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AIR FRANCE-KLM

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Air france-klm : Pour Bernstein, Air France-KLM est métamorphosé et présente un visage prometteur en Bourse

mercredi 4 octobre 2023 à 13h21
Air France a été redressé par Ben Smith

(BFM Bourse) - La banque a relevé sa recommandation sur le groupe aérien, passant à "surperformance" et loue les progrès réalisés par son patron, Ben Smith, qu'elle considère comme le meilleur dirigeant dans le secteur des compagnies aériennes en Europe. Elle estime aussi qu'il est apte à redresser la compagnie suédoise SAS, dans laquelle Air France-KLM a pris une participation.

Avec les hausses des rendements obligataires qui pèsent sur les valeurs cycliques en Bourse, ce n'est pas forcément la bonne journée pour annoncer de bonnes nouvelles.

Ainsi le titre Air France-KLM cède du terrain ce mercredi, avec un repli de 0,7% vers 13h à 11,57 euros. Pourtant deux informations réjouissantes entourent l'action du groupe de transport aérien franco-néerlandais.

La société a annoncé mardi soir qu'elle reprendrait aux cotés de partenaires financiers (les fonds Castlelake et Lind Invest) la compagnie suédoise SAS, qui s'était placée en juillet 2022 sous la protection de la loi américaine sur les faillites.

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TAP après SAS?

Air France-KLM compte ainsi prendre une participation allant jusqu'à 19,9% dans le capital de SAS avec une injection (pour elle seule) de 114,5 millions de dollars, dont 109,5 millions de dollars en actions et le reliquat sous forme d'obligation convertibles. En conséquence, le groupe franco-néerlandais entend renforcer sa collaboration avec le groupe scandinave via une coopération commerciale entre ses compagnies et SAS.

"Ce faisant, Air France-KLM améliorerait sa présence sur les marchés scandinaves, où la marque SAS et son programme de fidélité sont bien établis. Une telle coopération commerciale bénéficierait aux clients scandinaves grâce à une connectivité accrue et à un accès plus large au réseau mondial d'Air France-KLM", explique la société dans un communiqué.

Cette décision confirme ce que Ben Smith, le directeur général d'Air France-KLM, a affirmé et répété à plusieurs reprises: son entreprise jouera un rôle actif dans la consolidation du marché en Europe. La compagnie portugaise TAP, dont la privatisation a été lancée la semaine dernière par Lisbonne, intéresse également la société, Ben Smith ayant souligné par le passé la complémentarité du réseau de la compagnie portugaise en Amérique du Sud avec celui d'Air France-KLM.

Autre bonne nouvelle et peut-être encore plus importante: Bernstein a envoyé un important message de confiance sur l'action. Les analystes de la banque, menés par Alex Irving, ont revu leur opinion sur le titre de "performance de marché" à "surperformance", ce qui revient à passer de neutre à achat sur le titre, avec un objectif de cours de 15 euros.

Air France a changé du tout au tout

Bernstein considère que la société a changé et ce de la bonne façon, notamment Air France "qui n'est plus le Air France que vous aviez l'habitude de connaître". "Air France-KLM est la compagnie aérienne européenne qui s'est le plus améliorée depuis la fin du dernier cycle", souligne la banque, qui ajoute que le groupe est presque "impossible à reconnaître" pour une personne qui a encore l'ancien Air France-KLM pré-pandémie en tête.

L'intermédiaire financier loue les efforts accomplis par la direction "la plus efficace dans les compagnies aériennes en Europe". Et notamment Ben Smith, qu'il consacre comme "le meilleur CEO (directeur général, NDLR) chez les compagnies aériennes européennes".

Depuis son arrivée fin 2018, le dirigeant a réussi "ce que peu de personnes pensaient réalisable", poursuit-il, en redressant notamment les marges d'Air France. D'une marge d'exploitation de moins de 2% en 2019, la plus faible en Europe à l'exception de la compagnie autrichienne Austrian, la rentabilité d'Air France a atteint 3% l'an passé et 3,5% au premier semestre 2023 et même 10% sur le seul deuxième trimestre.

