(BFM Bourse) - Air France-KLM allume ses feux de détresse en marge de la publication des chiffres de trafic pour le mois d'août . Alors que la direction se montrait jusqu'en juillet relativement confiante sur le niveau des réservations pour la fin de l'année, le groupe signale que les réservations de dernière minute sont plus faibles que prévu. Un changement de ton soudain qui accentue la chute du cours.

Coup de froid sur Air France-KLM, qui décroche de 9,27% à 8,97 euros lundi vers 10h20 après la publication des chiffres mensuels de trafic pour le mois écoulé révélant un nouveau ralentissement de la progression du trafic long-courrier. Il s'agit de la septième séance de baisse consécutive pour la valeur, revenant ainsi à son plus bas niveau depuis le 31 juillet.

C'est justement ce 31 juillet dernier que l'action avait connu une accélération de 8,45% (prélude à une revalorisation de 22% en moins de quinze jours), l'opérateur ayant alors fait état d'une amélioration de son résultat d'exploitation au premier semestre. Air France-KLM précisait alors que, bien que "le contexte mondial demeure incertain en matière économique et géopolitique", "les coefficients de réservations long-courrier [segment le plus contributeur à la recette globale] sont en moyenne en hausse sur la période août-décembre par rapport à l’année dernière".

Quelques semaines seulement plus tard, le groupe de transport aérien laisse cependant entendre un tout autre son de cloche. "Dans un contexte macro-économique de ralentissement, les coefficients de réservations long-courrier sont en moyenne en hausse sur la période août-décembre par rapport à l’année dernière", a dû préciser le groupe dans son communiqué relatif au trafic d'août (une précision tout à fait inhabituelle dans un document qui varie peu d'un mois à l'autre).

"Pour moi, ce n'est pas la perspective de voir le groupe se positionner comme candidat à la reprise d'Aigle Azur, qui était déjà dans l'air du temps la semaine dernière, mais bien les chiffres de trafic publiés ce matin qui entraînent la chute du titre Air France-KLM", indique un analyste du secteur aérien.

Dans le détail, le groupe a fait état d'une progression globale de 2,1% de son trafic le mois dernier (en passagers par kilomètre transporté), mais avant tout tirée par Transavia (+8,9%) et les segments court- et moyen-courrier (+2,7%). De façon préoccupante, le rythme de progression du trafic long-courrier a fortement ralenti à +0,8%... après +2% en juillet, +3,3% en juin, +5% en mai et +8,9% en avril.

"Le problème est que l'objectif d'une stabilité des recettes unitaires pour le troisième trimestre donné fin juillet par la direction est directement lié au niveau des réservations long-courrier", selon l'analyste contacté par BFM Bourse. Pour les investisseurs, ces objectifs semblent donc désormais à risque.