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Marché : Pourquoi il ne faut pas avoir peur d'investir en Bourse le jour d'Halloween

jeudi 31 octobre 2024 à 06h00
Halloween le bon moment pour investir?

(BFM Bourse) - Les amateurs de sensations fortes ne frissonnent pas à l'idée d'investir en Bourse à la veille de la Toussaint. Les données historiques tendent même à récompenser cette audace... Le "Halloween effect" implique en effet que la période de novembre à avril offre le plus fort potentiel de hausse sur les marchés financiers.

Des bonbons et autres douceurs sucrées, un déguisement et un bon film d'horreur, voici l'attirail classique pour passer une bonne soirée d'Halloween. D'ailleurs, les bonbons restent la catégorie de dépenses la plus populaire, avec des ventes totales qui devraient atteindre 4,1 milliards de dollars aux Etats-Unis pour cette édition d'Halloween, selon S&P Market intelligence, soit une hausse de 3,5% par rapport à 2023.

Et pour les investisseurs, cette panoplie se garnit aussi d'un portefeuille d'actions bien choisi. La croyance veut en effet qu’il convient de s’abstenir en Bourse à compter du 1er mai avant de réinvestir à partir de la veille du 1er novembre et donc le jour d’Halloween. Acheter des actions à la veille de la Toussaint pour les vendre six mois plus tard génère une performance anormalement élevée, tandis que la période de mai à octobre caractérisée par l'adage "Sell in may and go away" ou ("vends en mai et va-t'en"), aboutit la plupart du temps à une performance sinon négative, du moins significativement inférieure au rendement des actifs sans risque.

Et en cette fin de ce dixième mois de l'année, cette question revient naturellement sur le devant de la scène. Surtout après un mois d'octobre compliqué sur les marchés, avec un CAC 40 qui a perdu 2,70% à la clôture ce mercredi soir.

Un effet visible quasi partout, quasi tout le temps

Deux universitaires, spécialisés dans les questions de saisonnalité, ont testé l'effet "Halloween/Sell in May" sur l'échantillon d'indices le plus important jamais recueilli, et leur conclusion est claire: investir à Halloween et prendre ses profits en mai rapporte 4% de plus qu'une stratégie consistant à détenir indéfiniment ses titres. Les professeurs Zhang Yi de la Nottingham University Business School (Chine) et Ben Jacobsen de TIAS Business School (Pays-Bas),ont travaillé sur rien de moins que la totalité des données de marché disponibles, une première dans le monde.

Leur échantillon commence en 1693 avec la Bourse de Londres et comprend jusqu'au plus récent des indices, celui du marché rwandais inauguré en 2013, soit 114 marchés au total et plus de 63.000 mois de performances boursières à décortiquer...Et le résultat est surprenant par son ampleur puisqu'ils n'ont identifié qu'un seul marché -la Bourse de l'Ile Maurice - présentant sur la durée un rendement supérieur pendant la période estivale.

"Ces analyses signalent que pour 65 marchés développés et émergents, les rendements moyens des marchés boursiers pour les six mois qui suivent Halloween se sont établis à environ 8,5 % par an. Les rendements des six autres mois de l'année de mai à octobre n’auraient qu’un rendement moyen de seulement 2,1%", rappelle John Plassard dans sa note de marché publiée la semaine passée.

Ainsi, sur une période de dix ans, un investisseur a 90% de chances de faire mieux que la moyenne du marché en suivant une stratégie d'achat à Halloween, remarquent les deux chercheurs.

Les études de Zhang et Jacobsen concluent que "l’effet Halloween" est particulièrement visible dans les marchés les plus actifs et les plus liquides, comme aux États-Unis et dans les marchés développés.

Une stratégie simple et pourtant efficace

Pourtant, cet effet "Halloween" contredit le cœur de la théorie moderne des marchés financiers: l'hypothèse d'efficience qui voudrait qu'aucune martingale ne permette de battre les indices sur la durée, c'est-à-dire d'enregistrer des performances significativement supérieures à la moyenne à long terme.

John Plassard, rappelle à son tour cette saisonnalité des performances des indices boursiers en prenant comme exemple le comportement du S&P 500 sur les 120 dernières années: "En 120 ans, l'indice Dow Jones a reculé à 38 reprises au cours des six mois suivants Halloween. C'est presque un an sur trois. Et il a diminué de plus de 5% à 23 reprises, soit environ une fois sur cinq. À l'échelle mondiale, cette théorie fonctionne avec un taux de réussite encore plus élevé", note-t-il, tout en précisant "que le passé n'est pas le garant de l'avenir".

Cet effet est aussi observé sur le Nasdaq 100, riche en valeurs technologiques, qui a généralement enregistré de fortes performances entre le 31 octobre et le 1er mai, ce qui correspond bien à la stratégie d'Halloween, rappelle le média ccn.com.

Par exemple, du 31 octobre 2019 au 1er mai 2020, l'indice a connu une hausse remarquable d'environ 23 %. De même, l'année suivante, l'indice a gagné environ 27 % au cours de cette même période de six mois, avance ccn.com.

Des idées dans le seau à bonbons?

Alors comment bénéficier de l'effet "Halloween"? John Plassard détaille plusieurs ETF (fonds indiciels) pour investir dans cette thématique festive. Il cite par exemple l'ETF VanEck Vectors Retail qui est investi sur plusieurs détaillants discount comme Costco, Ross, Dollar General ou encore Walmart, qui surpondère ce fonds, ou l'ETF Amplify Online Retail représentant au mieux la thématique des achats en ligne.

En guise de synthèse, John Plassard rappelle qu'il convient de se focaliser "avant tout sur des éléments tangibles et fondamentaux"."Cependant lorsque les statistiques historiques rejoignent nos visions économiques, nous ne sommes pas contre. N’ayez donc plus peur d’Halloween !", s'exclame-t-il avec un trait d'humour.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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