TOKYO (Reuters) - Le président d'Airbus, Louis Gallois, a trouvé vendredi en François Fillon un allié dans ses efforts pour défendre la cause de l'avionneur européen sur le marché japonais, où il est quasi inexistant.
Présent dans la délégation du Premier ministre lors de son voyage de deux jours au Japon, Louis Gallois a dit son espoir de vendre "aussi vite que possible" des gros-porteurs A380 et des long-courriers A350 aux compagnies japonaises cette année et en 2009.
Signe de l'implication du politique dans ce dossier, François Fillon et homologue nippon Yasuo Fukuda ont adopté une déclaration conjointe dans laquelle la France fait part des "attentes d'Airbus" sur le marché japonais de l'aviation civile.
La part de marché de l'avionneur européen dans le monde est d'environ 50%, contre 4% seulement sur le marché nippon, dominé par le groupe américain Boeing.
Devant un parterre de patrons japonais, où se trouvait notamment le président des Japan Airlines, François Fillon a plaidé en faveur du très gros porteur A380 "qui permet de transporter plus de voyageurs, plus loin, et en utilisant moins de carburant".
"Je pense qu'il est dans l'intérêt des consommateurs japonais et de toute l'économie japonaise de considérer l'offre qu'Airbus fait avec cet avion révolutionnaire", a-t-il dit.
"IL Y A UN CLIMAT QU'IL FAUT CRÉER"
Comme Louis Gallois après lui, il s'est dit convaincu que les Japonais se laisseraient tenter par l'A380 déjà commandés par des compagnies asiatiques en le voyant sur leur sol.
"Quand l'A380 va arriver à (l'aéroport de) Narita avec Singapore Airlines, je pense qu'ils se poseront la question de savoir pourquoi les Japonais n'en ont pas", a dit le président d'EADS.
"Il y a des besoins de renouvellement de flottes pour le Japon", a-t-il expliqué. "Ces besoins vont s'exprimer cette année et l'an prochain. Nous souhaitons évidemment y prendre notre part".
Louis Gallois a dit espéré vendre des A380 mais aussi des
A350.
"Les deux avions intéressent les compagnies japonaises", a-t-il assuré. "L'A350 parce qu'elles ont des flottes d'avions de concurrents qui arrivent en fin de vie et il faut qu'elles les renouvellent (...) et l'A380 parce que le développement du transport aérien rend nécessaire des avions plus économiques, qui polluent moins et qui permettent d'empêcher les embouteillages pour les aéroports".
"Nous faisons travailler des sous-traitants au Japon. Nous sommes prêts à les faire plus travailler. Nous sommes très ouverts à toutes les coopérations industrielles avec l'industrie japonaise, nous avons d'ailleurs fait des propositions dans ce domaine", a-t-il précisé.
Louis Gallois a jugé "bien sûr" utile d'obtenir un coup de pouce du Premier ministre "dans un des pays qui a le plus besoin d'avions de part sa position géographique".
"Il y a un climat qu'il faut créer et le Premier ministre l'a remarquablement fait", a-t-il ajouté.
Il s'est refusé à tout commentaire concernant le nouveau report, annoncé mercredi, du calendrier de lancement du nouveau modèle 787 "Dreamliner" de Boeing, principal concurrent de l'A350, que le Japon a déjà commandé.
Elizabeth Pineau
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