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Adp : L'incertitude sur la régulation des aéroports parisiens, nerf de la guerre en Bourse pour ADP, est bien partie pour se dissiper, l'action grimpe

Aujourd'hui à 16:09
ADP monte en Bourse

(BFM Bourse) - L'exploitant des aéroports parisiens a livré ses propositions pour le contrat de régulation économique, qui définit les grands paramètres de son activité liée aux redevances aéroportuaires. La société a soumis un taux de rentabilité supérieur aux attentes.

ADP se prépare à en finir avec la zone de turbulences réglementaires qu'il traverse depuis maintenant cinq années.

Le groupe a publié, mercredi soir après la clôture du marché, ses propositions pour le "contrat de régulation économique" des aéroports parisiens (Orly, Charles de Gaulle, Le Bourget) sur la période 2027-2034.

Ce grand cahier des charges définit sur le périmètre régulé des aéroports (pour simplifier, les activités hors immobilier, services et boutiques) les investissements que doit réaliser la société et l'évolution des redevances aéroportuaires, sur la base des prévisions de trafic.

Un taux de rentabilité, appelé coût moyen pondéré du capital (CMPC), est déterminé pour garantir que les investissements de la société soient rémunérés équitablement, via donc les hausses des redevances que les compagnies aériennes acquittent à ADP.

Ce CMPC a énormément d'importance auprès des investisseurs.

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Hausse des tarifs

Le précédent contrat de régulation économique (CRE) portait sur la période 2016-2020. Mais en raison de la pandémie qui a totalement balayé la visibilité sur le trafic aérien, le CRE 2021-2025, n'a pu être établi.

Certes, ADP a commencé à retrouver de la visibilité sur son trafic dès 2023 voire 2022. Mais établir un contrat de régulation économique est un processus de longue haleine.

Théoriquement, il faut entre un an et demi et deux ans à l'exploitant aéroportuaire pour préparer en interne les propositions incluses dans ce contrat. Puis, un dialogue avec les compagnies aériennes, le régulateur (l'Autorité de régulation des transports, l'ART) et l'État s'installe, avant validation du contrat, ce qui ajoute environ une année supplémentaire.

ADP en est donc à l'étape où le groupe a finalisé sa proposition pour la présenter aux investisseurs et aux parties prenantes.

Dans son document, le groupe explique anticiper une croissance modérée de son trafic de passagers, d'environ 1,6% par an sur la période. ADP pense plus particulièrement que le taux de croissance annuelle atteindra 2,1% sur la période 2026-2039, puis 1,2% sur 2030-2034. L'an dernier Orly et Charles de Gaulle avaient enregistré 103,4 millions de passagers.

La société prévoit également d'investir 8,4 milliards d'euros sur huit ans afin d'accueillir jusqu'à 18 millions de passagers supplémentaires.

La société entend également dégager des économies de 130 millions en année pleine à l'horizon 2030.

L'action décolle

Surtout, ADP explique que sa proposition propose un CMPC qui converge vers la rentabilité des capitaux employés, soit 5,9%, en moyenne.

Ce dernier chiffre s'avère supérieur aux attentes des analystes. Citi retenait, par exemple, un CMPC moyen de 5,6%, tandis qu'Oddo BHF tablait sur 5,7% et estime que le consensus (la prévision moyenne des analystes) anticipait un chiffre compris entre 5,5% et 5,6%.

Pour atteindre cet objectif, le groupe propose que les tarifs de ses redevances évoluent selon une formule qui retient, en moyenne, l'inflation (l'indice des prix à la consommation harmonisé) augmentée de 2,6 points de pourcentage.

Dans le détail, Oddo BHF observe que la formule se cale sur l'inflation augmentée de 5,5% en 2027, puis augmentée de 3% en 2028, avant 2% à partir de 2029," ce qui est supérieur aux attentes du marché".

La proposition de la société inclut, par ailleurs, des mécanismes d'ajustements des tarifs de redevances en fonction de quatre facteurs (trafic, qualité de service, réalisation des investissements, obligations légales).

En 2024, les redevances ont représenté environ 1,5 milliard d'euros (dont 1,24 milliard de redevances aéronautiques), soit un quart des revenus totaux d'ADP et 36% du chiffre d'affaires réalisé en France.

À la Bourse de Paris, ADP évolue en nette hausse, prenant 3,11% et signant l'une des plus fortes hausses du SBF 120.

Des questions

"Nous prévoyons que le marché accueillera favorablement la proposition de CRE (…) Pour nous, la proposition semble être un point de départ raisonnable pour le débat", apprécie Barclays dans une note publiée ce jeudi matin.

"Les investissements régulés de 8,4 milliards d'euros en euros constants de 2025 sur huit ans sont nettement supérieurs aux niveaux actuels, mais pas de manière alarmante. Ce niveau d'investissement semble suffisamment substantiel comme cadre pour soutenir les prix des redevances, tout en n'étant pas si élevé qu'il menace les dividendes", développe la banque britannique.

Barclays rappelle toutefois qu'il s'agit d'un point de départ avant les consultations et les échanges avec les compagnies aériennes et l'ART.

La banque s'attend à ce que "le CMPC, la croissance du trafic et l'ampleur des économies de coûts suscitent des défis particuliers". "Nous prévoyons que des modifications des principaux paramètres entraîneront un atterrissage plus bas en termes d'évolution des tarifs", ajoute Barclays.

Si la version finale à l'automne prochain "correspondait à la proposition initiale d'ADP, nous nous demanderions si (le groupe) n'a pas laissé de la valeur sur la table en n'étant pas assez ambitieux dès le départ", note par ailleurs la banque.

Oddo BHF estime que la proposition du groupe offre une "clarté bienvenue" tout en soulevant des questions. Le bureau d'études doute que l'ART approuve le niveau de rentabilité soumis par ADP, au regard de son approche très stricte en la matière.

Pour rappel, au début de 2020, ADP s'était brouillé avec le régulateur sur le CMPC. Lors de l'élaboration du CRE 2021-2025, qui n'était donc pas allée au bout, l'entreprise avait fait l'hypothèse d'un taux de 5,6% quand l'autorité avait retenu dans son avis un taux compris entre 2 et 4,1%.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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