(BFM Bourse) - L'éditeur spécialisé de logiciels dans la gestion de base de données a livré des revenus et un bénéfice par action trop justes pour satisfaire les investisseurs. L'action a chuté dans les échanges post-marché.
La petite vague décalée de résultats à Wall Street donne lieu à des fortunes diverses. La semaine dernière, le spécialiste des logiciels de gestion de la relation client Salesforce avait ravi les investisseurs, en livrant une croissance supérieure aux attentes. Ce qui semblait valider son virage vers l'intelligence artificielle générative et les agents conversationnels. Le titre avait pris près de 11%.
Oracle connaît un sort bien différent. La société spécialisée dans les logiciels de gestion de bases de données a abandonné 7,8% dans les échanges post-marché, après la publication de ses comptes du deuxième trimestre 2024-2025 (soit de septembre à fin novembre). Ce mardi, le titre perd 8,6% en préouverture.
Au deuxième trimestre, Oracle a généré des revenus de 14,06 milliards de dollars en hausse de 9% à taux de change constants sur un an. Les ventes ont été soutenues par les services d'informatique dématérialisée (cloud), avec une progression de 12% hors effets de changes sur le trimestre.
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Bond des infrastructures cloud
Oracle est considéré comme un important gagnant de l'essor de l'intelligence artificielle générative (IA) qui s'est traduit par une demande accrue pour les infrastructures cloud de la société.
Ce qui se reflète dans le dynamisme de cette division, dont les revenus ont bondi de 52% sur un an à 2,4 milliards de dollars.
"Oracle Cloud Infrastructure entraîne plusieurs des modèles d'IA générative les plus importants au monde parce que nous sommes plus rapides et moins chers que les autres clouds", a clamé Larry Ellison, le président du conseil d'administration d'Oracle, dans un communiqué.
Toutefois la croissance de la société ne suffit pas à combler des attentes élevées. Les analystes tablaient ainsi sur des revenus légèrement plus importants que ceux publiés par Oracle, à 14,12 milliards de dollars, selon un consensus cité par Stifel.
"Ces résultats légèrement en dessous des prévisions déçoivent au regard des fortes attentes des investisseurs concernant les valeurs technologiques", juge Invest Securities.
Des RPO décevantes
Par ailleurs les "remaining performance obligation" (RPO), soit les revenus attendus de l'exécution future des contrats (ou pour simplifier le carnet de commandes) ont augmenté de 50% sur un an à 97 milliards de dollars. Mais Stifel remarque que par rapport au précédent trimestre, cet indicateur clef de dynamique commerciale a perdu 2 milliards de dollars (le RPO s'élevait à 99 milliards de dollars au premier trimestre). Selon la banque, c'est cet indicateur qui a, plus particulièrement, provoqué le plongeon de l'action dans les échanges post-marché.
Le bénéfice par action s'est lui établi à 1,47 dollar contre 1,48 dollar attendu par les analystes.
Pour le troisième trimestre de son exercice 2024-2025, la directrice générale d'Oracle, Safra Catz, a indiqué tabler sur une croissance de 7% à 9% en dollars tandis que le bénéfice par action devrait progresser de 4% à 6%, soit entre 1,47 dollar et 1,51 dollar. Selon CNBC, ces projections s'avèrent assez nettement éloignées des attentes, le consensus LSEG étant logé à 14,65 milliards de dollars de revenus (contre un milieu de fourchette à 14,3 milliards de dollars, selon les indications données par Oracle) et un bénéfice par action à 1,57 dollar.
Malgré le petit coup de tabac boursier qui s'annonce ce mardi, l'action Oracle reste en hausse de plus de 80% sur un an, porté par l'impact de l'IA sur son activité. "Si Nvidia et Microsoft sont les principaux moteurs de l'IA, nous voyons aujourd'hui de nombreux autres grands noms de la technologie se joindre à la fête de l'IA, notamment Oracle, ServiceNow, Palantir, Salesforce, Dell, IBM, Apple et AMD", jugeait en octobre Dan Ives de Wedbush.