(BFM Bourse) - Dans le vert depuis le début de la semaine, le marché parisien entame sur une note très positive le dernier trimestre de 2019 - après avoir déjà progressé au cours de chacun des trois premiers. Après les résultats de Société Générale, le secteur bancaire se trouve aux avant-postes.
Il est là, il est tout près, les investisseurs se voient déjà le saisir... Le premier volet de l'accord destiné à donner un nouvel élan aux relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis n'est toujours pas signé, mais l'espoir de le voir bientôt concrétisé porte les marchés toujours un peu plus haut. À Paris, une rotation sectorielle en faveur du secteur bancaire profite aussi largement au CAC 40. Vers 12h15, l'indice phare tricolore prend 0,3% à 5864,69 points, dans un volume d'échanges plus fourni qu'au cours des précédentes séances, proche du milliard d'euros.
D'un côté, l'imprévisible président des Etats-Unis apparaît donc nettement plus ouvert au dialogue avec la Chine, histoire de ramener un peu de visibilité aux agents économiques et prolonger l'extraordinaire cycle d'expansion entamé il y a dix ans afin de sécuriser sa réélection l'an prochain. De l'autre, le contexte européen tend également à s'apaiser. Les craintes que pouvaient nourrir les investisseurs début 2019 avec la crise parlementaire italienne, l'incertitude sur la nomination du nouveau président de la Commission européenne et même le Brexit (où en dépit des postures, les intervenants ont montré qu'ils voulaient avant tout éviter une sortie désordonnée de l'Union), ont pour la plupart été écartées.
Et, tirée une fois n'est pas coutume par la vigueur de la France, la croissance de la zone euro résiste vaille que vaille. Nouvel indice suggérant que la phase décélération du PIB européen est passée, l'indice PMI composite IHS Markit de l'activité globale dans la zone s'est redressé plus fortement que prévu à 50,6 en octobre contre 50,1 en septembre, au-delà de l'estimation flash qui était de 50,2.
Un niveau trop élevé de valorisation?
Les plus optimistes caressent même l'espoir qu'à terme la nouvelle présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, parvienne à mobiliser les gouvernements des Etats-membres autour d'un budget commun. Qui sait? Quant on voit que c'est l'Allemagne, par la voix du ministre des Finances Olaf Scholz mercredi (dans un entretien au Financial Times), qui vient d'appeler à une relance du chantier de l'Union bancaire, il est permis d'imaginer que les réticences germaniques finissent par s'estomper.
Mais tout cela n'exclut évidemment pas un petit trou d'air prochain pour les indices. Pour les plus méfiants des investisseurs, le niveau actuel des valorisations appelle à une correction. Après avoir signé une performance positive au cours de chacun des trois premiers trimestres de 2019, ce qui n'arrive pas chaque année, le baromètre parisien a déjà accumulé 2,35% de gains depuis le début du quatrième, et évolue désormais à un niveau inédit depuis octobre 2007...
Société Générale rassure sur ses fonds propres
Pour l'heure, la vague d'achats se poursuit, encouragée par les dernières publications trimestrielles. Si les résultats de Société Générale ont déçu, côté bilan le renforcement des fonds propres du groupe est fort apprécié du marché. En hausse de 5,3%, l'action prend la tête du CAC 40, entraînant dans son sillage BNP Paribas (+3,2%) et Crédit Agricole (+2,3%).
Safran remonte de 2,3% grâce au relèvement de neutre à surperformance de l'opinion de Credit Suisse (la liste des principaux changements de recommandation du jour est à retrouver ici).
Hors de l'indice, les comptes de CGG (+4,9%) et d'Alstom (+3,2%) donnent aussi toute satisfaction. Mention spéciale au fabricant de matériel ferroviaire, qui débarrassé de ses actifs dans l'énergie et finalement resté indépendant de Siemens, continue à faire progresser ses marges.
Après avoir boudé hier l'annonce des objectifs du plan stratégique d'Air France-KLM, jugés trop timides et conditionnés à pas mal de paramètres macro-économiques, les investisseurs reviennent finalement sur le titre (+2,1%).
Orpéa se contente de 1,3% de gains après un relèvement de ses objectifs annuels.
Lagardère perd un important contrat
Quelques baisses sont toutefois à déplorer, en particulier celle de Lagardère qui cède 5,4% après avoir brutalement perdu le contrat d'agence auprès de la Confédération Africaine de Football, qui n'expirait en principe qu'en 2028. Au sein de l'indice phare, seul Renault (-1,5%) affiche une baisse significative.
Au chapitre des devises, l'euro remonte péniblement de 0,06% à 1,1082 dollar.
Sur le marché de l'or noir, l'heure est aux prises de bénéfices avec un recul de 0,16% du WTI à 57,14 dollars, tandis que le Brent cède 0,43% à 62,69 dollars.