(BFM Bourse) - L'avionneur européen a livré ses résultats du quatrième trimestre 2024, avec un flux de trésorerie robuste. La société table sur des livraisons d'avions en hausse de 7% cette année.

Alors que son grand rival Boeing accumule les pertes abyssales (12 milliards de dollars en 2024 et 14 milliards de dollars de cash brûlé), Airbus, lui, se porte bien mieux.

Le groupe européen d'aéronautique et de défense a, à son tour, livré ses résultats du quatrième trimestre ainsi que pour l'ensemble de l'exercice 2024.

Sur les trois derniers mois de l'année passée, l'ex-EADS a dégagé des revenus de 24,72 milliards d'euros, en hausse de 8%. Dans sa division d'aéronautique civile, qui représente environ les trois quarts de son chiffre d'affaires, les revenus ont progressé de 9% à 17,77 milliards d'euros. Airbus a bénéficié de livraisons d'avions plus dynamiques sur ce trimestre, à 269 unités contre 247 sur la même période de 2023.

Le résultat opérationnel ajusté, indicateur clef de rentabilité chez Airbus, s'est établi à 2,56 milliards d'euros au quatrième trimestre, en hausse de 16% sur un an. Le bénéfice net a atteint 2,42 milliards d'euros contre 1,46 milliard d'euros sur la même période de 2024.

Le flux de trésorerie (*) libre (free cash flow) s'est inscrit à 5,34 milliards d'euros au quatrième trimestre, contre 3,25 milliards d'euros sur la même période de 2023.

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Bénéfice en hausse en 2024

Selon un consensus mis en ligne par la société, les analystes tablaient en moyenne sur des revenus de 24,7 milliards d'euros, un résultat opérationnel ajusté de 2,6 milliards d'euros, un bénéfice de 2,096 milliards d'euros et un flux de trésorerie de 4,5 milliards d'euros.

Airbus a donc publié un résultat opérationnel ajusté légèrement en dessous des attentes mais un bénéfice et un cash-flow nettement supérieurs au consensus.

Sur l'ensemble de 2024, Airbus a dégagé des revenus de 69,23 milliards d'euros, en hausse de 6% sur un an et un résultat opérationnel ajusté de 5,35 milliards d'euros, en recul de 8% sur un an.

Le bénéfice net a atteint 4,23 milliards contre 3,79 milliards d'euros en 2023 tandis que le flux de trésorerie s'est établi à 4,46 milliards d'euros.

Pour 2025, Airbus a annoncé vouloir livrer "autour" de 820 avions, après 766 livraisons l'an passé, soit une hausse de 7%. Le rival de Boeing compte également générer un résultat opérationnel ajusté d'environ 7 milliards d'euros et un flux de trésorerie d'environ 4,5 milliards d'euros.

Ces prévisions sont un peu inférieures aux attentes. D'après Jefferies, le consensus tablait, sur 2025, sur 825 livraisons d'avions, un résultat opérationnel ajusté de 7,3 milliards d'euros et un flux de trésorerie de 5,05 milliards d'euros.

Dividende exceptionnel

La société européenne a également annoncé un dividende de 2 euros par action au titre de 2024 et un dividende exceptionnel de 1 euro par action.

Jefferies se dit "légèrement déçu de cette distribution" mais apprécie la robustesse du flux de trésorerie de la société.

"Bien que les perspectives initiales pour 2025 se situent dans le bas de la fourchette des attentes des investisseurs, nous pensons que la réaction des investisseurs aux résultats du quatrième trimestre 2024 sera positive et que la confiance dans les taux de production futurs pour les programmes commerciaux devrait être progressivement plus élevée", juge de son côté Royal Bank of Canada dans une note publiée avant l'ouverture du marché.

Oddo BHF pense de son côté que les résultats du quatrième trimestre "faciliteront le début d'une phase de reconstruction de la crédibilité du management et donc l'allongement de l'horizon d'investissement". Le courtier juge par ailleurs que les perspectives pour 2025, bien qu'inférieures aux attentes, pourraient rassurer les investisseurs, car elles intègrent une certaine prudence.

Pour l'heure, le marché fait preuve de prudence. À la Bourse de Paris, l'action Airbus abandonne 2,3% vers 1,4% vers 10h40, accusant la troisième plus forte baisse du CAC 40.

À l'occasion de la publication de ces résultats annuels, Airbus a aussi précisé l'impact attendu sur ses résultats du rachat de certaines activités de son sous-traitant Spirit Aerosystems (les autres activités étant reprises par Boeing).

Le groupe s'attend à un effet neutre sur son résultat opérationnel ajusté et à un impact négatif autour de 500 millions d'euros sur son flux de trésorerie.

L'effet sur le cash net "sera globalement neutre car la compensation payée par Spirit Aerosystems compensera l'impact négatif sur le flux de trésorerie", a précisé Airbus sur ce dernier point.

(*) Le flux de trésorerie de cet article fait référence au "flux de trésorerie disponible avant financements clients", sauf mention contraire.