(BFM Bourse) - La banque américaine a relevé ce lundi son conseil sur le titre à "surpondérer" équivalent d'acheter sur l'action. La proposition de contrat de régulation économique du groupe, qui doit être formulée d'ici à décembre, constituera, selon elle, le grand catalyseur de la société.
ADP survole le SBF 120 ce lundi 20 octobre. L'exploitant des aéroports parisiens s'adjuge 3,5% en milieu d'après-midi, surperformant l'indice parisien (0,2%).
Le titre est porté par Morgan Stanley qui a relevé son conseil à "surpondérer" contre "pondération en ligne" sur l'action, ce qui revient à passer de "neutre" à "acheter" sur l'action.
La banque estime que le titre ADP sera porté par un catalyseur à savoir la publication de ses propositions pour établir le prochain contrat de régulation économique (CRE) de cinq années. Ces propositions doivent être soumises d'ici à décembre prochain.
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Comme un avion sans aile, ADP sans CRE
Explications. Normalement, les aéroports parisiens (Orly, Charles de Gaulle et Le Bourget) font l'objet d'une sorte de grand cahier des charges, le "CRE" en question. Ce document définit sur le périmètre régulé des aéroports (pour simplifier les activités hors immobilier, services et boutiques) les investissements que doit réaliser la société et l'évolution des redevances aéroportuaires, sur la base des prévisions de trafic.
Un taux de rentabilité, appelé coût moyen pondéré du capital (CMPC), est déterminé pour garantir que les investissements de la société soient rémunérés équitablement, via donc les hausses des redevances que les compagnies aériennes acquittent à ADP. Ce CMPC a donc énormément d'importance auprès du marché.
Le précédent CRE portait sur la période 2016-2020. Mais en raison de la pandémie qui a totalement balayé la visibilité sur le trafic aérien, le CRE 2021-2025, n'a pu être établi. L'évolution des tarifs est ainsi fixée, depuis, sur une base annuelle, avec l'homologation de l'Autorité de régulation des transports (ART).
Notons que l'Autorité de régulation des transports (ART) et ADP ne tombent pas toujours d'accord. C'est ce qui s'était passé lors de l'élaboration du CRE 2021-2025 qui n'était donc pas allé au bout. L'entreprise avait fait l'hypothèse d'un CMPC, donc le taux de rentabilité, de 5,6% quand l'autorité avait retenu dans son avis un taux compris entre 2 et 4,1%.
Un marché trop pessimiste?
Morgan Stanley écrit que le marché, généralement, n'aime pas ce genre d'évènement, les annonces sur la régulation ayant tendance à pénaliser les exploitants aéroportuaires en Bourse. Cela a encore été le cas en septembre avec le premier opérateur d'aéroports au monde, l'espagnol Aena.
La banque américaine prend le pari inverse avec ADP, car l'incertitude réglementaire a pesé sur l'action en 2025. Selon Morgan Stanley, le marché a des attentes basses, avec des investissements élevés pour un CMPC bas.
Plus constructif, l'établissement américain estime, lui, que les propositions porteront sur un CMPC de 5,5% impliquant des hausses de redevances aéroportuaires de plus de 4%.
Conclusion de Morgan Stanley: la publication de la proposition d'ADP devrait permettre de "dé-risquer" le dossier en Bourse.
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