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Marché : LVMH, Hasbro, Netflix, Nintendo... Notre portefeuille d'actions du Père Noël a-t-il battu le CAC 40 et Wall Street en 2025?

Aujourd'hui à 12:00
Notre portefeuille d'actions de Noël a-t-il encore bien réussi?

(BFM Bourse) - Il y a trois ans, nous avions sélectionné une vingtaine d'actions qui pourraient répliquer la performance du célèbre barbu si son entreprise était un conglomérat diversifié. Comment ce panier de titres s'est-il comporté entre décembre 2024 et décembre 2025? A-t-il fait mieux que le CAC 40?

Si le Père Noël était un conglomérat coté en Bourse, quels titres faudrait-il détenir pour reproduire la performance de la "Santa Claus Company"? Nous nous étions posés la question il y a trois ans et, avec l'aide de plusieurs gérants, nous avions tenté d'y répondre en définissant un portefeuille d'une vingtaine de valeurs (21 exactement).

Les actions sélectionnées recoupent des secteurs divers: du champagne (LVMH, Laurent Perrier, Vranken Pommery, Lanson BCC, qui possède les marques Champagne Chanoine Frères et Champagne Lanson), des jouets (Mattel, Hasbro) des jeux vidéo (Nintendo, Electronics Arts), de la musique en ligne (Spotify, Universal) et du commerce grand public (Amazon, Fnac Darty et Ceconomy).

Nous avions également retenu les chocolatiers Nestlé et Lindt, Walt Disney et Netflix pour la vidéo en ligne, le spécialiste des salles de sport Basic Fit ("pour les bonnes résolutions du Nouvel An", plaisantait Thierry Gautier, de GSD gestion), ainsi que Compagnie des Alpes et ses stations de ski de haute altitude. Sans oublier Coca-Cola, société connue pour avoir imposé l’imagerie du Père Noël.

Dernière entreprise incluse: Stora Enso. "Quand on pense au Père Noël comme entreprise, Stora Enso vient tout de suite à l’esprit. Comme le père Noël elle est finlandaise, et elle fait du bois dans l’Europe du Nord. Cette société est spécialisée dans la pâte à papier et ses dérivés. C’est LA compagnie du père Noël", avançait Nicolas Descoqs, gérant financier chez Clartan Associés, lors de la création de ce portefeuille.

Plus fort que le CAC 40

L'an passé, ce "portefeuille d'actions du Père Noël" avait progressé de 10,9% (en moyenne sur les 21 titres le composant), surpassant largement le CAC 40 (+3,9%) et même les marchés européens dans leur globalité. Le portefeuille était resté à bonne distance, a contrario, de Wall Street (+25%).

Qu'en est-il pour l'édition 2025? À l'approche de Noël, célébré mercredi prochain, l'occasion est venue de faire le point sur sa performance.

In fine, notre "portefeuille du Père Noël" a enregistré une progression moyenne (nous avons supposé que chaque valeur était pondérée équitablement pour simplifier) de 15,8%.

C'est mieux que le CAC 40 (+12,1%), l'indice parisien ayant encore été plombé par le risque politique en 2025, et que le S&P 500 (+14,4%), l'indice phare de Wall Street.

En revanche, notre portefeuille reste à distance des performances de certains grands indices européens, comme l'Ibex 35 de Madrid (+43%), le FTSE Mib de Milan (+32,6%) et le DAX 40 de Francfort (+22,4%).

Plusieurs remarques. Tout d'abord la performance de notre portefeuille est, donc, comparable à celles des grands indices. Ce qui laisse penser que sa composition s'avère suffisamment diversifiée.

Certains secteurs en sont néanmoins absents, comme l'industrie. La défense et les banques, plus particulièrement, n'en font pas partie. Cela peut tomber sous le sens: difficile de rattacher les groupes militaires et la finance à la magie de Noël.

Toutefois, ces deux compartiments sont ceux qui ont signé les meilleures performances sur les marchés européens, le "Stoxx Europe Targeted Defence" et le" Stoxx Europe 600 Banks", des indices paneuropéens, prenant respectivement 116% et 66% en 2025. D'où la sous-performance de notre portefeuille du Père Noël par rapport aux indices de Madrid, Milan et Francfort, qui ont été portés par le secteur bancaire et la défense.

