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Avec un changement de patron et une nouvelle chute de ses ventes, le distributeur américain Target plonge à Wall Street

mercredi 20 août 2025 à 15h08
Target chute en Bourse

(BFM Bourse) - L'entreprise a annoncé la nomination d'un nouveau directeur général, en la personne de Michael Fiddelke, qui a débuté comme stagiaire il y a 22 ans au sein de la société. Le dirigeant devra redresser des ventes en berne.

Inconnu dans nos contrées, Target demeure une enseigne incontournable aux États-Unis où le groupe de distribution compte près de 2.000 points de vente. Cette une chaîne de grands magasins à prix modestes propose une grande diversité d'articles, allant de l'alimentaire à l'électroménager en passant par les vêtements et les meubles.

Signe de la popularité de l'enseigne outre-Atlantique, un film, "Career Opportunities" ("Une place à prendre" en version française), sorti en 1991 avec Jennifer Connelly, se déroule en partie dans un grand magasin Target.

Quatrième distributeur américain généraliste, Target souffre depuis plusieurs années, perdant des parts de marché au profit de Walmart et Costco ou du mastodonte du e-commerce, Amazon. Ses ventes se sont repliées de 0,8% l'an passé, et l'action chute de 34% sur un an.

"Un paysage extrêmement concurrentiel dans un contexte de dépenses de consommation tièdes a de quoi tourmenter Target", écrivait Morningstar en mai.

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Un ancien stagiaire devient directeur général

Le conseil d'administration de la société a dû penser qu'un électrochoc était nécessaire. Target a annoncé ce mercredi 20 août la nomination d'un nouveau directeur général, Michael Fiddelke, qui compte une vingtaine d'années d'ancienneté chez Target (il était arrivé comme stagiaire en 2003).

Le dirigeant succédera à Brian Cornell qui conservera ses fonctions jusqu'au 1er février 2026, de sorte à assurer une transition fluide.

"J'interviens avec urgence pour relancer l'activité et renouer avec la croissance rentable", a déclaré Fiddelke, 49 ans, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, selon des propos rapportés par Bloomberg.

"J'ai vu nos meilleurs moments et d'autres où nous n'étions pas à notre meilleur, et cela éclaire mon évaluation sincère des domaines dans lesquels nous avons du travail à accomplir aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Le travail s'avère conséquent car les ventes de Target continuent de s'effriter. Sur le deuxième trimestre, le groupe a annoncé mercredi 20 août un repli de 3,2% de ses ventes à nombres de magasins comparables, à 25,2 milliards de dollars, tandis que son résultat opérationnel a reculé de 19,4% à 1,317 milliard de dollars et que son bénéfice par action a chuté de 20,2% à 2,05 dollars.

À la traîne de Walmart et plus exposé aux surtaxes douanières

L'ensemble de ces chiffres s'avère grosso modo en ligne avec les prévisions des analystes, qui, selon un consensus cité par Bank of America, attendaient une baisse des revenus en données comparables de 3,2%, un résultat opérationnel de 1,31 milliard de dollars et un bénéfice par action de 2,05 dollars.

Toutefois les ventes numériques n'ont progressé que de 4,7% quand le consensus attendait une hausse de 5,3%.

Target a maintenu ses objectifs pour l'exercice en cours à savoir une baisse de ses ventes "low single digit", c'est-à-dire comprise entre 1% et 4%, et un bénéfice par action ajusté situé entre 7 dollars et 9 dollars.

À Wall Street, le titre plonge de 8% en début de séance. Ce que Bloomberg perçoit comme le signe que les investisseurs espéraient que le groupe choisirait un candidat externe pour diriger le groupe et apporter ainsi du sang neuf.

La semaine dernière, Bank of America a abaissé son opinion sur la valeur, passant de "neutre" à "sous-performance", équivalent de "vendre" dans sa terminologie. "Target sous-performe ses rivaux (comme Walmart, NDLR) en termes de ventes, de croissance numérique et d'investissements", assénait l'établissement.

De plus, le groupe a une plus forte exposition que ses concurrents aux droits de douane américain, avec moins de leviers pour atténuer leur impact, poursuivait Bank of America. La banque estime qu'environ 50% des coûts des marchandises commercialisées par la société sont directement et indirectement exposés aux droits de douane, contre 33% pour Walmart et Costco.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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