Ben Smith a réussi à apaiser le dialogue social chez Air France-KLM, aidé il est vrai par l'approche constructive, chez Air France, de la nouvelle direction du syndicat de pilotes SNPL. Ben Smith a mis fin au projet de compagnie Joon, qui il est vrai incarnait les vices d'un dialogue social compliqué chez la compagnie française, et a négocié avec les syndicats pour supprimer la limite de capacités à 40 avions chez Transavia France. "Les relations avec les syndicats ont été réparées", note ainsi Bernstein.

Le bureau d'études note également que les pertes du réseau domestique d'Air France (150 millions à 200 millions d'euros par an avant la pandémie) ont été largement réduites via une restructuration. "De nombreuses liaisons n'étaient pas rentables, en particulier celles qui subissaient la concurrence directe du train à grande vitesse à Orly et celles qui étaient exposées à la concurrence à bas prix. Celles qui pouvaient être sauvées (par exemple en les réaffectant à Transavia, moins coûteuses) l'ont été, tandis que celles qui ne pouvaient l'être ont été fermées", développe Bernstein.

KLM face à l'hostilité politique

Autre motif de satisfaction: la simplification et la rationalisation des flottes d'Air France, notamment sur les avions gros porteurs. "Cela améliorera la flexibilité de l'affectation des équipes et facilitera la gestion de la compagnie aérienne, en améliorant la productivité du personnel et en limitant les coûts du personnel, deuxième poste de dépenses après le carburant", développe la banque.

KLM fait face à un environnement compliqué actuellement, ce qui pèse d'ailleurs sur sa rentabilité. Le gouvernement néerlandais a par exemple instauré un plafond sur le nombre de vols annuels d'avions effectués à Schiphol, hub d'Amsterdam et de KLM, qui se situe 9% en dessous du niveau de 2019, selon Bernstein. Il a également alourdi la fiscalité en, par exemple, multipliant par trois la taxe sur les départs de voyageurs.

Mais face à ce contexte hostile, Bernstein juge que la compagnie néerlandaise possède "des armes" pour défendre sa rentabilité. Par exemple en maintenant ses capacités intercontinentales (et donc les vols long-courriers plus rentables) à un moment où les concurrents les réduisent à partir de l'aéroport d'Amsterdam, en redéployant Transavia à l'aéroport de Rotterdam et en envisageant des marchés comme l'Allemagne ou les pays nordiques, ou encore en réduisant la voilure sur Cityhopper, filiale régionale de KLM.

SAS, une opportunité à restructurer

La banque a également examiné l'entrée au capital d'Air-France-KLM dans SAS. La compagnie suédoise a pâti jusqu'à présent de sa taille limitée et de son réseau moins attrayant que celui de ses concurrentes. Ainsi un redressement difficile est à prévoir. Mais "si quelqu'un peut bien restructurer l'inrestructurable, c'est Ben (Smith, NDLR) et sa bande", juge Bernstein à la lueur du travail accompli chez Air France-KLM, qui pâtit de la faiblesse de l'activité sur le court-courrier.

Dernier point: Bernstein considère qu'Air France-KLM est bien placé pour tirer parti des tendances récentes du secteur, où la clientèle loisirs décolle quand la clientèle d'affaires est à la peine. Bernstein rappelle à ce titre que la France demeure le premier pays au monde en termes d'arrivées touristiques et souligne que la société franco-néerlandaise possède le "réseau long-courrier le plus diversifié d'Europe et (demeure) le plus grand transporteur d'Amérique latine".

Air France-KLM peut ainsi facilement réorienter son activité là où la demande se situe. L'entreprise est donc "stratégiquement bien positionnée pour faire face aux changements dans les fondamentaux de la demande et de l'offre", poursuit le bureau d'études.

Au final, Bernstein anticipe une progression de la marge d'exploitation, qui de 4,5% en 2022 monterait à 6,5% en 2025 puis 7,5% en 2027. Le retour sur capitaux investis passerait, lui, d'une moyenne de 6% en 2015-2019 à 10%, selon ses calculs, sur la période 2023-2026.

Et dire qu'il y a encore deux ans, plusieurs analystes jugeaient l'action Air France-KLM "non investissable"….

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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