(BFM Bourse) - Depuis le début de l'année, 13 sociétés ont été introduites en Bourse sur la place parisienne ou sont sur le point de l’être. 2021 devrait ainsi être une grande année en la matière, même si le risque d'indigestion auprès des investisseurs est réel.
C’est l’effervescence à la Bourse de Paris. Pas une semaine ne passe sans qu’une ou plusieurs entreprises n’annoncent leur projet d’introduction. 2021 s'annonce ainsi comme un grand cru en matière d’entrées en Bourse.
Sur les dix dernières années, pour parler uniquement des introductions avec appel public à l’épargne (autrement dit les opérations où les particuliers peuvent souscrire, et sans compter les transferts d'un compartiment à l'autre, les cotations directes ou le Marché Libre), la place parisienne tournait à une dizaine d'IPO (pour "initial public offering") par an au début de la décennie. Le contexte était alors peu porteur, avec les retombées de la crise financière de 2008 et la crise de la dette en zone euro. Puis on a eu deux années records en 2014 puis 2015 (respectivement 24 et 27 opérations) mais la dynamique s’est ensuite étiolée jusqu’à un plancher de 6 IPO seulement l’année dernière.
2021 marque un véritable rebond puisqu’on peut déjà compter 13 sociétés introduites ou sur le point de l’être depuis janvier.
Ces IPO révèlent une belle vitalité des secteurs innovants comme les biotechs ou l’hydrogène, mais on trouve aussi un représentant de l'économie circulaire, via le spécialiste du reconditionnement des smartphones Largo, ou du marketing avec Obiz... Jusqu’à présent, il s'agit plutôt des petites et moyennes capitalisations, mais c’est loin d’être fini.
1,4 million de boursicoteurs en 2020
Mardi, c’est ainsi la clôture des souscriptions pour PHE (Parts Holding Europe), la maison mère d’Oscaro et Autodis. Egalement en cours namR dans la data intelligence sur l'immobilier, ainsi qu'Affluent et Theravet dans le domaine de la santé.
Et ça continue puisque Believe, Aramis, Omer-Decugis et HDF Energy viennent de donner le coup d’envoi en déposant leur document d'enregistrement, étape qui précède généralement de deux à trois semaines l'ouverture des souscriptions.
En termes de montants levés, on arrive à un niveau considérable puisque PHE, Aramis et Believe c’est potentiellement plus d'un milliard d’euros à eux trois.
Est-ce que les Français seront au rendez-vous? Si on veut mettre une partie de son épargne sur des projets dynamiques, les perspectives des sociétés cotées restent attrayantes en plein rebond de l'économie. Et le beau parcours boursier de la Française des Jeux a réconcilié pas mal de ménages avec la Bourse. Rien qu’en 2020, près de 1,4 million de particuliers ont boursicoté selon l'AMF, dont plus de 410.000 pour la première fois.
Mais avec autant de nouveaux entrants, il y a désormais un risque d’embouteillage. Aussi, parmi toutes ces propositions, les investisseurs pourraient faire un tri plus sévère. Vendredi on a eu un premier signal d’alerte: c’est l’échec de la société eKwateur. Ce producteur d’énergies visait à lever près de 40 millions d’euros mais il a dû renoncer faute d’intérêt suffisant. Donc oui attention, le marché des IPO est en ébullition mais le revers de la médaille, ça peut être une forme d’indigestion.
Les sociétés déjà entrées en Bourse cette année :
- Medesis Pharma (biotech)
- Pherecydes (biotech)
- HRS (hydrogène)
- Largo (reconditionnement mobiles)
- Obiz (marketing affinitaire)
Les souscriptions en cours :
- PHE pour Parts Holding Europe (maison mère d'Oscaro)
- namR (data intelligence dans l'immobilier)
- Affluent Medical (dispositifs médicaux)
- TheraVet (biotech vétérinaire)
Les sociétés qui ont déposé leur document d'enregistrement:
- Believe (édition musicale)
- Aramis Group (distributeur automobile)
- Omer-Decugis (producteur et distributeur de fruits et légumes)
- HDF Energy (hydrogène)