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Hausse de prix, baisse des coûts, délocalisation en Amérique… Comment les groupes cotés ont contrecarré les droits de douane

samedi 25 octobre 2025 à 12h00
Volvo a gagné en efficacité

(BFM Bourse) - La saison des résultats permet de se rendre compte que de nombreux groupes cotés ont pris des mesures permettant d'atténuer l'impact de ces surtaxes douanières, rassurant parfois la Bourse. Volvo dit même avoir gagné en efficacité.

Les droits de douane américains ne jouent pas tant que ça les trouble-fêtes au cours de la saison actuelle des résultats. Certains des plus grands fabricants mondiaux de produits alimentaires, de biens de consommation et d'automobiles ont affiché au troisième trimestre des publications meilleures que prévu, atténuant ainsi les inquiétudes des investisseurs quant aux conséquences des surtaxes douanières imposées par le président américain Donald Trump.

En amont de la saison des résultats du troisième trimestre, les entreprises mondiales avaient mis en garde contre plus de 35 milliards de dollars (30,01 milliards d'euros) de coûts liés aux droits de douane, ceux des États-Unis atteignant leur plus haut niveau depuis les années 1930.

En plus des droits de douane, ces groupes font également face à des chaînes d'approvisionnement perturbées, à une baisse de la confiance des consommateurs et à une augmentation du coût des intrants.

Tandis que Donald Trump continue d'utiliser la politique commerciale comme un moyen de négociation, les dirigeants sont toujours confrontés à des menaces régulières de nouveaux droits de douane. Ces derniers craignent que les droits de douane n'entraînent une hausse de l'inflation et ne nuisent au pouvoir d'achat des ménages.

Volvo a gagné en efficacité

Alors cette semaine a été riche en termes de résultats au troisième trimestre, certaines publications montrent que les entreprises ont trouvé des moyens de répercuter la hausse des coûts liés aux droits de douane sur les clients ou de les réduire, ce qui a contribué à alimenter les hausses des marchés boursiers.

Volvo Cars, par exemple, a fait état vendredi dernier d'un bénéfice au troisième trimestre dépassant les attentes des analystes.

Le vaste programme de réduction des coûts lancé par le président-directeur général Hakan Samuelsson a commencé à porter ses fruits. Le titre du constructeur automobile suédois a alors grimpé de 40%.

L'entreprise fait partie des constructeurs automobiles européens les plus exposés aux droits de douane de Donald Trump, car la plupart de ses voitures à destination des États-Unis sont exportées depuis l'Europe.

"Ce que nous voyons maintenant, c'est vraiment 'wow okay', cela donne des résultats plus rapidement que nous le pensions et plus rapidement que nous l'avions prévu", a déclaré Hakan Samuelsson à propos des réductions de coûts.

La marge de bénéfice brute de Volvo Cars est passée de 17,7% au trimestre précédent à 24,4%. Pour mieux contrer les droits de douane, le constructeur suédois prévoit de délocaliser dans les années à venir la production de certains modèles hybrides en Amérique.

Dove vise le haut de gamme

La société britannique Unilever, une autre multinationale dirigée par un nouveau directeur général, a également fait état jeudi d'une croissance trimestrielle de ses ventes supérieure aux attentes, grâce à la demande de produits de beauté en Amérique du Nord, en dépit de la prudence des consommateurs.

À l'instar de ses pairs, le fabricant du savon Dove a rationalisé ses opérations pour réduire les coûts et le directeur général Fernando Fernandez se concentre sur les produits haut de gamme pour augmenter les marges.

Mardi, l'équipementier sportif allemand Adidas a relevé ses prévisions de bénéfice d'exploitation pour l'ensemble de l'année, affirmant qu'il était parvenu à atténuer certains coûts supplémentaires liés à l'augmentation des droits de douane américains.

Hasbro a relevé jeudi ses perspectives pour l'ensemble de l'année, misant sur les ventes des fêtes de fin d'année et sur la demande pour son segment des jeux numériques, même si les incertitudes macroéconomiques pèsent sur les dépenses des consommateurs américains.

Les données disponibles à ce jour pour les États-Unis montrent que les dépenses des consommateurs les plus aisés contribuent à soutenir la consommation globale, tandis que les consommateurs à revenus faibles ou moyens se montrent plus prudents en raison des inquiétudes persistantes liées à l'inflation.

Des difficultés

Après une longue période d'incertitude et de turbulences, les premières publications de résultats financiers pour ce troisième trimestre donnent un aperçu des industries et des régions les plus durement touchées et des stratégies adoptées par les entreprises pour atténuer les coûts.

Jusqu'à présent, l'Union européenne, le Japon et le Royaume-Uni ont conclu des accords commerciaux avec les États-Unis afin d'abaisser les droits de douane.

Le fabricant suédois de produits d'hygiène Essity, comme de nombreuses entreprises de biens de consommation, a augmenté ses prix pour couvrir la hausse des coûts. Le groupe a dévoilé des plans de suppression d'emplois et de scission de ses activités de consommation, ce qui devrait aider à faire face à un marché "exigeant", selon la présidente-directrice générale Ulrika Kolsrud.

La demande des restaurants et des hôtels pour les serviettes de table et d'essuie-tout Essity a chuté au cours des deux derniers trimestres.

Le fabricant français de pneumatiques Michelin, également confronté à des marchés difficiles, a revu à la baisse mercredi ses perspectives annuelles, en raison de la faiblesse du marché nord-américain, le président Florent Menegaux citant la situation économique difficile des États-Unis.

Le marché sait apprécier

La forte remontée de certains titres les plus malmenés du marché, comme l'action Volvo Cars, illustre le soulagement des investisseurs lorsque la situation n'est pas aussi mauvaise que prévu.

Ces nouvelles rassurantes alimentent les hausses prolongées des marchés boursiers américains et européens, en particulier lorsque les attentes sont faibles.

Selon les prévisions, les entreprises européennes devraient enregistrer une hausse en moyenne de seulement 0,2% de leur bénéfice au troisième trimestre, ce qui constituerait la pire performance trimestrielle depuis le premier trimestre 2024.

Sur les 78 entreprises de l'indice américain S&P 500 qui ont d'ores et déjà publié leurs résultats, 87% d'entre elles ont annoncé un bénéfice supérieur aux attentes des analystes.

(Avec Reuters)

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