(BFM Bourse) - Le gendarme britannique de la Bourse a infligé une amende de plus de 9 millions de livres au London Metal Exchange pour des manquements qui avaient abouti à des échanges erratiques sur le métal.
L'autorité britannique des marchés financiers (FCA) a infligé jeudi une amende de 9,2 millions de livres (11 millions d'euros) à la Bourse des métaux de Londres, pour des manquements ayant conduit à des échanges chaotiques sur le nickel en mars 2022 après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Entre les 4 et 8 mars 2022, le prix du contrat à terme à 3 mois sur le nickel du London Metal Exchange (LME) avait connu une extrême volatilité.
Le cours du métal industriel avait été malmené après le début de la guerre en Ukraine, la Russie étant le troisième producteur planétaire, et les mouvements erratiques des prix avaient provoqué de vives critiques contre le LME.
Manque de politiques adéquates
Celui-ci "aurait dû être mieux préparé à faire face aux risques sérieux posés par l'extrême volatilité", affirme dans un communiqué Steve Smart, un responsable de la FCA, précisant qu'il s'agit de la première mesure de ce type "à l'encontre d'une bourse d'investissement reconnue au Royaume-Uni".
Le LME ne disposait pas de politiques adéquates sur ses contrôles automatiques de la volatilité et des fourchettes de prix, pointe notamment la FCA.
"Le point culminant a été atteint aux premières heures du 8 mars 2022, lorsque le prix a dépassé les 100.000 dollars, soit plus du double du prix de clôture du 7 mars 2022, l'essentiel de la hausse s'étant produit en un peu plus d'une heure", selon le communiqué.
Les transactions du mardi 8 mars avaient toutefois été annulées par le LME, dont la percée à plus de 100.000 dollars la tonne. Les échanges avaient ensuite été interrompus plus d'une semaine.
Deux sociétés financières, Elliott Management et Jane Street, avaient porté plainte, estimant que la décision d'annulation n'était pas conforme à la loi - mais la justice britannique a statué, en première instance comme en appel, en faveur du LME.
Le LMA "accepte les conclusions relatives à ses systèmes et contrôles", a-t-il réagi dans un communiqué séparé - une reconnaissance de responsabilité qui lui a permis de bénéficier d'une réduction de 30% de la sanction financière, selon la FCA.
"Depuis mars 2022, des travaux importants menés par le LME et la FCA ont permis de réduire considérablement les risques qu'un tel événement ne se reproduise", ajoute la Bourse des métaux.
(Avec AFP)