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Exclusif : Saab et Airbus discutent d’une coopération sur les avions de combat sans pilote

Aujourd'hui à 14:25
Marché : Exclusif: Saab et Airbus discutent d’une coopération sur les avions de combat sans pilote

PARIS, 5 décembre (Reuters) - Saab et Airbus discutent d'une coopération sur la technologie des avions de combat sans pilote, ont déclaré des dirigeants des deux groupes à Reuters, illustrant l’intérêt croissant pour les drones et l’évolution des alliances dans une industrie européenne de défense fragmentée.

Le projet, révélé lors d’entretiens distincts avec les directeurs généraux en marge d’un événement industriel européen cette semaine, vise à explorer des appareils non habités pour soutenir la génération actuelle de chasseurs pilotés tels que l’Eurofighter Typhoon, soutenu par Airbus, et le Gripen E de Saab.

Des sources industrielles estiment que, si le projet aboutit, il pourrait servir de catalyseur à une coopération aérienne plus large, notamment en cas d’échec du projet européen d'avion de combat du futur SCAF (Future Combat Air System) franco-germano-espagnol, actuellement fragilisé.

Interrogé sur le fait de savoir si Airbus avait déjà pris contact avec Saab pour unir leurs forces en cas d'échec du SCAF, le directeur général de Saab, Micael Johansson, a déclaré que les deux groupes entretenaient déjà de bonnes relations via le système de guerre électronique Arexis de Saab, qui équipe les Eurofighter allemands.

"Et nous avons discuté de la possibilité de faire quelque chose dans le domaine des appareils non habités qui complète nos chasseurs existants", a-t-il ajouté.

Saab échange également avec d'autres acteurs, mais aucune décision n'a été prise. "Cela pourrait être une opportunité, mais bien sûr nous en discutons", a déclaré Micael Johansson en marge d'un forum à Bruxelles.

Interrogé sur ces propos lors du même événement, le directeur général d’Airbus, Guillaume Faury, a confirmé ces discussions inédites et souligné les liens solides entre les deux groupes dans l’électronique et les missiles.

"Et nous voyons de bonnes perspectives pour continuer à travailler avec eux sur les avions sans pilote, c’est un sujet que nous discutons, sans lien avec le SCAF", a-t-il précisé.

"Nous verrons à quoi ressemblera le programme à l'avenir. Mais aujourd'hui, les discussions que nous avons se déroulent directement entre Airbus et Saab, indépendamment des autres problèmes."

"AILIERS LOYAUX"

Les deux groupes s’intéressent aux drones du futur, appelés avions de combat collaboratifs (CCA) ou "ailiers loyaux" ("Loyal Wingman"), conçus pour épauler les avions pilotés.

Les ministres français, allemand et espagnol de la Défense vont se réunir le 11 décembre pour discuter du SCAF.

Des sources industrielles ont déclaré que les directions générales d'Airbus, Saab et BAE Systems, membre du GCAP, ont eu des contacts réguliers.

Le SCAF, d'une valeur de 100 milliards d'euros, a été lancé il y a plus de huit ans et a été freiné par des retards et des désaccords persistants entre industriels et gouvernements.

Micael Johansson a refusé d’évoquer les implications pour Saab des tensions au sein du SCAF, mais a déclaré de manière générale : "Nous ne parlons pas de la Suède remplaçant quelqu'un ou quelque chose".

Les analystes estiment que les décisions sur la prochaine génération de chasseurs façonneront l’industrie de défense et ses alliances pour des décennies.

Lors du précédent cycle de développement, la Suède était restée indépendante, développant le Gripen tandis que la France construisait le Rafale et que le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie co-développaient l’Eurofighter.

Pour la prochaine génération d'avions de combat, les cartes ont été rebattues, la France rejoignant l'Allemagne et l'Espagne au sein du SCAF, et la Grande-Bretagne fusionnant ses efforts avec le Japon au sein du GCAP, qui est ouvert à de nouveaux membres.

La Suède n’a pas encore dévoilé ses intentions, après avoir initialement coopéré avec Londres et désormais mené ses propres recherches sur un successeur du Gripen, avec des décisions politiques attendues en 2030. Micael Johansson estime que ces décisions pourraient intervenir plus tôt, "peut-être en 2028".

Micael Johansson a affirmé que Saab ne renoncerait pas à sa place dans le cercle restreint des groupes capables de développer des chasseurs.

"Je n’exclus aucun type de partenariat à l’avenir. Cela pourrait tout à fait être une voie, mais en conservant la capacité OEM (fabricant) sur le segment des chasseurs : pourquoi y renoncer ?"

(Reportage Tim Hepher, version française Elena Smirnova, édité par Augustin Turpin)

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