PARIS/WASHINGTON (Reuters) - EADS dit étudier de nouveau une participation à l'appel d'offres pour les avions ravitailleurs de l'armée de l'air américaine mais a prévenu qu'il ne ferait une proposition que s'il estime avoir de réelles chances de l'emporter face à Boeing.
Dans un communiqué, le groupe européen d'aéronautique et de défense, maison mère d'Airbus, s'est félicité des déclarations du département de la Défense, qui a laissé entrevoir jeudi la possibilité d'une prolongation de l'appel d'offres pour ce contrat géant dont la première tranche est évaluée à quelque 35 milliards de dollars (25,7 milliards d'euros).
Le secrétaire général du Pentagone chargé de la presse a déclaré jeudi soir qu'EADS avait fait part de son éventuel intérêt pour l'appel d'offre en dépit de la défection de son partenaire américain Northrop Grumman. Il a ajouté que le Pentagone était prêt à envisager une "prolongation raisonnable" de la date-butoir.
Bryan Whitman, porte-parole du Pentagone, a confirmé vendredi que le Pentagone examinerait une "demande raisonnable" de prolongation.
Il a précisé qu'EADS demandait une prolongation de 90 jours de la date-limite de dépôt des offres, qui est actuellement fixée du 10 mai.
Boeing n'a pas souhaité commenter directement la demande de son concurrent.
"Boeing admet qu'il doit remporter le contrat des avions ravitailleurs en fournissant à l'armée de l'air américaine un appareil moderne et performant qui réponde ou dépasse toutes les exigences militaires et soit rentable à l'achat, à la propriété et à l'exploitation", a déclaré le groupe à Reuters par email.
"EADS est en train d'évaluer la situation afin de déterminer si le groupe est en mesure ou non de soumettre une réponse admissible au RFP (request for proposals, appel d'offres)", a déclaré le groupe européen dans son communiqué.
"L'une des conditions préalables pour qu'EADS rentre dans la compétition est effectivement un allongement significatif du délai de préparation (...) mais même essentiel, ce geste ne répond qu'à l'un des facteurs sur lesquels reposera le choix d'EADS de revenir ou non dans la compétition", a ajouté le groupe.
"Au final, EADS ne soumissionnera l'appel d'offres que s'il estime avoir des chances équitables de le remporter, après avoir examiné tous les paramètres en jeu."
Northrop a annoncé le 8 mars son intention de ne pas participer à la compétition après avoir estimé que les conditions posées par l'US Air Force avantageaient nettement Boeing.
Le tandem EADS-Northrop avait remporté un premier appel d'offres en 2008 grâce à l'A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport), un appareil dérivé de l'A330 d'Airbus. Mais Boeing, à l'issue d'une campagne intense, était parvenu à faire annuler ce résultat après avoir contesté plusieurs points de procédure.
Matthias Blamont et Wilfrid Exbrayat, avec le bureau de Washington, édité par Dominique Rodriguez
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