(BFM Bourse) - Le groupe a publié un bénéfice opérationnel ajusté en hausse de 26% au troisième trimestre et table désormais sur un flux de trésorerie avant financements clients et opérations de fusions-acquisitions d’environ 4,5 milliards d’euros contre 3,5 milliards d’euros. Le groupe compte toujours livrer environ 700 avions cette année.

Airbus maintient le cap. Confronté à d’importantes difficultés sur sa chaîne logistique ("supply chain"), le groupe aéronautique a confirmé son objectif annuel de livraisons d’avions et publié des résultats en forte hausse au troisième trimestre.

Le groupe compte ainsi toujours livrer environ 700 appareils cette année, cible qu’il avait légèrement abaissée en juillet de 20 unités. Le groupe a aussi confirmé viser en 2022 un résultat opérationnel (Ebit) ajusté de 5,5 milliards d’euros. Airbus a surtout relevé son objectif de génération de trésorerie, tablant sur un flux de trésorerie libre avant opérations de fusions-acquisitions et financements des clients d’environ 4,5 milliards d’euros, contre environ 3,5 milliards d’euros auparavant.

"L’attention accordée à la trésorerie et le taux de change dollar/euro favorable nous permettent de relever nos prévisions de flux de trésorerie disponible pour 2022", a déclaré le président exécutif du groupe, Guillaume Faury, dans un communiqué.

Bien moins de "planeurs"

Lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes, le dirigeant a confirmé la montée en cadence de production de sa famille d’avions A320, best-seller du rival de Boeing. Airbus vise un rythme de 65 avions par mois au début 2024 et possiblement 75 en 2025. Airbus devrait parvenir à en fabriquer "50 par mois" d’ici à a fin de l’année, a précisé Guillaume Faury. Le président exécutif a indiqué par ailleurs que 2023 sera encore une année où les livraisons seront concentrées en fin d’exercice, en raison à la fois de la montée en cadence de la production et des tensions sur la "supply chain" qui restent vives.

"Nous avons des problèmes un peu partout", a estimé Guillaume Faury qui pensent néanmoins que la situation "a cessé de se dégrader" et devrait perdurer au moins jusqu'au milieu de l'année prochaine.

Une bonne nouvelle toutefois : le groupe n’a quasiment plus de "planeurs", c’est-à-dire des avions qui attendent un moteur pour être livrés, a indiqué Airbus. Ce qui montre que la situation vis-à-vis de ses motoristes s’améliore.

Ces perspectives et ces commentaires ont été communiqués par le groupe alors que ses résultats ont fortement progressé au troisième trimestre mais s’avèrent mitigés par rapport aux attentes des analystes.

Un Ebit ajusté sous les attentes

Le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 13,31 milliards d’euros, en hausse de 27% sur un an, porté par la division aéronautique civile, dont les revenus ont augmenté de 34%. La principale déception provient du résultats opérationnel (Ebit) ajusté, l’indicateur phare de la rentabilité du groupe. L’Ebit ajusté s’est établi à 836 millions d’euros, en hausse de 26% sur un an, mais ce chiffre reste inférieur aux 887 millions d’euros attendus en moyenne par les analystes, selon un consensus fourni par la société. La banque Jefferies calcule que le groupe se situe ainsi 13% en-dessous des attentes.

A contrario, l’autre indicateur très suivi du marché, la génération de trésorerie s’est avérée supérieure aux attentes. Le flux de trésorerie avant opérations de fusions-acquisitions et financements des clients s’est établi à 944 millions d’euros au troisième trimestre, contre 520 millions d’euros anticipé par le consensus. Jefferies apprécie ainsi "un écart conséquent" par rapport aux attentes du marché.

Le bénéfice net a par ailleurs bondi de 65% à 667 millions d’euros. A l’occasion de la publication de ces résultats, Airbus a par ailleurs précisé le calendrier de mise en service de l’A321 XLR, un monocouloir présenté au Salon du Bourget 2019, qui a depuis enchaîné les succès commerciaux grâce notamment à sa versatilité.

"Les trois A321XLR d’essais ont désormais effectué leurs premiers vols en vue d’une mise en service opérationnel de l’appareil au deuxième trimestre 2024", a annoncé la société. Le groupe tablait auparavant sur une mise en service au "début de 2024".