS - qui ont cédé chacun 7,5% du capital du groupe le 4 avril 2006 - nient tout délit d'initié et assurent n'avoir rien su des problèmes de l'A380.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) a transmis en avril à la justice un rapport qui dit soupçonner 17 personnes physiques et morales, dont Noël Forgeard, de délits d'initiés.
Elle a adressé aussi aux personnes concernées une "déclaration de griefs", première étape vers d'éventuelles sanctions administratives. Les autres personnes concernées sont susceptibles d'être interrogées aussi par la police.
Thierry Lévêque Noël Forgeard, ancien co-président du groupe d'aéronautique et de défense EADS était toujours en garde à vue jeudi matin à la brigade financière dans l'enquête sur des délits d'initiés présumés. /Photo d'archives/REUTERS/Arnd Wiegmann
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