(BFM Bourse) - Le spécialiste des logiciels de la relation client a livré des résultats nettement supérieurs aux attentes au troisième trimestre. Le titre bondit en préouverture.
Salesforce est bien parti pour signer le carton de la journée à Wall Street. Le spécialiste des logiciels de gestion de la relation client (CRM) bondit de 12,8% dans les échanges de préouverture, ce mercredi, après avoir dévoilé ses résultats du troisième trimestre de son exercice 2024-2025.
Sur cette période, qui s'est étendue du 1er août au 31 octobre, l'entreprise a dégagé des revenus de 9,44 milliards de dollars, en hausse de 8% sur un an hors effets de changes, tandis que son bénéfice par action a progressé de 14% à 2,41 dollars. La marge opérationnelle s'est par ailleurs établie à 33,1% en hausse de 1,9 points de pourcentage sur un an.
Selon un consensus LSEG cité par CNBC, les analystes tablaient sur des revenus de 9,34 milliards de dollars.
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Un indicateur très surveillé par le marché reste le CRPO, soit le "current remaining performance obligation", qui correspond aux revenus tirés des contrats à exécuter au cours des 12 prochains mois. Cet indicateur s'est inscrit à 26,4 milliards de dollars, en croissance de 10% sur un an.
Selon Dan Ives, de Wedbush, la société a battu le consensus, qui était logé à 26,1 milliards de dollars avec une croissance de 9%.
Concernant ses perspectives, Salesforce a indiqué tabler sur une croissance comprise entre 7% et 9% pour le quatrième trimestre et de 8% à 9% pour l'ensemble de son exercice 2024-2025.
Agentforce comme atout
Salesforce semble bénéficier de ses initiatives dans l'intelligence artificielle. Comme l'explique Bloomberg, la société s'est focalisée sur le développement d'outils appelé "agents", des chatbots qui doivent réaliser des tâches simples d'assistance aux clients et de développement des ventes, sans aide humaine. Le groupe a ainsi lancé en octobre un produit dans ce domaine, appelé "Agentforce", avec un prix de 2 dollars par conversation avec un agent.
Le vice-président de Salesforce, Mike Spencer, a déclaré à Bloomberg que la société avait, depuis, signé "un bon nombre" de contrats liés à Agentforce.
Lors de la conférence téléphonique avec les analystes, le directeur général de Salesforce, Marc Benioff, a vanté les prouesses d'Agentforce. "Il s'agit d'un saut audacieux dans l'avenir du travail, où les agents d'IA permettent aux humains de s'unir pour transformer toutes nos interactions avec les clients", a-t-il déclaré, cité par CNBC.
Le dirigeant a également raconté qu'il s'était rompu le tendon d'Achille lors d'une récente sortie de plongée sous-marine pour son anniversaire sur un atoll de Polynésie française. Il s'est dit déçu que l'hôpital qui l'a soigné n'ait pas pu planifier ses rendez-vous de suivi à l'aide d'agents d'intelligence artificielle, rapporte encore CNBC.
"C'est le message que nous adressons à nos clients : comment allez-vous donner une pause à certains de vos employés, leur permettre de reprendre leur travail stratégique, les laisser se concentrer sur ce qui compte vraiment", a-t-il enchaîné.
SAP en profite
Pour Dan Ives, Agentforce va devenir "un catalyseur monstrueux de croissance" pour Salesforce.
"Nous pensons que la révolution de l'IA (en Bourse, NDLR) entre dans la phase où elle gagnera les sociétés de logiciels en 2025 et que Salesforce et Benioff ont maintenant été autorisés à (…) entrer sur la piste de danse pour la fête de la révolution de l'IA qui aura lieu à 22 heures et se poursuivra jusqu'à 4 heures du matin", poursuit-il.
Dans la foulée des résultats de Salesforce, l'allemand SAP, également spécialiste des logiciels professionnels, prend 2,3% à la Bourse de Francfort. Stifel estime que la publication du groupe américain est de nature à soutenir l'action de SAP par un jeu de lecture croisée.
Dassault Systèmes, qui est lui spécialisé dans les logiciels de gestion de cycle de vie des produits, prend 2,6% à la Bourse de Paris. "Normalement il n'y a pas de lecture croisée sur Dassault car les produits et la base de clients du groupe sont différents de ceux de Salesforce", juge un analyste. "Toutefois la bonne publication de Salesforce peut rassurer sur la demande pour la tech dans son ensemble", ajoute-t-il.