(BFM Bourse) - Le groupe européen d'aéronautique et de défense a publié ses résultats du troisième trimestre, ce mercredi 29 octobre, lesquels sont globalement supérieurs au consensus.

Après Boeing, qui a accusé une perte nette de plus de 5 milliards de dollars au troisième trimestre, Airbus livre à son tour ses résultats, ce mercredi soir.

Le groupe européen d'aéronautique et de défense a généré des revenus de 17,83 milliards d'euros sur la période allant de juillet à fin septembre, en hausse de 14% sur un an.

La seule division d'aéronautique civile a dégagé un chiffre d'affaires de 13,05 milliards d'euros, en progression de 12% sur un an.

La branche a été portée par une hausse des volumes, avec 201 avions livrés sur le trimestre contre 174 unités sur la même période en 2024, ainsi que par un "mix" (l'orientation des ventes vers des avions plus chers et mieux margés) favorable.

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Bien moins de planeurs qu'à fin juin

Le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, a indiqué que le groupe avait divisé par deux environ le nombre de "planeurs" à fin septembre par rapport à fin juin.

Les planeurs sont des avions dont la production est achevée, mais qui, faute de moteurs, ne peuvent être livrés à leurs clients. Airbus est contraint de les stocker dans un hangar en attendant le moteur.

En raison de problèmes d'approvisionnement chez ses deux fournisseurs de moteurs pour la famille A320 neo, CFM International (coentreprise de Safran et de GE Aerospace) et Pratt&Whitney, l'avionneur avait produit 60 planeurs à fin juin. Ce alors que, d'ordinaire, la société n'en compte pas plus de quelques-uns.

Toutefois ce chiffre est passé à 32 à fin septembre. Guillaume Faury a répété qu'Airbus comptait parvenir à un chiffre de "0" à la fin de 2025 et ajouté que les motoristes "veulent nous accompagner et pensent y arriver". Si bien qu'à la fin de l'année les problèmes d'approvisionnement chez CFM International et Pratt&Whitney devraient être résorbés ou "proche d'être" totalement résorbés, a ajouté le dirigeant.

Objectifs confirmés

Indicateur clef de la rentabilité d'Airbus, le résultat opérationnel (Ebit) ajusté a augmenté de 38% sur un an à 1,94 milliard d'euros, tiré par les performances de la division civile.

Royal Bank of Canada remarque la division d'aéronautique civile d'Airbus a publié un résultat opérationnel ajusté supérieur de 9% aux attentes, avec une marge correspondante à 11,9% en hausse de 2,7 points de pourcentage sur un an.

"Nous pensons que l'évolution du 'mix' vers davantage d'A321neo a été un facteur déterminant dans la forte performance des marges au cours du trimestre", écrit la banque canadienne.

Au niveau de la génération de cash, le groupe a accusé un décaissement de trésorerie de 914 millions d'euros avant financement clients sur les neuf premiers mois de l'année.

Sachant que la société avait brûlé 1,61 milliard d'euros de cash au premier semestre, cela signifie qu'Airbus a généré 696 millions d'euros de flux de trésorerie au troisième trimestre.

Selon un consensus mis en ligne par la société, les analystes tablaient sur des revenus de 17,37 milliards d'euros, un résultat opérationnel ajusté de 1,76 milliard d'euros et un flux de trésorerie avant financements clients de 531 millions d'euros.

Le groupe a confirmé l'ensemble de ses objectifs pour 2025. La société entend livrer autour de 820 avions, générer un résultat opérationnel ajusté d'environ 7 milliards d'euros, et dégager un flux de trésorerie libre avant financement des clients autour de 4,5 milliards d'euros.

Précision importante toutefois: Airbus indique que ces cibles intègrent désormais l'impact des droits de douane américains tels que définis actuellement.

Cible de production pour l'A220 abaissée

Airbus a par ailleurs confirmé vouloir parvenir à une cadence de 75 avions de la famille A320 neo produits chaque mois en 2027. La famille A320 est récemment devenu l'avion le mieux vendu au monde.

A contrario, Airbus a modifié sa cible sur la famille A220. Le groupe compte désormais produire 12 avions de cette famille de monocouloirs par mois en 2026, contre un précédent objectif de 14.

Guillaume Faury a précisé lors de la conférence téléphonique avec des journalistes que cette cible de 14 avons n'était pas abandonnée mais reportée donc à plus tard.

Le président exécutif d'Airbus a par ailleurs indiqué qu'il était "prématuré" de donner une cible de livraisons d'avions pour 2026.

Le dirigeant a toutefois rappelé que la société était en phase de montée en cadence sur l'ensemble de ses programmes d'avions civils, "ce qui donne une bonne indication".

Il a également déclaré avoir "en tête" l'année 2019, lorsque la société avait livré un record de 863 avions, sans s'engager sur le fait que cette cible serait dépassée.

La réaction du marché aux résultats et commentaires d'Airbus s'observera mercredi à la Bourse de Paris. Pour l'heure, l'ADR (des certificats de dépôts qui permettent aux investisseurs américains de spéculer sur des titres de groupes étrangers) d'Airbus à New York prend 1,6% à la Bourse de New York vers 19h30.