(BFM Bourse) - Le constructeur automobile de luxe a vu ses revenus bondir de 23,5% au troisième trimestre tandis que ses marges se sont nettement améliorées. Le titre progresse bien à la Bourse de Milan.
Le cheval cabré est plus fougueux que jamais. Ferrari, la marque de luxe par essence dans l'automobile, a publié ce jeudi des résultats financiers marquant un nouveau record, selon l'entreprise de Maranello.
Ce alors que les groupes de luxe, auxquels la société italienne est souvent associée sur le marché, ont pourtant connu un net coup de frein sur le trimestre écoulé. A titre d'exemple, LVMH avait été puni par les investisseurs après avoir livré une croissance inférieure aux attentes, il y a quelques semaines.
"Contrairement à la plupart des groupes de luxe, Ferrari n'a pas de composante aspirationnelle (en clair des clients plus jeunes et moins aisés que les acheteurs traditionnels d'articles de luxe, NDLR) et, en tant que telle, devrait être beaucoup plus défensive" en Bourse, soulignait Royal Bank of Canada, en août.
Cela se reflète dans les comptes trimestriels du constructeur automobile, avec une dynamique qui ne semble guère s'essouffler.
Bénéfice par action en hausse de 48%
Sur la période allant de juillet à fin septembre, Ferrari a livré 3.459 véhicules en hausse de 9%, même s'il convient de rappeler que Ferrari ne cherche pas à maximiser ses volumes, de sorte à entretenir la valeur de sa marque et sa désirabilité, notion clef dans l'univers du luxe.
Le groupe a notamment bénéficié de la montée en puissance de ses récents modèles, Ferrari citant la 812 Competizione A, une variante découvrable de la 812 Competizione, un véhicule sportif, ainsi que le Purosangue, le premier SUV de la marque italienne.
Les volumes ont été portés par la zone "Amériques" avec une progression de 21,1% des livraisons, suivie de l'"Europe-Moyen Orient-Afrique" en hausse de 8%. En revanche, la région constituée de la Chine, Hong Kong et Taïwan a accusé un repli de 8%.
Concernant les résultats à proprement parler, les revenus ont bondi de 23,5% sur un an au troisième trimestre, à 1,54 milliard d'euros, tandis que le résultat opérationnel ajusté a progressé de 41,6% à 423 millions d'euros. La marge correspondante s'est accrue de 3,5 points de pourcentage à 27,4%, une rentabilité bien plus en phase avec le luxe que l'automobile (Stellantis, référence du secteur, affichait une marge opérationnelle courante de 14,4% au premier semestre 2023).
Le bénéfice ajusté par action a augmenté de 48% sur un an à 1,82 euro. La génération de cash tirée des activités industrielles a progressé de 38% à 301 millions d'euros.
Les analystes pris de vitesse
"Encore une fois, Ferrari a battu les attentes et relevé ses prévisions, dépassant même le consensus qui était déjà supérieur aux précédentes indications de la direction", apprécie Royal Bank of Canada .
Ferrari a ainsi surpassé le consensus de 4,5% sur ses revenus, de 6,8% sur son résultat opérationnel ajusté et de 13% sur le bénéfice net ajusté par action. Le constructeur a aussi publié une marge opérationnelle ajustée supérieure de 60 points de base (0,6%) au chiffre de 26,8% attendu par les analystes.
"Nous pensons que la direction a géré la variabilité des livraisons en reportant certaines unités du deuxième trimestre au troisième, ce qui met en évidence la capacité unique de Ferrari à gérer sa performance opérationnelle", poursuit Royal Bank of Canada.
Signe de la forte demande pour les produits de la société, la société a assuré que son carnet de commandes couvrait déjà la totalité de son plan d'affaires prévu pour… 2025.
Dans un communiqué, le directeur général de Ferrari, Benedetto Vigna, a salué "un nouveau trimestre record avec une croissance des bénéfices due à un mix encore plus riche et à l'attrait continu de la personnalisation, ce qui nous amène à augmenter les prévisions pour 2023".
Ferrari plus fort que n'importe quel groupe du CAC 40
Ferrari a en effet, pour la deuxième fois en trois mois, relevé ses objectifs annuels qui sont très détaillés. Ferrari table sur des revenus d'environ 5,9 milliards d'euros, contre 5,8 milliards précédemment et 5,1 milliards en 2022. Le résultat opérationnel ajusté est attendu à plus de 1,57 milliard d'euros, contre une fourchette allant de 1,51 milliard à 1,54 milliard auparavant, avec un atterrissage de la marge anticipé à plus de 26,5%. Le bénéfice net par action sera au moins égal à 6,55 euros et le flux de trésorerie libre tiré des activités industrielles devrait dépasser les 900 millions d'euros.
A la Bourse de Milan et de New York, les deux places de cotation de Ferrari (qui d'ailleurs cote sous le sigle "RACE", référence" à la course automobile), l'action prend respectivement 4,7% et 5,2% vers 16h35. Dans un marché, il est vrai porteur avec la chute des rendements obligataires, ce jeudi, un mouvement propice à soutenir les valorisations de groupes de croissance et de luxe, qui affichent de forte valorisation.
Comme Ferrari puisque le cheval cabré s'échange en Bourse à plus de 50 fois ses bénéfices attendus sur douze mois, contre 48,5 fois pour Hermès, l'une des actions les plus chères dans le luxe, 70 fois pour Tesla et…. trois ou quatre fois pour Stellantis et Volkswagen.
Depuis le début de l'année l'action Ferrari a bondi de 50%. Aucun groupe du CAC 40 (Stellantis, plus forte hausse de l'indice parisien affiche une hausse de 38,5%) et même du SBF 120 ne fait aussi bien. Signe que Ferrari joue d'ailleurs désormais dans la cour des grands, le constructeur automobile italien a rejoint en septembre l'Euro Stoxx 50, soit l'élite boursière de la zone euro.