(BFM Bourse) - Malgré des ventes de consoles attendues en baisse, le géant japonais du jeu vidéo Nintendo relève ses objectifs de chiffre d'affaires et de bénéfice net pour son exercice 2022/2023 clos fin mars. Le groupe compte sur le succès de ses prochaines sorties de jeux ainsi que sur la faiblesse du yen face aux devises majeures.
Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a relevé mardi ses prévisions annuelles de bénéfice net et de chiffre d'affaires, misant sur ses jeux et surtout sur le yen bas, malgré des objectifs de ventes de consoles revus en baisse.
Le groupe prévoit à présent sur son exercice 2022/2023 (qui se terminera fin mars prochain) un bénéfice net annuel de 400 milliards de yens (2,7 milliards d'euros, -16% sur un an), contre une perspective précédente de 340 milliards de yens.
Il table sur des ventes à hauteur de 1650 milliards de yens (11,2 milliards d'euros) contre 1600 milliards de yens auparavant, ce qui représenterait un léger recul de 2,7% sur un an. Sa prévision de bénéfice opérationnel est elle restée inchangée à 500 milliards de yens (3,4 milliards d'euros), ce qui signifierait un recul de 15,7% sur un an.
Nintendo compte notamment pour nourrir son chiffre d'affaires sur les ventes de nouveaux jeux comme Splatoon 3, déjà écoulé à près de 8 millions d'exemplaires sur le seul mois de septembre après un démarrage record au Japon.
Des futurs cartons avec Pokémon Ecarlate et Violet ou Bayonetta 3
Les ventes de Nintendo devraient également être portées au second semestre par la sortie prévue la semaine prochaine des jeux Pokémon Ecarlate et Violet, nouvelles déclinaisons de la franchise à succès de capture de monstres, qui se dérouleront pour la première fois dans un monde ouvert.
Les derniers opus de plusieurs séries populaires chez les joueurs comme Bayonetta 3 (sorti fin octobre) et Fire Emblem Engage, ainsi que le remake Kirby's Return to Dream Land Deluxe devraient également soutenir les recettes du groupe.
Notant "une amélioration progressive dans l'approvisionnement en semi-conducteurs et autres composants et une tendance à la reprise de la production" de sa console Switch, Nintendo a cependant réduit ses ambitions pour cette machine, n'escomptant plus en vendre que 19 millions d'unités sur l'ensemble de l'exercice, contre 21 millions jusque-là.
Certains analystes estiment que l'âge avancé de la Switch, qui s'est déjà vendue à plus de 114 millions d'exemplaires depuis sa sortie en mars 2017, pourrait aussi freiner les ventes si une nouvelle version aux performances musclées n'est pas lancée prochainement.
"Nous continuons à penser que le cycle de vie de la Switch, déjà prolongé par le Covid, a de loin dépassé le délai de péremption", a cinglé Amir Anvarzadeh dans une note de Asymmetric Advisors.
Ainsi, si les ventes de jeux de Nintendo ont progressé de 1,6% sur un an au premier semestre (avril-septembre), celles de ses consoles Switch ont chuté de 19,2% "à cause de facteurs comme la pénurie de semi-conducteurs", a justifié dans un communiqué la firme de Kyoto (ouest du Japon).
Ses résultats ont cependant bénéficié sur l'ensemble de la période de l'effondrement du yen, qui a perdu plus de 20% de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année, un mouvement de change qui gonfle artificiellement ses ventes réalisées à l'étranger. Nintendo a ainsi vu son bénéfice net semestriel bondir de 34% à 230,5 milliards de yens (1,6 milliard d'euros).
Son bénéfice opérationnel est resté stable à 220,4 milliards de yens (1,5 milliard d'euros) et ses ventes ont progressé de 5% à 657 milliards de yens (4,5 milliards d'euros) sur la période.
Une co-entreprise avec DeNA et une réorganisation des activités en Europe
Le pionnier nippon du jeu vidéo a par ailleurs annoncé mardi la création d'une coentreprise avec son compatriote DeNA, avec qui il est associé depuis 2015 pour le développement de jeux pour smartphones.
Cette collaboration renforcée, qui concernera notamment les comptes en ligne des joueurs, doit "renforcer la numérisation des activités de Nintendo" via la création de "services à valeur ajoutée", a écrit l'entreprise dans un communiqué, sans donner davantage de détails.
Dans un communiqué séparé, le groupe japonais a annoncé un plan de réorganisation de ses activités commerciales en Europe en 2023-2024: ses filiales en France, dans le Benelux et en Espagne vont disparaître en fusionnant avec sa filiale en Allemagne.
Nintendo n'a pas précisé si cette réorganisation régionale s'accompagnerait de suppressions d'emplois.
(Avec AFP)