(BFM Bourse) - Le métal précieux accuse une baisse sensible ce mardi 21 octobre, après avoir sans cesse repoussé ses records.
Après avoir repoussé toujours plus loin ses records, atteignant jusqu'à 4.381,5 dollars l'once, l'or se devait de prendre une respiration.
La matière première chute de plus de 5% ce mardi 21 octobre, plombé par les prises de bénéfices. Vers 16h35, l'once d'or (31,1 grammes) perdait 5,18% à 4.130,4 dollars.
Le métal jaune n'avait n'avait pas connu de baisse de ce niveau depuis 2020 et les premiers mois de la pandémie de Covid. Sur l'ensemble de 2025, le métal précieux reste en hausse de 56,5%.
Habituellement porté par les tensions géopolitiques et économiques, l'or peut être actuellement porté par un léger réchauffement au niveau des tensions sino-américaines.
"La demande en métaux précieux en tant que valeurs refuges s'est quelque peu calmée, alors que le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping s'apprêtent à se rencontrer la semaine prochaine pour aplanir leurs différends commerciaux, et que la période d'achats saisonniers en Inde a pris fin", souligne l'agence de presse Bloomberg.
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Un ensemble de facteurs
Depuis le début de l'année, l'or a été porté par une multitude de facteurs. Les incertitudes politiques et géopolitiques causées par la politique économique erratique de Donald Trump, notamment avec les droits de douane, ont renforcé le rôle de valeur refuge de l'or. D'autant que d'autres valeurs refuge traditionnelles, comme le dollar, les obligations américaines (mais aussi le yen avec l'arrivée prochaine d'une Première ministre japonaise favorable à la relance budgétaire et encline à plaider pour des taux bas) ont vu leur statut être fragilisé cette année.
Les achats importants des banques centrales, notamment de la Chine et des pays émergents, constituent un vent porteur depuis maintenant près de deux ans.
"Dans un premier temps, cette tendance avait été motivée par les préoccupations des pays concernant les sanctions sur leurs avoirs étrangers à la suite des décisions des États-Unis et de l'Europe de geler les avoirs russes. Toutefois, cette tendance s'est transformée en une stratégie plus large de diversification des réserves en dollars et des avoirs en dollars", avait souligné UBS en février.
Plus récemment, le début du cycle de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), en septembre dernier, a encore renforcé l'attrait du métal.
Pour rappel, des taux plus bas ont tendance à soutenir l’or. Contrairement aux actions (avec des dividendes) et aux obligations (avec des coupons), l'or ne produit pas de revenus. Son cours est en conséquence aidé par une baisse des taux d'intérêt, car il devient alors de plus en plus intéressant d'investir son argent dans de l'or plutôt que de le placer.
La faiblesse du dollar, qui souffre face aux autres devises mondiales depuis le début de l'année, constitue un autre facteur de support technique.
Comme l'ensemble des matières premières, les cours de l'or sont libellés en dollar. Un repli du billet vert rend, toutes choses égales par ailleurs, l'or moins onéreux pour les investisseurs dont la devise de référence n'est pas le dollar.
Paré pour monter davantage
Enfin, le "shutdown", c'est-à-dire la paralysie d'une bonne partie des services fédéraux américains et, dans une moindre mesure, le climat d'incertitude politique en France ont entretenu le rallye.
Les bureaux d'études, à l'unanimité, pensent que l'or progressera encore. Goldman Sachs estime que l'once atteindra 4.900 dollars l'an prochain.
Ce rallye n'est pas sans poser certaines questions. "L'or brille généralement lorsque les économies sont au bord de la récession, que les marchés financiers sont en chute libre et que les banques centrales assouplissent leur politique monétaire. Ce qui distingue la récente reprise, c'est qu'elle se produit dans un contexte de hausse des marchés boursiers, de croissance économique solide et de taux d'intérêt relativement élevés", s'interroge Barclays dans une récente note.
"Cette reprise inhabituelle de l'or pourrait être le signe d'un malaise vis-à-vis de l'ordre budgétaire et monétaire mondial", ajoute la banque britannique.