par Alberto Sisto et Robin Pomeroy
ROME (Reuters) - La compagnie aérienne italienne Alitalia pourrait être amenée à annuler des vols à partir de lundi du fait de son incapacité à payer les carburants.
"Nous rencontrons des difficultés liées à l'approvisionnement en kérosène qui pourraient menacer certains vols", a déclaré l'administrateur d'Alitalia, Augusto Fantozzi, dans un communiqué.
L'aviation civile italienne a prévenu de son côté qu'elle pourrait retirer la licence d'exploitation de la compagnie "si aucune solution ne garantit très rapidement la continuité de ses activités".
A Fiumicino, l'aéroport de Rome où plusieurs centaines d'employés d'Alitalia manifestaient bruyamment, l'annonce a été accueillie par un silence de plomb.
Nommé après le dépôt de bilan d'Alitalia, fin août, l'administrateur s'exprimait au lendemain de l'expiration du délai qu'il s'était donné pour parvenir à un accord entre les syndicats de l'entreprise et un groupe d'investisseurs italiens en principe prêts à racheter les actifs rentables de la compagnie.
L'échéance n'a pu être respectée, les syndicats contestant notamment les milliers d'emplois menacés par le plan de reprise.
Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a convoqué de son côté à Rome une réunion ministérielle consacrée à l'avenir de la compagnie qui, dit-il, doit rester sous contrôle italien.
Berlusconi, qui a fait de ce dossier l'une des priorités de son troisième mandat, a assuré qu'il ferait tout son possible pour sauver de la liquidation la compagnie nationale, dont l'Etat détient 49,9% du capital.
Mais, a-t-il dit, "le destin d'Alitalia a été mis en question par le comportement déraisonnable de quelques employés, et nous voyons là la forte influence de la gauche".
Les syndicats d'Alitalia, qui avaient fait échouer en avril un plan de reprise de la compagnie par Air France-KLM négocié par le précédent gouvernement, sont aujourd'hui soumis à une forte pression pour accepter les réductions d'emploi et une renégociation de leurs conditions de travail qu'impose le plan sur la table.
"Ce qui est certain, c'est que la compagnie est en faillite et qu'il n'y a pas d'autre solution", soulignait ainsi vendredi le ministre de l'Industrie, Claudio Scajola. "Soit un accord est conclu, soit tous les salariés seront licenciés."
Regroupés au sein d'un consortium, le CAI, les investisseurs italiens mobilisés par Berlusconi ont annoncé samedi qu'ils ne feraient pas de concessions supplémentaires aux employés.
Alitalia, qui a accumulé près de 1,2 milliard d'euros de dettes selon les données communiquées en juillet, n'a plus enregistré de bénéfices depuis 1999.
Pour Maurizio Sacconi, ministre du Travail, les chances de survie d'Alitalia relèvent du 50-50. "Nous sommes entrés dans la dernière phase de la longue et tortueuse saga Alitalia et les deux issues restent encore également probables", a-t-il dit.
Version française Henri-Pierre André
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