(BFM Bourse) - Le spécialiste du e-commerce a franchement déçu en livrant des cibles inférieures aux anticipations du marché pour le deuxième trimestre.
La saison des résultats des géants américains de la tech suit son cours, avec leur lot de surprises mais aussi de déceptions. Malgré des résultats trimestriels globalement supérieurs aux attentes, Apple, a, jeudi soir, crispé les investisseurs en peinant à donner de la visibilité aux investisseurs.
Les résultats d'Amazon, le géant américain du commerce en ligne étaient aussi étroitement surveillés par le marché. Le groupe américain a manqué l'épreuve des publications, malgré un bénéfice net en forte hausse. Comme à chaque fois, le diable s'est caché dans les détails.
Entre janvier et fin mars, Amazon a dévoilé un chiffre d'affaires en hausse de 9% à 155,7 milliards de dollars, ce qui est conforme aux attentes, puisque les analystes tablaient sur des revenus trimestriels de 155,07 milliards de dollars, selon un consensus LSEG cité par Reuters.
Toutefois, la croissance d'Amazon Web Services (AWS), la division de services informatiques dématérialisés ("cloud") d'Amazon, coince.
Mauvais temps sur le cloud
Amazon Web Services (AWS), la division cloud du groupe très suivie des investisseurs, a vu ses revenus croître de près de 17% sur un an à 29,27 milliards de dollars. Or, les analystes anticipaient en moyenne des revenus de 30,9 milliards de dollars, selon Reuters. La croissance de cette division marque aussi un ralentissement par rapport au trimestre précédent (+19%).
La performance de la division AWS fait, par ailleurs, pâle figure par rapport à Microsoft qui a annoncé mercredi soir avoir dépassé les attentes du marché pour Azure, son activité cloud.
Du côté de l'activité cœur de métier d'Amazon, à savoir sa plateforme de e-commerce, la croissance est ressortie à 8% en Amérique du Nord, et à 5% à l'international.
Le bénéfice net a bondi de 64% sur un an, à 17,1 milliards de dollars contre 10,4 milliards de dollars à la même période de l'année précédente. Et par action, il s'affiche à 1,59 dollar, ce qui est supérieur aux 1,37 dollar anticipés par les analystes.
Les perspectives présentées par le groupe de tech ont aussi crispé le marché. Pour le trimestre en cours, le spécialiste du e-commerce a livré une prévision de chiffre d'affaires inférieure aux attentes de Wall Street.
Au deuxième trimestre, Amazon anticipe des revenus compris entre 159 et 164 milliards et un résultat d'exploitation qui devrait s'établir entre 13 et 17,5 milliards de dollars. Les analystes, en moyenne, tablaient sur 161,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires et un résultat d’exploitation d'environ 17,6 milliards de dollars de , selon les données compilées par Bloomberg.
La chape de plomb douanière
Les perspectives du géant du commerce en ligne sont logiquement ternies par les droits de douane annoncés par l'administration Trump au début du mois d'avril.
En compagnie d'Apple, Amazon s'est retrouvé en première ligne des craintes sur les surtaxes douanières décidées par Donald Trump. Le géant du commerce en ligne aurait annulé plusieurs commandes importées de Chine et d'autres pays d'Asie en réaction à ces surtaxes, selon un document consulté par Bloomberg. Des craintes qui ont plombé le titre en Bourse, qui perd plus de 13% depuis le début de l'année.
Pour montrer son hostilité à la politique douanière américaine, le géant du commerce en ligne aurait même réfléchi à afficher le poids de ces surtaxes sur les prix des produits vendus sur sa filiale à bas coûts Amazon Haul. C'est ce dont l'avait accusé plusieurs membres de l'administration Trump, qualifiant ce projet "d'acte hostile et politique".
Amazon avait reconnu que cette possibilité avait été suggérée par certains membres de l'équipe d'Amazon Haul. Mais la société n'a jamais approuvé l'opération.
Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, la direction d'Amazon a aussi déclaré n'avoir constaté "aucune baisse de la demande" sur sa plateforme de commerce en ligne.
En Bourse, ces perspectives ont refroidi les investisseurs. Le titre cède près 2% dans les échanges d'avant marché à New York.