PARIS (Reuters) - L'économie française devrait croître de 0,4% au troisième trimestre, soit moins que prévu auparavant par l'Insee qui met en avant les incertitudes liées à la situation politique et le ralentissement prolongé de l'économie allemande malgré l'effet positif ponctuel des Jeux olympiques et paralympiques.
L'institut de la statistique prévoyait en juillet une croissance de 0,5% pour le produit intérieur brut (PIB) de la France au troisième trimestre.
Dans sa nouvelle note de conjoncture publié lundi, l'Insee estime que les Jeux de Paris devraient avoir contribué positivement de 0,3 point au PIB français sur la période grâce à une reprise de la consommation des ménages liée principalement aux achats de billets pour les épreuves.
Mais l'Insee note que le climat des affaires a connu un "été agité" en raison des incertitudes politiques liées au résultat des élections législatives anticipées et à l'absence de gouvernement actif.
"Alors que la croissance est principalement portée par le commerce extérieur et les dépenses publiques depuis trois trimestres, la situation politique reste un facteur important d'incertitude", écrit l'institut.
"Sur le plan budgétaire, l'orientation à court terme reste à préciser".
L'institut s'inquiète aussi de la situation économique en Allemagne où la reprise ne cesse d'être repoussée. "Une entrée en récession franche freinerait les exportations françaises", pointe l'Insee.
L'institut table sur une contraction de 0,1% du PIB français au quatrième trimestre et sur une croissance de 1,1% sur l'ensemble de l'année 2024, comme en 2023.
Le gouvernement table pour sa part sur une progression du PIB de 1% cette année mais fin juillet, le ministre démissionnaire de l'Economie Bruno Le Maire a estimé que la croissance serait "probablement" supérieure à cet objectif.
Au second trimestre, l'économie a progressé de 0,2%, un rythme légèrement plus faible que la précédente estimation de 0,3%, a ajouté l'Insee.
Le repli de l'inflation devrait par ailleurs se poursuivre, le rebond des prix de l'énergie et des prix alimentaires, principaux contributeurs à l'inflation depuis 3 ans, devant rester contenue.
L'inflation devrait s'établir à 1,6% en décembre, sous la barre des 2% qui constitue l'objectif de la Banque centrale européenne, l'indice sous-jacent devant atteindre un rythme comparable en fin d'année.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)
Copyright © 2024 Thomson Reuters