(BFM Bourse) - Au premier semestre, Tesco a vu son bénéfice net chuter en raison des pressions inflationnistes. Le plus grand détaillant britannique maintient toutefois ses prévisions de bénéfices pour l'année complète.
Le géant britannique des supermarchés Tesco, a vu son bénéfice net divisé par trois pour son premier semestre décalé à 253 millions de livres, un résultat plombé par l'inflation.
Tesco a vu son chiffre d'affaires progresser de 6,7% sur la période achevée fin août, à 32,5 milliards de livres, tiré notamment par les hausses des prix des carburants, a annoncé le groupe dans un communiqué mercredi. Mais si les ventes dans ses supermarchés ont augmenté en valeur, le groupe constate que les volumes, eux, ont baissé.
Ils sont notamment pénalisés par un effet de comparaison négatif: ses ventes étaient dopées un an plus tôt, comme celles de la plupart des supermarchés, par les restrictions sanitaires qui restaient en place, les clients passant plus de temps chez eux. Et face à une inflation proche de 10% dans le pays, les consommateurs y regardent désormais à deux fois avant d'ouvrir leur porte-monnaie.
Une "période difficile" pour les clients
"Nous savons que nos clients traversent une période difficile et regardent chaque centime pour joindre les deux bouts. C'est pourquoi nous travaillons sans relâche pour maintenir le coût des achats du quotidien aussi abordable que possible", a assuré le directeur général Ken Murphy.
La chaîne de supermarchés cherche notamment à rivaliser avec ses concurrents à bas prix, en particulier Aldi, sur un certain nombre de produits.
Le groupe dit avoir vu une augmentation des ventes de ses produits de marques distributeur, moins onéreux, "car les clients ont pris des mesures pour gérer la pression sur le budget de leur ménage", selon le communiqué.
Tesco précise que son résultat net pâtit aussi fortement d'une charge pour dépréciation d'actifs de 626 millions de livres liée à la hausse des taux d'intérêts, alors que la Banque d'Angleterre a relevé plusieurs fois son taux directeur depuis fin 2021 pour lutter contre l'inflation.
Une incertitude palpable
Dans ce contexte difficile, "Tesco souffre plutôt moins que la plupart de ses concurrents", avec une politique de prix réduits qui lui a permis de maintenir "sa part de marché dominante" au Royaume-Uni, selon Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor.
Mais si Tesco "peut compter dans une certaine mesure sur son pouvoir de négociation" pour faire baisser ses prix, "il doit tout de même sacrifier ses marges pour y parvenir", relève Russ Mould, analyste à AJ Bell.
"L'incertitude est palpable dans les perspectives de l'entreprise et, inévitablement, cela rend le marché plutôt nerveux", ajoute-t-il, d'autant que les mois à venir s'annoncent difficiles, avec "la hausse des coûts de l'énergie et de la main-d’œuvre" mais aussi la baisse de la livre qui fait monter les coûts des importations.
La livre a atteint un plus bas historique fin septembre face au dollar, dans un marché ébranlé par des annonces budgétaires massives et non précisément chiffrées du gouvernement britannique pour atténuer la crise de l'énergie et relancer la croissance. La devise britannique a depuis repris quelques couleurs mais reste à des niveaux historiquement bas.
"Malgré les difficultés persistantes du marché", Tesco maintient ses prévisions de bénéfices pour l'année complète, soit un bénéfice d'exploitation ajusté pour l'ensemble de l'année entre 2,4 et 2,5 milliards de livres.
L'action Tesco perdait 2,67% à 204,40 pence vers 09H15 GMT à la Bourse de Londres.
(Avec AFP)