(BFM Bourse) - Selon Janus Henderson, Volkswagen est l'entreprise cotée avec la dette la plus importante au monde en valeur tandis qu'Alphabet affiche la position de trésorerie nette la plus élevée au monde.
C'est le type de rapport qui fourmille de données croustillantes. Le gérant d'actifs Janus Henderson a publié récemment son "Global Corporate Debt Index", une étude annuelle arrêtée à fin juin qui porte sur la dette des 933 plus grands groupes cotés au monde, hors entreprises des secteurs financiers et immobiliers.
Dans cette étude, Janus Henderson établit chaque année le classement des groupes qui affichent la dette nette (la dette brute à laquelle on retranche la trésorerie) la plus importante. Le gérant d'actifs se base sur les données de chaque société contenues dans leurs rapports annuels le plus récent.
Précisons que si les chiffres de dette peuvent paraître vertigineux dans l'absolu, une dette nette élevée en valeur absolue ne signifie pas en soi qu'une entreprise va mal. Il convient de rapporter cette dette aux résultats dégagés (généralement le résultat brut d'exploitation, NDLR) par la société pour savoir si son endettement est élevé ou non. C'est ce que l'on appelle le levier d'endettement.
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Volkswagen, la dette la plus importante
En valeur donc, selon Janus Henderson, Volkswagen est l'entreprise cotée la plus endettée au monde, avec une dette nette de 196 milliards de dollars, le groupe allemand arrivant en tête du classement pour la première fois depuis 2020.
D'ailleurs, les constructeurs automobiles sont très représentés. Toyota se classe deuxième avec 179 milliards de dollars, Ford est sixième avec 111 milliards de dollars, Mercedes neuvième avec 96 milliards de dollars et General Motors dixième avec 94 milliards de dollars.
"Les constructeurs automobiles au Japon, aux États-Unis et en Allemagne sont ceux qui ont le plus contribué à l'augmentation de la dette mondiale des entreprises en 2023/24, car la forte croissance des ventes a accru la demande de financement automobile", explique Janus Henderson.
Deuxième secteur présent dans le top 10: les télécoms. Verizon est troisième avec 172 milliards de dollars, AT&T quatrième avec 152 milliards de dollars, Deutsche Telekom cinquième avec 150 milliards, Charter Communications septième avec 98 milliards de dollars et Comcast huitième avec 97 milliards de dollars.
Janus Henderson explique que les télécoms sont un secteur qui affiche une intensité capitalistique forte (c'est-à-dire qu'il faut beaucoup investir, pour simplifier) et où par définition les flux de trésorerie disponibles sont prévisibles.
Le cash chez les big techs
A contrario, Janus Henderson a également établi un classement des entreprises "les plus riches en cash", c'est à-dire celles qui affichent la position de trésorerie nette (le cash disponible moins la dette) la plus importante.
Sans énorme surprise, le classement est dominé par les grands groupes de tech américaine et les mastodontes chinois du numérique.
"Les flux de trésorerie extrêmement importants des sept grandes entreprises technologiques américaines ont permis à leur solde de trésorerie net collectif d'augmenter de 52 milliards de dollars au cours de l'année, bien qu'elles aient dépensé à elles toutes 210 milliards de dollars en dividendes et en rachats d'actions", souligne Janus Henderson.
Alphabet occupe la première place de ce classement, avec 81 milliards de dollars de cash, chiffre qui a toutefois diminué au cours des années puisque la maison-mère de Google affichait, selon les données de Janus Henderson, 111 milliards de dollars il y a deux ans. La baisse de trésorerie s'explique à la fois par les importants rachats d'actions (170 milliards de dollars en cumulé sur les trois dernières années, selon Janus Henderson) et par des investissements.
Outre Alphabet, Apple est cinquième du classement avec 38 milliards de dollars, Microsoft septième avec 32 milliards de dollars et Meta huitième avec 28 milliards de dollars. Au niveau des groupes chinois, le spécialiste des télécoms China Mobile prend la deuxième place avec 71 milliards de dollars, Alibaba est quatrième avec 61 milliards de dollars et PDD Holdings, maison-mère de Pinduoduo, autre géant chinois du e-commerce spécialisé dans les articles à bas prix (ils possèdent le site Temu), est cinquième ex-aequo avec Apple, avec 38 milliards de dollars.
Le classement est complété par Samsung, troisième avec 62 milliards de dollars, TSMC le plus grand fondeur de semi-conducteurs au monde, neuvième avec 24 milliards de dollars, et par… Stellantis.
Le groupe automobile franco-italo-américain né de la fusion de PSA et Fiat Chrysler clôt le top 10 avec 21 milliards de dollars. La société a décidé de retourner un montant important de cash à ses actionnaires. En 2024, elle compte rendre au moins 7,7 milliards d'euros à ses porteurs sous forme de dividendes ou de rachats d'actions.
Le groupe a aussi annoncé en juin qu'il augmenterait la part de ses résultats consacrée au dividende en 2025. Elle atteindra la borne haute d'une fourchette allant de 25% à 30% de ses revenus contre 25% au cours "des récentes années". "La société continuera à utiliser les rachats d'actions et les dividendes ordinaires pour restituer les liquidités excédentaires aux actionnaires", a également indiqué Stellantis.