(BFM Bourse) - Bien qu'en difficulté, la chaîne de grands magasins a décliné une offre de rachat de 5,8 milliards de dollars de deux sociétés d'investissement. Macy's a exprimé des doutes sur le financement de cette opération.
En grande difficulté, Macy's dit pourtant non à un rachat. La célèbre chaîne de grands magasins a indiqué avoir rejeté une offre de 5,8 milliards de dollars émanant des deux fonds d'investissements Arkhouse Management et Brigade Capital Management.
Macy's explique dans son communiqué publié dimanche avoir "reçu une proposition non sollicitée et non contraignante de la part d'Arkhouse Management et de Brigade Capital Management pour acquérir toutes les actions en circulation de la société pour 21 dollars par action en espèces, le 1er décembre 2023".
Macy's vient donc confirmer les informations du Wall Street Journal qui avait révélé en décembre dernier, qu'elle faisait l'objet d'une offre de rachat de pour un total de 5,8 milliards de dollars, soit 21 dollars par action. L'offre formulée représentait donc une prime de 21% environ par rapport au cours de clôture du vendredi 8 décembre.
De "sérieuses réserves" sur le financement
Ce communiqué est accompagné d'une lettre adressée à Arkhouse et Brigade Capital Management dans laquelle le dirigeant de Macy's, Jeff Gennette, oppose une fin de non-recevoir. Il justifie sa décision par de "sérieuses réserves" quant à la capacité de ces deux fonds à financer cette proposition [de rachat] non contraignante. "Nous avons de sérieuses inquiétudes quant à la viabilité de la structure de votre plan de financement", tient à expliquer le patron de l'enseigne.
Macy's veut donc un candidat sérieux pour une éventuelle reprise. La société s'attend en effet à ce qu'un potentiel repreneur "fasse preuve d'un engagement financier suffisant et qu'il ait l'habitude de réaliser des rachats dans le secteur de la vente au détail, ont expliqué pour leur part deux sources proches du dossier à Reuters.
A Wall Street, l'action Macy's progresse de 2,7% à 18 dollars vers 15h40, après le rejet de l'offre conjointe d'Arkhouse Management et Brigade Capital Management. Rappelons que le titre de la chaîne de magasins avait décollé de 19,50% le 11 décembre dernier en réaction à ces informations de presse révélant ces marques d’intérêt pour la chaîne de magasins en difficulté.
Il faut dire que ce n'est pas la première fois que Macy's suscite l'appétit de nombreux prédateurs. En 2017, la société canadienne Hudson Bay Co avait approché en vain l'entreprise pour la racheter. Macy's a ensuite étudié une potentielle scission de ses activités d'e-commerce mais sans aller au bout, expliquait en décembre le Wall Street Journal.
Un distributeur en perte de vitesse
Mais ces difficultés se sont grandement amplifiées au fil des années. Comme de nombreux distributeurs, la chaîne de grands magasins souffre de la forte inflation pesant sur les dépenses des ménages et de la concurrence des enseignes en ligne. La semaine passée, Macy's avait annoncé procéder à une réduction de 3,5% de ses effectifs, une mesure qui va s'accompagner de la fermeture de cinq magasins.
"Alors que nous nous préparons à déployer une nouvelle stratégie pour répondre aux besoins d'un consommateur et d'un marché en constante évolution, nous avons pris la décision difficile de réduire nos effectifs de 3,5% afin de devenir une entreprise plus rationnelle", a déclaré l'entreprise dans un communiqué.
Au troisième trimestre de 2023, Macy's avait observé un repli de 7% de ses ventes en valeur, tant dans les magasins physiques que sur internet. Son bénéfice par action a été divisé par plus de deux à 21 cents. L'enseigne expliquait en outre souffrir d'une faible visibilité, citant un "climat macroéconomique incertain" et "des pressions causées chez les consommateurs".
