(BFM Bourse) - L'action du groupe japonais a terminé la séance de jeudi en baisse de 4% après que le ministère japonais des Transports a lancé une inspection au siège de sa filiale Daihatsu.
Fin d'année mouvementée pour Toyota, le premier constructeur automobile au monde en termes de ventes de véhicules. Le groupe japonais voit sa réputation entachée par un important scandale de falsifications de tests de sécurité entourant sa filiale Daihatsu.
Cette société est notamment spécialisée dans les "keijidosha" ou "kei cars" , un type de véhicules vendus au Japon qui prend la forme de petites automobiles légères et agiles.
Toyota a annoncé dans un communiqué mercredi qu'une enquête indépendante avait révélé des irrégularités et des falsifications de tests collisions, qui concernent un total de 64 modèles, dont 22 de la marque Toyota. Ce qui, selon l'AFP, touche la quasi-totalité des véhicules de Daihatsu. Certaines de ces irrégularités remontent jusqu'en 1989.
En conséquence, Toyota a annoncé que Daihatsu avait suspendu les livraisons de la totalité de ses modèles, que ce soit au Japon ou à l'étranger.
Chute de 4% à la Bourse
"Nous reconnaissons l'extrême gravité du fait que la négligence de Daihatsu dans le processus de certification a ébranlé les fondements mêmes de l'entreprise en tant que constructeur automobile", a déclaré Toyota dans un communiqué faisant acte de contrition. Le groupe japonais a promis une "réforme fondamentale" pour "revitaliser" Daihatsu. Le ministère des Transports japonais, lui, a réagi en lançant une inspection au siège de la filiale de Toyota.
A la Bourse de Tokyo, l'action Toyota a souffert ce jeudi, perdant 4,03% à la clôture, un repli qui survient alors que le groupe avait jusque-là connu un très bon parcours boursier, prenant encore 40% sur l'ensemble de 2023.
Daihatsu, qui appartient pleinement à Toyota depuis 2016, représenterait environ 4% des ventes totales du groupe automobile japonais, d'après Bloomberg.
"Comme les inspections internes volontaires n'ont permis de détecter qu'un seul cas où les performances du véhicule n'étaient pas conformes aux exigences légales, nous pensons que le risque d'un rappel massif est faible", ont écrit les analystes de Citi Research dans une note citée par l'agence de presse américaine. "Toutefois, si la production est suspendue pendant une longue période, Toyota pourrait voir son bénéfice d'exploitation affecté de centaines de milliards de yens (des milliards d'euros, NDLR)", ont-ils ajouté.
De nombreuses concessions potentiellement concernées
Citée par Dow Jones Newswires, Nomura estime, elle, que la suspension des livraisons de Daihatsu devrait avoir des impacts "limités" sur ses comptes.
La banque d'investissement japonaise a déclaré qu'elle s'attendait à un impact de 240 milliards de yens (1,5 milliard d'euros) sur les ventes de Toyota, en supposant que Daihatsu arrête la production pendant un mois, tandis que son bénéfice d'exploitation pourrait être réduit de 100 milliards à 150 milliards de yens (600 millions d'euros à 960 millions d'euros), en tenant compte des compensations versées aux fournisseurs.
Selon Nikkei Asia, la suspension des livraisons de Daihatsu menacerait par ailleurs 420 sous-traitants et 30.000 concessions.
Le revers pour Toyota s'avère d'autant plus conséquent qu'il survient un peu plus d'un an après qu'une autre de ses filiales, le fabricant de camions et de bus Hino a reconnu avoir falsifié ses données relatives aux émissions de certains de ses moteurs.
Par ailleurs, le groupe japonais a également annoncé mercredi soir le rappel aux Etats-Unis d'environ 1 million de Toyota pour des problèmes d'airbag.