(BFM Bourse) - Obligé de démissionner en septembre 2020 à la suite des accusations du vendeur à découvert Hindenburg Research, le fondateur de Nikola fait désormais face à plusieurs chefs d'accusation pour avoir trompé les investisseurs quant aux technologies prétendument développées par le groupe, qui prétend révolutionner le transport de poids lourds.
C'est un vendeur à découvert qui avait contribué à percer la baudruche Nikola. En septembre 2020, le fonds Hindenburg Resarch, dirigé par Nathan Anderson, avait publié un rapport détaillé mettant en évidence de multiples arrangements avec la réalité dans le discours officiel de l'apprenti constructeur de tracteurs poids lourds, évoquant "un océan de mensonges". Le clou étant la diffusion, lors du Super Bowl (la fameuse finale du championnat de football américain, évènement religieusement suivi aux Etats-Unis, pubs comprises) d'un spot mettant en vedette une version apparemment roulante d'un camion Nikola. En réalité, le véhicule présenté n'avait fait que descendre une côte en roue libre, après avoir été remorqué à son sommet.
La bureau du procureur fédéral du district sud de New York (Manhattan) a inculpé le fondateur et ancien dirigeant de Nikola pour plusieurs charges de fraude boursière.
Les manigances de Trevor Milton affectaient particulièrement les investisseurs individuels, non professionnels, soulignent les enquêteurs. Le fondateur multipliait les déclarations en direction des petits investisseurs via les médias sociaux ou à longueurs d'interview, sur la base d'informations fausses ou trompeuses.
Après son départ de Nikola, une enquête interne avait déjà reconnu en février que Trevor Milton avait formulé depuis 2016 et jusqu'à l'introduction en Bourse différentes déclarations "inexactes".
Le jury d'accusation a souligné que l'ex-dirigeant s'exposait (en fonction de l'issue du procès futur) à devoir restituer l'ensemble des biens acquis par la suite des manipulations. Ce qui pourrait signifier un montant de plus de 1 milliard de dollars qu'il avait empoché grâce à l'introduction en Bourse, au terme de laquelle Nikola avait obtenu, sans aucune vente, une valorisation démesurée par rapport à la réalité de sa technologie.