(BFM Bourse) - L'action du groupe de transport aérien réagit à retardement ce jeudi à l'annonce de son entrée au capital de la compagnie suédoise SAS qui laisse augurer d'une consolidation du marché. Le relèvement de recommandation de Bernstein, mercredi, joue également.
Il arrive que le contexte de marché ne se prête pas à l'annonce de très bonnes nouvelles. Et qu'en conséquence, les actions réagissent "à retardement" à ces annonces, une voire plusieurs séances plus tard. Cela a par exemple été le cas de Worldline lors de la publication de ses résultats semestriels. L'action avait pris 5% non pas le jour de l'annonce de ses comptes mais le lendemain.
C'est aussi ce qui se produit pour Air France-KLM. Le groupe de transport aérien s'adjuge 4,2% ce jeudi vers 12h, signant d'assez loin la plus forte progression du SBF 120.
Pourtant aucune nouvelle de marché n'est survenue ce jeudi. Il faut en réalité remonter à mardi soir et mercredi matin pour comprendre quels catalyseurs sont à l'origine de cette progression.
"Le marché réagit avec un décalage d'une séance à l'annonce de l'entrée au capital de SAS par Air France-KLM. Les investisseurs apprécient cette annonce car elle marque une nouvelle vague de consolidation en Europe. Ce qui est positif pour l'ensemble des acteurs car cela augure d'un resserrement du marché, et soutiendra ainsi la discipline tarifaire des groupes de transport aérien (et tirera donc les prix vers le haut)", explique Yan Derocles, analyste chez Oddo BHF.
D'ailleurs Lufthansa prend 2,3% à Francfort et IAG, maison-mère de British Airways et de Lufthansa, avance de 1,6% à Londres tout comme easyJet qui s'adjuge 3,4%. A Dublin, Ryanair avance de 1,8%.
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Une consolidation positive pour le secteur
Air France-KLM a annoncé mardi soir qu'elle reprendrait aux cotés de partenaires financiers (les fonds Castlelake et Lind Invest) la compagnie suédoise SAS, qui s'était placée en juillet 2022 sous la protection de la loi américaine sur les faillites.
Air France-KLM compte ainsi prendre une participation allant jusqu'à 19,9% dans le capital de SAS avec une injection (pour elle seule) de 114,5 millions de dollars, dont 109,5 millions de dollars en actions et le reliquat sous forme d'obligation convertibles. En conséquence, le groupe franco-néerlandais entend renforcer sa collaboration avec le groupe scandinave via une coopération commerciale entre ses compagnies et SAS.
Cette décision montre à quel point la consolidation est lancée en Europe dans le secteur. Outre SAS, l'italienne ITA Airways (ex-Alitalia) est en passe d'être reprise par Lufthansa. Il en est de même pour l'espagnole Air Europa qui va être rachetée par IAG, la maison-mère de British Airways et Iberia. La semaine dernière, l'état portugais a lui donné le coup d'envoi de la privatisation de TAP, dossier qui intéresse d'ailleurs Air France-KLM au vu de la complémentarité du réseau en Amérique du Sud de la société portugaise avec ceux de ses compagnies.
Bernstein passe à "surperformance"
Par ailleurs, l'action Air France-KLM bénéficie d'un autre coup de pouce. "Le titre est également soutenu, là aussi avec un décalage d'une séance, par un relèvement de recommandation de la part de Bernstein", observe Yan Derocles d'Oddo BHF.
Les analystes de la banque, menés par Alex Irving, ont revu mercredi matin leur opinion sur le titre de "performance de marché" à "surperformance", ce qui revient à passer de neutre à achat sur le titre, avec un objectif de cours de 15 euros.
Nous avons écrit un précédent article qui résume leurs arguments en faveur de l'action. Pour synthétiser, ils louent les efforts accomplis par Ben Smith (le meilleur directeur général des compagnies aériennes en Europe, selon eux) pour redresser la rentabilité d'Air France, jugent que la rationalisation de la flotte d'Air France-KLM améliorera l'efficacité du groupe et constatent qu'avec un réseau ultra-diversifié et le statut de la France comme destination touristique numéro une, la société franco-néerlandaise est bien positionnée pour tirer parti de l'évolution de la demande, notamment de la bonne dynamique du tourisme.
Dernier élément qui peut avoir une influence positive: le recul des prix du pétrole, le carburant restant le premier poste de dépenses des compagnies aériennes, même si beaucoup d'entre elles possèdes des couvertures. Le baril de Brent de mer du Nord a perdu près de 9% sur les cinq dernières séances.
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