(BFM Bourse) - Les deux références mondiales de pétrole brut, libellées en dollar, lâchent respectivement 2,5% (Brent) et 1,5% (WTI) vers 16h15 jeudi, au lendemain de la baisse des taux annoncée par la Banque centrale américaine, qui a provoqué un renchérissement inattendu du billet vert.
Les cours de l'or noir évoluent en net repli jeudi, pénalisés par la vigueur du dollar, au lendemain de la baisse des taux de 0,25% annoncée par la Réserve fédérale américaine (Fed) associée à un discours prudent sur l'avenir de sa politique monétaire. À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour d'utilisation, perdait 2,62% à 63,47 dollars vers 16h. Dans le même temps, à New York, sur le Nymex, le baril de WTI pour livraison en septembre valait 56,69 dollars, en repli de 1,97% par rapport à la clôture de mercredi. "Le dollar a commencé à se renforcer mercredi et les marchés d'actions et le pétrole ont fondu", a rapporté Tamas Varga, analyste chez PVM Reports. Une faiblesse "qui continuait de se faire sentir jeudi", a-t-il continué.
Jerome Powell, président de la Fed, a annoncé mercredi que la banque centrale américaine avait baissé son taux directeur de 25 points de base, conformément aux attentes des analystes. Cependant, selon l'homme fort de l'institution monétaire, cette baisse ne devrait pas augurer un long cycle de recul des taux. Des déclarations ayant dopé le billet vert, qui atteignait jeudi un plus haut en deux ans face à la monnaie unique, la parité euro/dollar s'établissant à 1,1059 dollar jeudi vers 16h30.
"Pourtant, le contexte général du marché de l'or noir [s'orienterait plutôt] vers une hausse des prix", indique Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. En effet, le gouvernement américain a révélé mercredi que les stocks de pétrole aux États-Unis avaient reculé pour la septième semaine de suite. Lors de celle qui s'est achevée le 26 juillet, les réserves commerciales de brut ont baissé de 8,5 millions de barils pour s'établir à 436,5 millions de barils, là où les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une diminution de 2,75 millions de barils.
Selon Carsten Fritsch, les stocks auraient dû "enregistrer une réduction beaucoup moins forte", compte tenu notamment d'une "montée subite de la production américaine de 900.000 barils par jour, après les pénuries des deux dernières semaines causées par l'ouragan" dans le golfe du Mexique. "Il est très possible que les prochaines statistiques d'inventaires révèlent un mouvement inverse des stocks", anticipe l'analyste, ce qui pèserait encore à la baisse sur les cours de l'or noir.
Les replis observés ce jour sont néanmoins à relativiser puisqu'ils interviennent après quatre séances consécutives de hausse pour le Brent (+1,2% sur la semaine) et au lendemain d'une légère baisse elle aussi consécutive à trois fortes hausses pour la référence nord-américaine de pétrole brut (+2,1% sur la semaine).
(avec AFP)