(BFM Bourse) - La Chine est la première affectée par la guerre commerciale avec les Etats-Unis.
Sur la semaine, le Shanghai Composite, indice de référence du marché chinois, lâche 4,5%. Depuis le début de l'année, la chute atteint désormais 17%, alors que la plupart des bourses mondiales sont en légère hausse.
Cela fait des mois que Donald Trump souffle le chaud et surtout le froid sur les tarifs douaniers, et sa première cible, bien plus que l'Union européenne, c'est la Chine... Or les menaces du président américain font de plus en plus mal aux marchés boursiers chinois.
Cette semaine, les tensions se sont intensifiées. Les États-Unis menacent de taxer 200 milliards d'importations en provenance de Chine dès septembre. Alors qu'il envisageait des tarifs douaniers de 10%, le gouvernement américain réfléchit désormais à les porter à 25%. Un jeu de poker menteur pour obtenir des concessions ? Un jeu dangereux en tout cas qui ne fera que des perdants, Chinois comme Américains, si cela aboutissait à une escalade dans les mois ou les années qui viennent, alors que l'empire du Milieu est devenu le premier partenaire commercial des Etats-Unis.
Alors que la Chine était à la seconde place boursière mondiale depuis 2014, elle a perdu vendredi cette place au profit du Japon, selon les calculs de Bloomberg. Un déclin relatif qui s'explique aussi par le manque d'ouverture du marché boursier chinois, difficile d'accès pour les investisseurs étrangers, avec certains titres qui ne peuvent être acquis que par des locaux.
Le yuan au plus bas depuis un an
Il suffirait toutefois d'un rebond de l'indice chinois d'ici la fin de l'année pour que la Chine retrouve sa place de numéro 2 mondial. Dans l'indice MSCI, indice global des marchés dans le monde, la deuxième économie mondiale ne pèse que 3% et sa part devrait passer progressivement à 10%.
Au niveau des changes, on notera aussi que la guerre commerciale récente a pénalisé le yuan, à un plus bas depuis un an face au dollar, à 6,84 yuans pour un dollar ce vendredi après-midi. Rappelons que là aussi la monnaie chinoise n'évolue pas librement, mais dans des marges de fluctuation fixées par la Banque Centrale Chinoise, de plus ou moins 2%.
L'objectif à terme serait "une libération" du yuan, c'est-à-dire d'aller vers un système de change flottant, comme la grande majorité des devises. Pour certains économistes, si la devise chinoise est notoirement sous évaluée, cette baisse du yuan pourrait paradoxalement accélérer le mouvement enclenché par le gouvernement chinois pour faire à terme du yuan une monnaie internationale de réserve. Actuellement, la monnaie chinoise représente moins de 3% des échanges mondiaux, contre 29% pour l'euro et 43% pour le dollar.