(BFM Bourse) - La division Azure de Microsoft a généré une croissance inférieure aux attentes au quatrième trimestre de son exercice 2023-2024. L'action a plongé avant de limiter son repli grâce à des commentaires plus optimistes sur la croissance de l'exercice en cours.
Pour l'heure, la saison des résultats s'avère de mauvaise facture pour les "Sept Magnifiques" de Wall Street. Alphabet et surtout Tesla ont été punis par le marché la semaine dernière à la suite de leurs publications. Meta, Amazon et Apple livreront leurs copies plus tard cette semaine, tandis que Nvidia le fera fin août.
Microsoft pour sa part a souffert dans les échanges post-marché mardi soir, après avoir dévoilé ses résultats du quatrième trimestre de son exercice 2023-2024, clos fin juin. L'action a perdu plus de 8% avant de contenir son repli à 2,76%.
Les indicateurs de l'ensemble du groupe ont dépassé les attentes. Microsoft a dégagé des revenus sur la période de 64,7 milliards de dollars, en hausse de 15% sur un an et de 16% en excluant l'impact des devises. Le bénéfice par action a lui progressé de 10% et de 11% hors effets devises à 2,95 dollars. Selon un consensus LSEG cité par CNBC, les analystes tablaient sur des revenus de 64,4 milliards de dollars et un bénéfice par action de 2,93 dollars.
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Wall Street attendait mieux
Toutefois, depuis plusieurs trimestres l'attention des investisseurs se cristallise autour de la croissance de la division de services informatiques dématérialisés (cloud) de Microsoft, à savoir Azure. Cette division représente désormais, selon UBS, 28% des revenus et 90% de la croissance du groupe de Redmond. Azure se retrouve sous les feux de la rampe notamment car elle est censée être la première division à tirer les fruits des lourds investissements de Microsoft dans l'intelligence artificielle (IA) générative. Le groupe a ainsi intégré les fonctionnalités et technologies d'IA d'OpenAI dans ses offres cloud.
Or au quatrième trimestre 2023-2024, la croissance d'Azure a ralenti, s'inscrivant à 29% (et 30% hors effets de changes), contre 31% au trimestre précédent. Ce taux a inclus un impact de 8 points de pourcentage lié à l'IA, selon la directrice financière Amy Hood.
De plus, le marché attendait mieux, CNBC citant un consensus interne autour de 31% tandis que l'analyste de Wedbush, Dan Ives, soulignait que Wall Street souhaitait une croissance de 30% ce qui lui semblait "dépassable".
"C'est vraiment le chiffre des services cloud qui en cause - il devait être un peu plus élevé", a déclaré Doug Clinton, associé gérant chez Deepwater Asset Management, sur Bloomberg Television.
Cette performance inférieure aux attentes a de quoi faire sourciller des investisseurs de plus en plus attentifs à ce que les lourdes dépenses d'IA se traduisent par des sources de revenus concrètes pour les bigtechs. La semaine dernière, Alphabet a vacillé en Bourse, malgré des résultats au-dessus des attentes, car la société a prévenu qu'elle allait dépenser davantage que prévu dans l'IA, 900 millions de dollars de plus exactement.
Commentaires encourageants pour la suite
Toutefois, la directrice financière, Amy Hood, a livré des commentaires plus positifs sur les perspectives pour l'exercice 2024-2025. Ce qui a permis à l'action de se reprendre dans les échanges post-marché.
La dirigeante a prévenu qu'Azure devrait continuer à décélérer au premier trimestre de cet exercice, avec une croissance attendue ente 28% et 29% hors effets de changes. Amy Hood a néanmoins précisé ensuite que la croissance d'Azure devrait s'accélérer sur la seconde partie de l'exercice 2024-2025 "dans la mesure où nos investissements permettront une augmentation de nos capacités d'IA pour servir davantage la demande en forte croissance".
"C'est le point le plus important de la conférence téléphonique à notre avis, car Microsoft a discuté des tendances de monétisation de l'IA qui devraient s'accélérer au cours de l'exercice 2024-2025 à mesure que de plus en plus d'entreprises clientes se dirigent vers la feuille de route Azure/Copilot (un assistant personnel de bureautique récemment lancé et qui carbure à l'IA, NDLR) et l'IA pour leurs organisations", juge Dan Ives, de Wedbush.
"Bien que le trimestre en lui-même soit satisfaisant sans être époustouflant (…), ce qui pourrait décevoir certains qui espéraient davantage, la Bourse digérera demain matin un commentaire très optimiste sur les déploiements globaux d'IA, la croissance des utilisateurs de Copilot et les fondements d'un segment Cloud intelligent solide pour l'avenir", conclut-il.