(BFM Bourse) - Les 5 géants technologiques dont la valorisation combinée tutoie les 10.000 milliards de dollars ont tous fait part de revenus et de bénéfices records sur l'ensemble de l'année 2021. Mais certains ont quand même déçu Wall Street. Zoom sur des résultats, encore impressionnants, mais diversement accueillis.
Résultats records mais fortunes (très) diverses pour les GAFAM en Bourse après leurs publications annuelles. Si les 5 géants technologiques ont tous vu leurs bénéfices grimper à un niveau jamais atteint auparavant sur l'ensemble de l'année 2021, c'est peu dire que, pour certains, un gros bémol s'impose.
À eux cinq, les géants technologiques ont engrangé plus de 1.400 milliards de dollars de revenus lors de l'année écoulée, soit davantage que le PIB du Mexique, contre 1.100 milliards l'année précédente. Leurs bénéfices nets cumulés atteignent plus de 320 milliards sur la période, dont plus de 100 milliards pour le seul Apple. Ces bénéfices correspondent à plus du double de ceux que devraient dégager l'ensemble des groupes du CAC 40 en 2021.
Ces chiffres impressionnants cachent néanmoins de grandes disparités, certaines publications ayant explosé les attentes du marché quand d'autres sont ressorties tout juste conformes aux prévisions des analystes;
Malgré son bénéfice annuel record de 39,3 milliards de dollars, Facebook a même franchement déçu le marché, ce qui s'est traduit par un effondrement du titre Meta -maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp ce jeudi (-26,4%). Le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a donc abandonné plus d'un quart de sa valeur boursière, soit 251 milliards de dollars, ce qui constitue un record en une seule séance. Le marché reproche notamment à Meta un bénéfice net trimestriel inférieur à celui de 2020 sur les trois derniers mois de l'année, la première perte d'utilisateurs actifs mensuel de son réseau social d'origine, et la perspective d'un net ralentissement de la croissance des revenus du groupe entre janvier et mars 2022.
Dans l'autre sens, Apple a encore épaté les investisseurs, faisant état de ventes trimestrielles record de 124 milliards de dollars malgré la pénurie de puces, largement au-dessus de ce que prévoyait le consensus, toujours portées par les ventes d'iPhone (71,6 milliards de dollars entre octobre et décembre), estimées à 40 millions d'appareils durant la saison des fêtes. Autre élément à retenir de la publication de la première capitalisation mondiale: la part d'Apple sur le marché des smartphones en Chine a atteint 23% au quatrième trimestre, un niveau record, et la société américaine s'y est classée en tête des constructeurs pour la première fois depuis six ans. En Bourse, cette publication a été récompensée, le titre Apple revenant à proximité de son pic historique touché début janvier (à plus de 3.000 milliards de "market cap") en ce début de semaine.
Après avoir subi la déroute de Meta jeudi (-7,8%), Amazon redécolle de plus de 12% à Wall Street dans les premiers échanges vendredi, le n°1 mondial du e-commerce ayant fait état la veille au soir d'un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes; à 14,3 milliards de dollars. Le groupe dirigé par Jeff Bezos a par ailleurs annoncé un relèvement des tarifs d'abonnement à son service Prime aux Etats-Unis. À noter que si le bénéfice net des trois derniers mois inclut un gain avant impôt de 11,8 milliards de dollars issu de sa participation dans le constructeur de véhicules électriques Rivian, le bénéfice net ressort également meilleur que prévu hors éléments exceptionnels. Et les investisseurs font donc fi des prévisions légèrement décevantes émises par Amazon pour la période janvier-mars, sur laquelle il table sur des ventes comprises entre 112 milliards et 117 milliards de dollars, quand les analystes s'attendaient à 120 milliards.
Encore porté par sa division dédiée au cloud (+26 de revenus entre octobre et décembre 2021, par rapport à un an plus tôt), Microsoft avait également dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes le mardi 25 janvier. Le chiffre d’affaires global de la firme de Redmond s'est ainsi élevé à 51,73 milliards de dollars, contre 43,08 milliards de dollars un an plus tôt, et un consensus à 50,88 milliards de dollars selon des données Refinitiv. Son bénéfice net a lui atteint 18,76 milliards sur la période (+21,3% sur un an), et Microsoft a reversé 10,9 milliards de dollars aux actionnaires sous forme de rachats d'actions et de dividendes sur les trois derniers mois de l'année, soit une augmentation de 9% par rapport à octobre-décembre 2020. Quelques jours auparavant, le géant technologique avait annoncé la plus grosse acquisition de son histoire, celle de l'éditeur de jeux vidéo Activision pour près de 70 milliards de dollars. Timidement accueillis dans un premier temps alors que le compartiment technologique subissait un vif regain d'aversion au risque des opérateurs fin janvier, ces résultats ont ensuite offert un rebond au titre Microsoft, seul autre groupe de la planète valorisé plus de 2.000 milliards de dollars.
Alphabet pourrait bientôt rejoindre Apple et Microsoft dans ce club très fermé, Google ayant presque doublé ses bénéfices annuels en 2021 à 76 milliards de dollars, après une saison des fêtes particulièrement fructueuse pour le géant de la publicité en ligne accusé de monopole illégal par diverses autorités. Entre octobre et décembre, le chiffre d'affaires a atteint 75,3 milliards de dollars, soit 3 de plus que ce sur quoi tablaient les analystes, établissant un record pour le 3e trimestre consécutif. Les recettes publicitaires du groupe ont notamment largement battu les prévisions du marché, à 61,2 milliards (+32,5%) sur la période contre un consensus à 57,5 milliards. Le bénéfice net a pour sa part inscrit un 4e record trimestriel consécutif à plus de 20 milliards sur les trois derniers mois de l'année. Le titre Alphabet a bondi de 7,5% au lendemain de cette publication, ce mercredi, revenant tout proche de son plus haut historique de novembre dernier.