(BFM Bourse) - L'annonce de l'abandon du président sortant n'avait pas d'impact fort, ce lundi matin, sur le dollar ou sur les contrats à termes sur les indices américains.
C'est le nouveau grand rebondissement d'une campagne américaine déjà historique. Dimanche, le président américain sortant, Joe Biden, a annoncé qu'il renonçait à briguer un second mandat. Le locataire de la Maison Blanche a cédé aux pressions au sein de son camp, de nombreuses personnalités démocrates, dont l'ex-président Barack Obama, l'ayant appelé à se retirer, en raison des doutes sur son acuité mentale.
Sa vice-présidente, Kamala Harris, s'est déclarée prête à le remplacer et a d'ailleurs reçu de nombreux soutiens, dont celui de Joe Biden lui-même. Le candidat ou la candidate démocrate sera désigné lors d'une convention prévue du 19 août au 22 août à Chicago.
Cette annonce choc survient alors que le candidat républicain Donald Trump faisait jusque là la course en tête dans les sondages (47% contre 44% pour Joe Biden, selon le New York Times).
Dans l'immédiat, le retrait de la course de Joe Biden a toutefois des influences très limitées sur le marché.
"Il est difficile de dire que les marchés ont beaucoup réagi à la nouvelle jusqu'à présent", résume Deutsche Bank".
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"Trump trades"
Avec la montée en puissance Donald Trump, les investisseurs avaient commencé à intégrer les "Trump trades", c'est-à-dire les réactions de marché liées aux anticipations de victoire du candidat républicain.
La politique économique voulue par l'homme d'affaires, qui repose sur une politique budgétaire plus expansionniste, une régulation assouplie, ainsi que sur des droits douaniers accrus pour la Chine, est considérée comme inflationniste. Ce qui serait susceptible de maintenir à un niveau élevé les taux directeurs de la Réserve fédérale américaine et donc de renforcer le dollar et les rendements des obligations américaines.
"Depuis les événements politiques impliquant Donald Trump, le dollar s'est musclé, reflétant un positionnement préventif alors que les chances de réélection de Trump sembl(aient) augmenter. Mais si ces chances (de victoire, NDLR) commencent à s'estomper, nous pourrions voir le dollar s'affaiblir", explique Stephen Innes de Spi Asset Management.
Mais, ce lundi, le dollar varie assez peu. Le billet vert est quasi stable face à l'euro. Le rendement de l'obligation américaine à 10 ans se détend un peu mais ne chute pas, s'inscrivant à 4,211% contre 4,242% vendredi.
De leur côté, les actions américaines ne sont pas bouleversées. Wall Street n'ouvrira qu'à 15h30. Mais le contrat à terme sur le S&P 500, un instrument dérivé qui livre une bonne indication des marchés américains lorsqu'ils sont fermés, prend 0,2% vers 9h15 du matin.
Le marché reste donc dans l'expectative et ne pense pas à ce stade que le retrait de Biden change fondamentalement la donne.
"Pour l'instant, cela réduit peut-être légèrement l'élan pour les 'Trump trades', mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir", considère Deutsche Bank.
"Donald Trump reste le grand favori de l'élection présidentielle, mais les marchés des paris suggèrent qu'il a une probabilité légèrement inférieure de battre Harris plutôt que Biden", estime de son côté Capital Economics.