La tech atone, le champagne plombe la tendance

D'autres enseignements sont à tirer de la performance de notre portefeuille sur 2025, en regardant valeur par valeur. Nous avons d'ailleurs compilé l'infographie ci-dessous pour vous permettre de constater la performance de chaque titre.

Premier point: la tech, qui avait porté notre sélection de valeurs les années précédentes, n'a pas été un très grand moteur cette année. Ce qui est finalement assez logique. Les craintes d'une bulle autour de l'intelligence artificielle ont malmené en fin d'année le compartiment technologique à Wall Street, notamment les "Sept magnifiques". Ainsi, Amazon est tout juste dans le vert (+1,6%) tandis que Netflix ne prend que 4,6%.

Le groupe de streaming a surtout chuté sur la seconde partie de 2025, lesté par le scepticisme du marché envers l'acquisition de Warner Bros. Discovery, suggère Bloomberg. Valeur "sure" du portefeuille, Spotify a, elle, encore tiré la performance mais moins que l'an passé (+27,9% contre +144%).

Du côté des contre-performances, les trois groupes de champagne tirent le portefeuille vers le bas, Lanson-BCC perdant 12,5%, Vranken Pommery 10,67% et Laurent Perrier 11,65%. Le secteur a souffert d'un marché français dans le dur, avec un repli des volumes de 5,2% au premier semestre 2025. À l'export, les droits de douane américains ont pu créer des perturbations, notamment via la création de "stocks de précaution" avant l'entrée effective des surtaxes douanières à l'été.

Avec un violent ajustement les mois suivants. "En août et en septembre, les exportations vers l’Amérique du Nord ont chuté de moitié par rapport aux mêmes mois l’année dernière. Si les chiffres restent stables vers l’Asie, cette tendance inquiète: sur l’année 2024, les États-Unis étaient le premier pays importateur de champagne (751 millions d’euros)", écrivait le mois dernier TP ICAP Midcap.

Le bureau d'études remarquait aussi que l'Europe affichait une dynamique "atone", alors que ce marché demeure important (l'Europe hors France représente un peu plus d'un tiers des ventes de Vranken Pommery).

Des OPA pour Electronic Arts et Ceconomy

LVMH, de son côté, a connu une année très mitigée (+0,4%), le groupe ayant souffert jusqu'en juin avant de voir son action rebondir spectaculairement sur la seconde partie de l'année. Encouragés par les initiatives de la société, notamment au niveau de ses magasins ou du renouvellement créatif, plusieurs analystes ont retenu le groupe français dans leurs valeurs favorites pour 2026 dans le luxe.

Au niveau, cette fois, des performances plus positives, deux titres ont été portés par des offres publiques d'achats (OPA). Tout d'abord Electronic Arts (+38,56%), qui a accepté d'être racheté par un consortium mené par la société d'investissement de Jared Kushner, gendre de Donald Trump et mari de sa fille, Ivanka.

La seconde société à avoir été dopée en Bourse par une OPA est Ceconomy, un groupe allemand qui ressemble à Fnac Darty, car il rassemble des enseignes spécialisées dans les appareils électroménagers et de tech (Saturn et Mediamark). Ceconomy est d'ailleurs actionnaire à hauteur de 21,95% de Fnac Darty.

Le titre Ceconomy bondit de 72,9% et signe la meilleure performance du portefeuille, propulsé par l'OPA du groupe chinois de commerce en ligne JD.com. Ce dernier a lancé son offre l'été dernier. Début décembre, JD.com détenait (aux côtés de certains actionnaires historiques) 85% du capital de Ceconomy. Le groupe chinois envisage de sortir la société allemande de la cote après la finalisation de l'opération, prévue au premier semestre 2026.

Hasbro et Compagnie des Alpes impressionnent

En dehors de ces deux cas très spécifiques, soulignons quelques bonnes performances du portefeuille. Nintendo a pris 16,1%, porté par le succès retentissant du lancement de sa nouvelle console, la Switch 2.

