par Diana Mandia
23 décembre (Reuters) - La plupart des Bourses européennes ont terminé en légère hausse mardi, une séance marquée par un faible volume de transactions avant les vacances de Noël, avec le laboratoire danois Novo Nordisk en tête des gains grâce à son projet de lancer une version en comprimés de Wegovy aux États-Unis.
La croissance supérieure aux prévisions de l'économie américaine au troisième trimestre n'a pas beaucoup modifié la direction des marchés d'actions du continent, qui se préparent à une séance écourtée mercredi et resteront fermés jeudi et vendredi.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,21% à 8.103,85 points. À Francfort, le Dax a pris 0,22% et à Londres, le FTSE 100 a gagné 0,24%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur un gain de 0,07%, le FTSEurofirst 300 a pris 0,38% et le Stoxx 600 a progressé de 0,35%.
La séance calme a été marquée par la bonne performance du laboratoire danois Novo Nordisk , qui s'est particulièrement distingué avec une hausse de 9,24% après que l'agence américaine du médicament (FDA) a approuvé lundi la version sous forme de comprimé de son traitement contre l'obésité Wegovy. Cette autorisation devrait permettre la commercialisation prochaine du médicament et donner un coup de pouce au groupe, qui cherche à regagner le terrain perdu face à son rival américain Eli Lilly.
Le secteur pharmaceutique du Stoxx 600 a clôturé en hausse de 1,42% mardi, dans le sillage du groupe danois, surpassant ainsi la plupart des compartiments de l'indice, plutôt moroses.
Le PIB américain, rendez-vous macroéconomique clé de la journée, a quant à lui affiché une croissance plus rapide que prévu au troisième trimestre, à 4,3%, grâce à la vigueur des dépenses de consommation, faisant grimper les rendements obligataires aux Etats-Unis et calmant quelque peu la baisse du dollar.
La publication de ces données arrive toutefois avec du retard après le récent "shutdown" de l'administration fédérale américaine, ce qui réduit l'intérêt des investisseurs désireux de connaître l'état réel de la première économie mondiale.
"Nous sommes toujours dans une période où nous rattrapons notre retard en matière de données économiques et où le PIB est obsolète (...) Mais cela montre la vigueur de l'économie, une vigueur qui dépasse les attentes", a déclaré Tim Ghriskey, stratège chez Ingalls & Snyder à New York.
Après trois baisses consécutives des taux d'intérêt par la Réserve fédérale (Fed), les opérateurs continuent de parier sur au moins deux baisses supplémentaires de 25 points de base en 2026, tout en estimant à 15% la probabilité que la première baisse a lieu en janvier, contre 18% avant la publication des données sur le PIB.
La confiance des consommateurs américains s'est par ailleurs détériorée en décembre dans un contexte d'inquiétude concernant le marché de l'emploi et les revenus des ménages, montre l'enquête mensuelle de l'organisation patronale Conference Board publiée mardi.
Dans la zone euro, où les opérateurs estiment que la Banque centrale européenne (BCE) maintiendra ses taux inchangés pendant longtemps, Isabel Schnabel, membre du directoire de l'institution, a réaffirmé qu'elle ne prévoyait pas de hausse des taux d'intérêt dans un avenir proche, tout en ajoutant que les pressions inflationnistes conduiraient à terme à une augmentation des coûts d'emprunt.
En France, la loi spéciale élaborée pour assurer la continuité des services publics a été largement adoptée mardi par l'Assemblée nationale après l'échec du gouvernement du Premier ministre Sébastien Lecornu à faire adopter un projet de budget (PLF) pour 2026.
VALEURS
Flatex DEGIRO a reculé de 0,39%, la BaFin, l'autorité allemande de supervision financière, ayant annoncé mardi avoir infligé deux amendes à la banque pour infraction aux règles de trading.
Ryanair a fini en petite baisse (-0,17%) alors que l'autorité italienne de la concurrence a infligé une amende de plus de 255 millions d'euros à la compagnie aérienne à bas coûts pour abus de position dominante dans ses relations avec les agences de voyages.
A WALL STREET
La Bourse de New York évolue en légère hausse dans un marché morose avant Noël, les investisseurs analysant les données économiques meilleures que prévu au troisième trimestre.
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,13%, le Standard & Poor's 500 avance de 0,28% et le Nasdaq Composite gagne 0,38%.
CHANGES
Le dollar américain réduit quelque peu ses pertes après la publication de données sur le PIB des Etats-Unis et cède 0,23% face à un panier de devises de référence.
L'euro gagne 0,14% à 1,1776 dollar.
Le yen s'apprécie de 0,4% à 156,39 par dollar américain, prolongeant ses gains de la veille, le marché gardant un oeil sur une possible intervention des autorités pour soutenir la monnaie japonaise.
TAUX
Les rendements des obligations américaines, qui baissaient plut tôt dans la journée, réagissent aux chiffres meilleurs que prévu du PIB américain.
Le rendement des obligations du Trésor à dix ans progresse de 0,5 point de base à 4,1765%. Celui des obligations à deux ans, le plus sensible aux anticipations sur les taux, prend 3,7 points de base à 3,5403%.
La détente obligataire s'est en revanche poursuivie dans la zone euro après une récente hausse des rendements. Celui du Bund allemand à dix ans a perdu 4 points de base à 2,8664% et son homologue de l'obligation à deux ans a diminué 1,5 point de base à 2,1510%.
En France, le rendement de l'OAT à dix ans a perdu 5,5 points de base à 3,5664%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont stables, mais les investisseurs restent attentifs aux risques d'approvisionnement au Venezuela et en Russie.
Le Brent grappille 0,03% à 62,09 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,12% à 58,08 dollars.
MÉTAUX
Le cours au comptant de l'or a atteint mardi un record de 4.497,55 dollars l'once, mais a réduit ses gains après la publication des données sur le PIB américain. Il ressort à 4.461 dollars au moment de la clôture des Bourses en Europe.
Le cours de l'or a bondi d'environ 70% cette année, sous l'effet des tensions géopolitiques, des baisses de taux aux États-Unis, des achats massifs des banques centrales et d'une forte demande des investisseurs.
A SUIVRE LE 24 DÉCEMBRE :
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)
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