(BFM Bourse) - Solide et même meilleure qu'attendu, la performance opérationnelle du transporteur franco-néerlandais pour le premier semestre 2019 entraîne une vif rebond du cours mercredi. Et la deuxième moitié de l'année s'annonce plutôt bonne, sur fond de hausse des réservations et de diminution des coûts unitaires.

L'équation opérationnelle continue à s'améliorer pour Air France-KLM. Le groupe de transport aérien, leader en termes de trafic au départ de l'Europe, a fait état d'une amélioration de son résultat d'exploitation au premier semestre, certes facilité par une base de comparaison avantageuse (le premier semestre 2018 ayant été plombé par les coûteuses grèves ayant abouti à la démission de Jean-Marc Janaillac, remplacé désormais par Benjamin Smith), mais également grâce aux efforts de réduction des charges au sein du pavillon tricolore Air France. En bonne voie pour atteindre ses objectifs 2019, le groupe voit son cours de Bourse progresser de 6,33%, en tête du SBF 120, à 9,24 euros vers 10h00.

Malgré un contexte difficile, sur fond d'incertitudes géopolitiques et économiques et d'envolée des cours pétroliers, Air France-KLM a tiré son épingle du jeu au premier semestre. Son chiffre d'affaires a crû de 4,9% à 13,04 milliards d'euros sur la période (+3,3% à taux de changes constants) sur fond de progression de 4,4% du trafic passagers (en passagers par kilomètre transporté) associé à une amélioration de 0,8% de la recette unitaire (par kilomètre offert) du côté du passage, surtout en long-courrier, contrebalancée toutefois par une dégradation de la recette unitaire du fret à cause de surcapacités en Amérique du Nord et en Asie, de sorte que la recette unitaire globale est restée quasi-stable.

Des coûts en baisse sauf la facture carburant

À taux de changes et prix du carburant constants, les coûts unitaires ont diminué de 1,4%, grâce d'une part l'effort fourni sur la réduction des coûts chez Air France, qui a permis d'améliorer la productivité alors même que les coûts nets salariaux ont, eux, grimpé sous l'effet des accords salariaux mis en place et des embauches réalisées pour accompagner l'augmentation de capacités, mais bien évidemment aussi par la non-récurrence des grèves qui avaient occasionné 335 millions d'euros de pertes opérationnelles au premier semestre de l'exercice précédent. A contrario, la facture carburant a elle augmenté de 220 millions d'euros par rapport à l'an dernier.

L'un dans l'autre, le résultat d'exploitation d'Air France-KLM a atteint 97 millions d'euros sur le semestre (-57,5%), et le free cash-flow d'exploitation ajusté s'est élevé à 351 millions d'euros, multiplié par 1,5 en un an, compte tenu aussi d'un décalage du calendrier d'investissements.

Le groupe a en outre réduit sa dette nette à 5,698 milliards d'euros au 30 juin, contre 6,164 milliards au 31 décembre 2018, équivalent à un levier de 1,4 fois l'Ebitda (contre 1,5 fois six mois auparavant).

Des réservations en hausse pour la fin de l'année

"Dans un environnement difficile, le groupe Air France-KLM a réalisé un deuxième trimestre solide. La légère hausse de la recette unitaire passage que nous avions anticipée, et la poursuite des initiatives de réduction de coûts unitaires ont plus que compensé la hausse des coûts de carburant. Ces éléments, combinés avec des engagements de réservations long-courriers satisfaisants nous permettent de confirmer nos perspectives 2019", s'est félicité le directeur général Ben Smith.

Si la conjoncture demeure incertaine en matière économique et géopolitique, le groupe franco-néerlandais note que les coefficients de réservations long-courrier sont en moyenne en hausse sur la période août-décembre par rapport à l’année dernière. Air France-KLM compte poursuivre ses démarches de réductions de coûts en visant une réduction des coûts unitaires jusqu'à -1% (à taux de change et carburants constants). Par ailleurs, sur la base des contrats à terme sur le pétrole, le groupe pense que sa facture carburants devrait grimper de 550 millions d'euros en 2019, à comparer à une précédente estimation de 650 millions d'euros.

Dans le cadre de sa stratégie d’amélioration des coûts, Air France-KLM a par ailleurs annoncé mardi soir d'importantes décisions concernant le renouvellement de sa flotte, avec la commande de soixante appareils de transport régional Airbus A220 (l'ex-C Series, programme repris par l'avionneur européen à Bombardier en 2017) destinés à remplacer à partir de 2021 la flotte vieillissante d'A318 et d'A319 chez Air France et la sortie anticipé des sept A380 restants, à remplacer par des avions de nouvelle génération à déterminer.