(BFM Bourse) - La banque allemande a abaissé son conseil sur l'exploitant aéroportuaire, passant "d'acheter" à "conserver". L'établissement ne perçoit aucun catalyseur pour le titre alors que l'incertitude politique en France est vouée à se prolonger et à obstruer en conséquence la visibilité sur l'action.
En cette fin d'année 2024, les analystes profitent de l'approche des fêtes (et des vacances) pour passer au crible les différents secteurs et valeurs qu'ils couvrent. Ce qui les amènent à ajuster leurs objectifs de cours voire leurs recommandations.
Ce mercredi, Deutsche Bank a fait le point sur les groupes de transport aérien et maritime ainsi que les exploitants autoroutiers et aéroportuaires. La banque allemande a procédé à quelques changements de conseils et a abaissé sa recommandation sur ADP, l'exploitant des aéroports parisiens, passant d'"acheter" à "conserver", avec un objectif de cours réduit à 130 euros contre 142 euros.
Ce changement de conseil pèse un peu sur le cours du groupe opérant les aéroports de Roissy et Orly, le titre ADP abandonnant 1% vers 10h20.
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Incertitude politique
Certes, l'action s'avère aujourd'hui bien peu onéreuse, reconnaît la banque allemande, le titre du groupe français s'échangeant autour de 9,2 fois son résultat brut d'exploitation attendu contre une moyenne de 10 pour ses concurrents cotés. De plus, la participation de 45,7% d'ADP dans GMR, un groupe indien opérant des aéroports en Inde, en Indonésie et en Grèce, n'est peut-être pas valorisée au bon prix, ajoute Deutsche Bank.
Mais la banque préfère botter en touche sur le dossier tout simplement parce qu'elle ne perçoit pas de catalyseur à venir pour le titre et ce à un moment où "l'incertitude politique en France devrait se poursuivre à court ou moyen terme".
Deutsche Bank rappelle que le groupe a fait l'objet de mesures défavorables de la part des pouvoirs publics, avec notamment l'inclusion dans la loi de finances pour 2024 d'une taxe sur les exploitants d'infrastructures de transports de longue durée (les aéroports et les autoroutes). Le groupe avait évalué l'impact de cette contribution à environ 90 millions d'euros pour 2024.
Le projet de loi de finances pour 2025, désormais gelé après la chute du gouvernement Barnier, prévoyait, lui, un alourdissement de l'impôt sur les sociétés, et un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d'avion. Cette dernière mesure affecte les compagnies aériennes, mais elle avait un impact indirect sur ADP qui perçoit des redevances aéroportuaires dépendant directement des capacités de vols des compagnies aériennes.
"Certaines mesures pourraient ne pas être mises en œuvre en raison de l'incertitude qui entoure le budget, mais cela ne fait que souligner le manque de visibilité à court et moyen terme", explique Deutsche Bank.
À noter que, le mois dernier, la banque Stifel était de son côté passée à l'achat sur ADP, appréciant son positionnement sur certaines régions plus dynamiques que l'Europe, comme l'Inde ou la Turquie, et son exposition aux services commerciaux premium.
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