par Diana Mandia
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mardi, dans un contexte marqué par la crise politique en France, où Sébastien Lecornu consulte les forces politiques afin de trouver un compromis sur le budget après sa démission soudaine, tandis que le président Emmanuel Macron apparaît de plus en plus isolé.
À Paris, le CAC 40 a grappillé 0,04% à 7.974,85 points, une progression identique à celle du Dax allemand. À Londres, le FTSE 100 a pris 0,05%.
L'indice EuroStoxx 50 a en revanche terminé en baisse de 0,27%, le FTSEurofirst 300 a perdu 0,17% et le Stoxx 600 a abandonné 0,15%.
La prudence reste de mise en Europe alors que le compte à rebours a commencé en France, deuxième économie de la zone euro, pour trouver une issue à la crise déclenchée lundi par la démission inattendue du Premier ministre Sébastien Lecornu après moins d'un mois en fonction et avec le budget 2026 dans l'impasse.
Celui qui avait été nommé chef de l'exécutif début septembre poursuit ses consultations avec les forces politiques, suivant les instructions du président Emmanuel Macron, qui lui a accordé lundi 48 heures supplémentaires de négociations de la dernière chance visant à définir "une plate-forme d'action et de stabilité pour le pays", selon les termes de l'Elysée.
Le président Emmanuel Macron fait également face à une pression croissante pour un départ anticipé, une demande qui désormais émane non seulement de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN), mais aussi d'anciens compagnons de route, comme l'ex-Premier ministre Edouard Philippe.
Evelyne Gomez-Liechti, stratège chez Mizuho, estime toutefois que l'essentiel de l'ajustement concernant la dette souveraine française a probablement déjà eu lieu, le marché obligataire s'étant stabilisé mardi après une séance tendue la veille qui a vu l'écart entre l'OAT française et le Bund allemand à dix ans atteindre son plus haut niveau depuis le 13 janvier.
"Qu'est-ce que cela signifie pour les OAT ? La situation ne semble pas très réjouissante, mais la France est trop grande pour faire faillite", a-t-elle écrit dans une note.
Les investisseurs commencent par ailleurs à se tourner vers la prochaine saison des comptes financiers, qui débutera dans quelques jours et au cours de laquelle les entreprises européennes pourraient enregistrer leurs pires résultats trimestriels depuis début 2024.
VALEURS
Les deux grandes valeurs du luxe en Europe, LVMH et Kering, ont soutenu mardi le CAC 40 avec des gains de 3,6% et 5,7% respectivement, après un changement de recommandation de la part de Morgan Stanley pour tenir compte d'un "choc d'offre créative" constaté dans le secteur.
Valneva a perdu 5,5% après avoir abaissé son objectif de chiffre d'affaires pour cette année, et Nexans a abandonné 4,8% après que Jefferies a abaissé sa recommandation sur le fabricant français de câbles d'"acheter" à "conserver".
Ailleurs en Europe, le groupe danois Novo Nordisk a baissé de 2,8%, pénalisé par le rejet par un tribunal américain de son recours contre le programme de négociation des prix des médicaments de Medicare.
B&M a perdu 7,8%, le détaillant discount ayant averti mardi d'une baisse de son bénéfice annuel en raison de la faiblesse des ventes au Royaume-Uni.
A WALL STREET
La Bourse de New York s'est retournée à la baisse mardi, au lendemain de records de clôture du S&P 500 et du Nasdaq, alors que l'attention se concentre sur la politique monétaire américaine et sur une série de déclarations de responsables de la Fed prévues plus tard dans la journée.
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,37%, le Standard & Poor's 500 de 0,52% et le Nasdaq Composite de 0,83%.
Un rapport publié mardi par la Fed de New York montre que les Américains ont été plus inquiets quant à l'avenir du marché de l'emploi en septembre, tout en revoyant à la hausse leurs prévisions concernant l'évolution de l'inflation à court terme.
Les investisseurs gardent un oeil sur la situation outre-Atlantique où le "shutdown" se poursuit dans l'administration faute d'accord entre républicains et démocrates sur le budget.
CHANGES
Sur le marché des changes, le billet vert gagne 0,32% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro, affecté par les craintes sur la politique française, recule de 0,32% à 1,1671 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro ont légèrement augmenté mardi, alors que la démission inattendue du Premier ministre français Sébastien Lecornu a aggravé la crise politique dans la deuxième économie européenne.
Le rendement des obligations allemandes à 10 ans, référence pour la zone euro, a fini pratiquement inchangé à 2,7117%, tandis que celui de l'OAT à même échéance a pris 0,5 point de base pour atteindre 3,5725%.
Le "spread", ou écart de rendement des obligations françaises à 10 ans et le Bunds allemand à même échéance, qui reflète la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir de la dette française, ressort à 86,27 points de base.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans recule de 3,1 points de base à 4,1307%. Le deux ans cède 1,7 point de base à 3,5801%.
Le gouverneur de la Réserve fédérale Stephen Miran a pour sa part déclaré mardi que le calme relatif actuel du marché obligataire justifiait une baisse agressive des taux d'intérêt aux Etats-Unis.
PÉTROLE
Les prix du pétrole ont légèrement baissé mardi, tandis que les investisseurs évaluent l'augmentation moins importante que prévu de la production de l'Opep+ annoncée pour novembre dans un contexte de craintes d'offre excédentaire.
Le Brent cède 0,17% à 65,36 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,06% à 61,65 dollars.
MÉTAUX
L'or a atteint un niveau record mardi, à 3.977,19 dollars l'once, dans un contexte de demande d'actifs refuge et de paris sur une baisse des taux de la Fed alors que le shutdown se poursuit aux Etats-Unis.
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(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
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