(BFM Bourse) - Les performances passées certes ne préjugent pas de celles à venir. Mais si on se fie à l’histoire, il était impossible de perdre de l'argent en investissant sur l'indice phare américain S&P 500 à tout moment depuis sa création, en adoptant un horizon de 20 ans. Plus impressionnant encore : sur un horizon d'un an, le gain était assuré plus de trois quarts du temps.
À ceux qui se demandent s'il est encore temps d'investir sur des marchés qui volent de record en record, il convient de rappeler cette statistique: depuis 1926, la probabilité de perdre de l'argent en misant sur le S&P à un horizon de 20 ans était de 0%, quel que soit le point d'entrée (1926 marquant la création d'une première version de l'indice composite, comportant 90 valeurs au départ, et devenu S&P 500 en 1957). "En d’autres termes, sur le long terme, si on se fie à l’histoire, vous ne pouviez que gagner de l’argent en investissant sur le S&P 500" résume le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud John Plassard.
Un placement gagnant au bout d'un an plus des trois quarts du temps
Le risque de perdre était d'ailleurs à peine plus élevé (0,2%) sur 15 ans ou plus. Et en réduisant drastiquement l'horizon de placement à seulement douze mois, un investissement sur l'indice américain était gagnant plus de trois quarts du temps, souligne le spécialiste, quel que soit la date de départ. Et sur un mois ? La probabilité de gagner était toujours plus importante que celle de perdre: 61,4% des 1140 mois écoulés depuis 1926 affichent une performance positive.
En outre, le S&P 500 a enregistré à 19 reprises une performance annuelle supérieure à 30%, quand il n'a chuté d'autant qu'à 3 occasions (en 1931, 1937 et 2008) selon Ben Carlson, de Ritholtz Wealth Management. L'indice des actions américaines préféré des gérants est d'ailleurs bien parti pour enregistrer cette année sa vingtième performance supérieure à 30% (+32,1% à ce stade), après avoir atteint plus de 60 nouveaux sommet historiques en clôture depuis le 1er janvier.
Le constat dressé par l'expert selon lequel il est impossible de perdre de l'argent avec un horizon d'investissement suffisamment long s'applique ainsi de surcroît à une large majorité d'indices à travers le monde. "En incluant toute la première moitié du XXe siècle, période qui a connu plusieurs dépressions et deux Guerres mondiales, les performances à long terme des marchés boursiers du monde entier restent impressionnantes". Selon les données compilées par Credit Suisse à l'aide de celles recueillies précédemment par trois chercheurs de Princeton (Elroy Dimson, Paul Marsh, Mike Staunton) pour leur livre Triumph of the Optimists, le rendement annuel réel moyen des actions américaines atteint 6,6% entre 1900 et 2020, soit la 3e meilleure performance derrière les actions sud-africaines et australiennes, mais devant les britanniques (près de 5,5%) et françaises (≈3,5%).
Le marché japonais fait figure de cancre
Attention toutefois, si la Bourse est en règle générale l'inverse d'un casino -à savoir que la probabilité de gagner de l'argent augmente à mesure que le temps passe- il existe des exceptions notables. "Le Nikkei (l'indice phare de la Bourse de Tokyo, NDLR) est un exemple à prendre en compte lorsque l’on parle de performance historique" indique à cet égard John Plassard. "En effet, si vous y aviez investi de l’argent (sans prendre en compte les dividendes réinvestis) le 28 décembre 1989, vous seriez toujours perdant de près de -25%" calcule-t-il. "Par contre, si vous aviez acheté un ETF sur le Nikkei début mars 2009, vous auriez aujourd’hui une performance de +320%. Le timing est donc crucial, même sur un investissement à long terme" conclut-il.