Basic Fit (+32,3%) a publié une série de bons résultats, avec par exemple une hausse de 13% de ses membres sur les neuf premiers mois de 2025. La société va par ailleurs devenir leader de son marché en Europe en acquérant le groupe de fitness Clever Fit pour au moins 160 millions d'euros.

Hasbro (+44,7%) a également enchaîné les bonnes publications, battant les attentes à chaque trimestre. Connu pour ses marques de jouets (Nerf, Play-Doh, Transformers, Beyblade, Peppa Pig), le groupe a surtout été soutenu par les performances de "Wizard of the Coast".

Cet éditeur de jeux est spécialisé dans les jeux de cartes à collectionner (notamment en ligne) dans l'univers de l'"heroic fantasy", avec la célèbre licence "Magic: The Gathering", mais aussi les jeux de rôle "Dungeon and Dragon". Sur les neuf premiers mois de 2025, les revenus de "Wizard of the Coast" ont bondi de 33% et l'éditeur affiche une marge opérationnelle vertigineuse de 46,5%.

Dernière société qui se distingue: Compagnie des Alpes. L'exploitant de nombreux parcs d'attractions (le Parc Astérix, le Futuroscope, Walibi) et domaines skiables (La Plagne, Les Arcs, Tignes-Val d'Isère, Méribel, Serre Chevalier) s'adjuge 69% sur un an.

Le groupe a dégagé des résultats records pour son exercice 2024-2025 clos en septembre dernier, avec un résultat net en hausse de 16% à 107 millions d'euros. La société a bénéficié de bonnes conditions d'enneigement dans ses stations de ski (qui représentent 45% de ses revenus environ) ainsi que de ses initiatives dans ses parcs d'attractions avec des évènements spéciaux (Halloween, Noël, nocturne, etc…).

"La saison 2025-2026 est officiellement lancée et se profile sous de bons auspices, malgré des effets de base toujours plus difficiles. Au-delà du message positif du groupe sur les réservations et des chutes de neige importantes enregistrées fin novembre, les domaines de la Compagnie des Alpes continuent également de bénéficier du transfert des skieurs vers les plus grandes stations, dont il est le principal exploitant", a écrit cette semaine Compagnie des Alpes.

In fine, si vous aviez investi 1.000 euros dans chacune de ces 21 valeurs composant la "Santa Claus company" il y a un an, votre portefeuille s'élèverait à 23.138 euros environ (hors commissions et impôts). Cela représente un gain brut de 10,2%. La différence avec la performance boursière s'explique par les énormes effets de changes négatifs sur le dollar (le billet vert chute de 11,6% face à l'euro), notre panier comprenant plusieurs valeurs cotées aux États-Unis, à Zurich ainsi qu'une au Japon (Nintendo).

Sur 10 ans, ce portefeuille du Père Noël affiche une performance de plus de 140%, très largement supérieure au CAC 40 (+75%). Ce bond s'explique là encore par les performances des groupes de technologies. Netflix a pris 706%, Amazon 590% et Nintendo 561%. On peut également ajouter LVMH qui a gagné 331,34%.

En supposant que vous ayez investi 1.000 euros sur chaque valeur cotée il y a 10 ans (18 au total, car Basic Fit, Spotify et Universal n'étaient pas présentes en Bourse à l'époque), votre portefeuille atteindrait plus de 40.150 euros…

Comme quoi, avec le Père Noël comme pour l'ensemble des marchés financiers, il faut privilégier l'investissement de long terme.

*Note de méthodologie: pour les comparaisons sur 10 ans, nous avons retenu le cours d'une action en décembre 2015 et pour un an, nous avons pris le cours du 23 décembre 2024... Nous avons pris les mêmes dates pour les taux de changes euro-dollar, euro-franc suisse et euro-yen.

Pour des raisons pratiques, les cours des actions et les taux de changes pour l'année 2025 ont été arrêtés vendredi 19 décembre, peu après la clôture européenne.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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